Entretien publié par le Nouveau Réveil du 23 septembre
Après plus de deux (02) ans d’absence, Zongo Djénébou, ex directrice de la Communication du président Henri Konan Bédié [durant plus de 10 ans], président du PDCI-RDA rompt le silence. Dans cette interview qu’elle a sollicitée [au Nouveau Réveil], elle dénonce les attaques gratuites contre sa personne pour l’éloigner du président Henri Konan Bédié.
Malgré tout, Zongo Djénébou affirme que le président Bédié reste et demeurera son père. Et que personne ne peut les séparer. L’ex directrice de Communication du président Bédié, s’agissant du PDCI, a quelques inquiétudes.
Depuis pratiquement le 03 novembre 2020, on ne vous voit plus, on ne vous entend plus, pourquoi ce silence ?
Je voudrais vous remercier « Le Nouveau Réveil » qui me donne l’occasion de dire ma part de vérité. Mon éducation ne me permet pas de prendre une initiative sans l’accord de celui qui est mon plus grand mandant, le président Henri Konan Bédié, mon père, mon patron. Le président Henri Konan Bédié représente tout pour moi. Depuis le 03 novembre 2020, j’ai vécu l’enfer. J’ai frôlé la mort. Mais la sagesse et les conseils m’ont amenée à me taire. Si je suis aujourd’hui dans vos locaux (NDLR Le Nouveau Réveil), c’est parce que j’estime que le temps est venu pour moi de parler. Je ne peux pas parler sans l’accord de mon chef (NDLR le président Henri Konan Bédié) et j’ai eu cet accord. J’ai eu la bénédiction de certaines personnes avant de prendre cette initiative.
Quand vous dites que vous avec vécu l’enfer, qu’est-ce que vous voulez dire ?
Le 02 novembre 2020, nous étions au domicile du président Henri Konan Bédié quand on a entendu des détonations. C’était chaud mais on était là, comme des soldats prêts à mourir à côté du chef, le président Henri Konan Bédié. Nous n’étions pas nombreux. Il y avait le Prof Maurice Kakou Guikahué, moi, N’dri Narcisse ex directeur de Cabinet du président Bédié, Jean Claude N’dri et le personnel de la résidence. C’était chaud et j’ai pensé à ce que nous avons vécu au Golf hôtel. J’ai eu peur mais j’étais prête à rester auprès du chef comme je l’ai fait au Golf hôtel. Je pensais voir d’autres militants, des responsables de premier rang auprès du président mais rien. Je n’ai pas vu ceux qui aujourd’hui sèment le désordre dans le parti, ils n’étaient pas là quand c’était chaud. Ceux qui étaient présents aux heures chaudes jusqu’au petit matin, ce sont le général Ouassénan qui mérite ses étoiles. Les vice-présidents Bombet, Gueu Michel, N’zi Eliane, Niamien N’Goran, Lanzéni Coulibaly et les trois présidents des jeunes. Ce sont eux que j’ai vus. Le lendemain 3 novembre, les militants sont venus nombreux pour se constituer en bouclier humain devant la résidence. Et vers 14 heures, quand les arrestations ont commencé, j’ai eu mon premier salut grâce au président Bédié et le Gl Ouassenan Koné. C’est encore le Gl Ouassenan qui m’a mise en lieu sûr sur instruction du président Henri Konan Bédié quand ils ont voulu m’arrêter à nouveau vers 21 heures… Mais après, c’était encore difficile. Parce qu’on a découvert que des vipères étaient en notre sein. Raison pour laquelle quand le président avait demandé au Gl Ouassenan de me demander de revenir travailler le 14 novembre, en homme averti, le Gl Ouassenan lui a dit que ma sécurité n’était pas garantie.
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On ne vous a plus vue après cette crise auprès du président Henri Konan Bédié, pourquoi ?
Ce sont ces mêmes vipères qui m’ont écartée. Ce sont les vautours qui m’ont écartée du président Henri Konan Bédié.
Que vous reprochaient ces personnes? Il semble qu’on vous a accusée de trahison.
On m’a effectivement accusée de trahison; on m’a écartée du président dans le but de me nuire. Mais pis faire du mal au président Henri Konan Bédié et » tuer » le PDCI-RDA. Et ce qui se passe aujourd’hui au PDCI me donne raison. On m’a accusée de trahir le président Henri Konan Bédié. Mais ceux qui me connaissent, qui connaissent mon éthique et mon éducation, ceux-là, savent que je ne peux pas trahir le président Bédié. Moi, je ne peux pas trahir le président Bédié.
Vous n’avez pas trahi, vous jurez la main sur le cœur ?
Je le jure la main sur la Bible, sur le Coran; je mets ma main au feu, je n’ai jamais trahi le président Bédié et le PDCI-RDA.
C’est donc un coup contre vous, pourquoi c’est vous qui êtes visée ?
Zongo Djénébou est une fidèle du président Bédié. J’ai toujours dit à ceux qui travaillaient avec moi que celui qui veut être avec moi doit aimer le président Henri Konan Bédié et être honnête. Pour que nous soyons, il faut que le président Henri Konan Bédié soit. Le président Bédié est le baobab dont les feuilles couvrent les militants du PDCI-RDA son personnel et son entourage. Si ces feuilles sèchent, le soleil brûle les militants. Pour ne pas qu’il y ait le soleil, il faut protéger le président Bédié. Zongo Djénébou devrait être écartée du président Bédié pour réussir ce qu’ils sont en train de faire aujourd’hui. C’est-à-dire mettre le cafouillage dans le parti, tromper le président Bédié et mentir au président Bédié. C’est avec ces personnes que j’ai compris qu’on peut fabriquer des choses et les coller à d’autres personnes. Moi, on ne m’achète pas. Si on devrait m’acheter, c’était depuis sous le régime FPI. Mon oncle est FPI aujourd’hui PPA-CI. Si KKB, le père de mon enfant, quelqu’un avec qui j’ai eu de bons et de mauvais moment, je l’ai combattu pour le président Bédié. C’est KKB qui m’a appris à faire la politique. Je le remercie pour cela d’ailleurs. Je m’appelle Zongo Djénébou, c’est vrai. Je suis musulmane c’est vrai, mais ce n’est pas pour cela qu’on va m’accuser de donner des informations au président Bictogo. Je ne connaissais même pas son domicile au moment des faits. On dit que j’ai donné des informations à la ministre d’Etat Kandia Camara. On dit aussi que j’ai donné des informations au ministre Patrick Achi aujourd’hui Premier ministre, au ministre Fofana Siandou. On m’a empêchée de parler à des frères qui étaient de l’autre côté. Je me suis gardée d’approcher des personnes qui sont mes amies, mes frères pour ne pas qu’on dise que je leur donnais des informations. Comment on peut dire, que moi, j’ai trahi le président Bédié ? J’ai même appris que j’avais des téléphones où j’enregistrais le président Bédié et je mettais ces enregistrements à la disposition du Premier ministre Hamed Bakayoko. On a aussi dit que c’est moi qui avais appelé le Premier ministre actuel pour lui dire que des gens pouvaient venir attaquer la résidence du président Bédié parce qu’on était sur le point de former un gouvernement. Voyez-vous comment ces gens sont dangereux pour le parti. Plus grave, ils ont aussi dit que mon père était le marabout du président Ouattara. Et moi, j’étais l’intermédiaire. Je n’ai jamais donné une information à Masséré Touré. Cette dame est une grande professionnelle qui sait faire la part des choses. C’est pour vous dire jusqu’où, des gens ont menti au président Bédié. Ils ont menti à Mme Henriette Bédié, ils ont empoisonné son environnent. Ces personnes sont des manipulateurs aux cols blancs.
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Vous avez voulu parler après plus de deux (02) ans de silence, est-ce à dire que l’heure est grave, selon vous?
L’heure est grave parce que c’est sur les réseaux sociaux que les problèmes du PDCI s’étalent. Mon nom a été cité dans un article publié sur les réseaux sociaux et signé par un certain Fidèle Digbeu. Cela fait plus de 20 ans que je fais la Communication. On n’apprend pas à un singe à faire la grimace. Ehouman Bernard fait écrire des choses pour me salir. Tout ce qui arrive est de son fait et je l’assume. Il a cité mon nom dans une affaire de détournement de quatre (04) milliards de francs CFA en complicité avec N’dri Narcisse, ex directeur de Cabinet du président Bédié et une agence de Communication tunisienne. C’est triste que monsieur Ehouman Bernard agisse ainsi. Mais vous savez, le voleur revient toujours sur ses pas, sur les lieux du crime. Je conclus maintenant que tout ce qui a été dit sur ma personne, ce monsieur a une grande part de responsabilité.
Avez-vous la confirmation qu’il est l’auteur de cet article ?
Dans le texte en question, il écrit : « C’est pour tout cela que Monsieur Ehouman Bernard est combattu pour empêcher sa réforme ». C’est quelle preuve vous voulez encore ? Je suis prête à l’affronter devant les Instances du parti pour le confondre. Dans le temps, il m’a approchée pour me dire « Tu travailles pour le président Bédié, moi je travaille pour Mme Bédié, entendons-nous. Ehouman Bernard est toujours dans les intrigues. Trop c’est trop! Il faut que monsieur Ehouman Bernard arrête de faire du mal autour du couple Bédié qui rejaillit sur le parti.
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Le président Bédié vous a-t-il autorisé à parler vraiment?
Oui, j’ai eu son autorisation. J’ai des enfants, je ne peux pas accepter qu’on me livre à la vindicte populaire et de continuer de me salir.
A vous entendre, on a l’impression que le président Bédié est dans une sorte d’otage ?
Je ne le dirai pas ainsi, c’est tout comme. Le président Bédié ne mérite pas ça. Le président Bédié ne peut pas penser qu’on peut faire du mal à une mouche. Mais ce qu’ils ne savent pas c’est que le président Bédié est un grand homme. Ehouman Bernard pense qu’il nage mais son dos est dehors. On ne ment pas pour obtenir ce qu’on veut. Ehouman Bernard m’a trop salie. Il a monté des gens pour me salir. Moi mon cœur est blanc. Ehouman Bernard m’a fait trop de torts. Mais ce n’est pas à moi qu’il fait du tort, mais au président Bédié et au PDCI-RDA.
Interview réalisée par PAUL KOFFI, DJE KM et JB KOUADIO
In Le Nouveau Réveil / Vendredi 23 Septembre 2022 – N°6167 // www.lereveil.net
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