Cinq longues années qu’Emmanuel Macron n’avait plus (re)mis les pieds à Alger… après sa visite éclair du 6 décembre 2017. C’était donc la toute première fois que le nouveau président algérien, Abdelmadjid Tebboune, élu en décembre 2019, rencontrait son illustre invité, à l’occasion d’une visite «officielle et d’amitié» à Alger.
Un long blanc entre les deux pays, pourtant si intriqués, illustre le niveau de complexité des relations bilatérales. En effet, alors que les échanges entre algériens et français s’étaient étiolés, Macron, très heureux de se retrouver dans la capitale algérienne, a proposé un «véritable partenariat pour la jeunesse» lors de sa rencontre avec le président Abdelmadjid Tebboune, le jeudi 25 août 2022.
L’accord pourrait concerner la formation, l’emploi, la mobilité, la culture et le sport. Bref, Emmanuel Macron a réchauffé les relations entre les deux pays.
Dans cet élan, le président français a affirmé, le vendredi 26 août 2022 que le partenariat proposé à l’Algérie était un «partenariat nouveau pour et par la jeunesse», annonçant d’ores et déjà l’acceptation de 8 000 étudiants algériens de plus cette année en France, qui rejoindront un contingent annuel de 30 000 jeunes.
Évoquant une «histoire d’amour avec l’Algérie», le président français a également signé un «partenariat
renouvelé» avec son homologue Abdelmadjid Tebboune. En clair, l’Elysée a évoqué un «partenariat renouvelé, concret et ambitieux». Avec l’Algérie, c’est «une histoire qui n’a jamais été simple», a reconnu Emmanuel Macron. Mais qui est et qui restera, parce que nous le voulons, une histoire de respect, d’amitié et, oserais-je le dire, «d’amour». Avec l’Algérie, «soyons idéalistes et besogneux», a-t-il ajouté.
Il ajouté en disant vouloir «faire émerger des projets de coopération dans tous les domaines». «L’Algérie est un grand pays de cinéma», a souligné Macron, prônant le «développement de capacités de créations communes».
Pour avoir rencontré de jeunes entrepreneurs algériens, le président français a appelé à «structurer des projets d’innovation» dans lesquels la banque publique d’investissement Bpifrance aura «un rôle clé pour promouvoir aussi des projets de la diaspora». Pour lui, la diaspora algérienne qui parle souvent français, arabe, anglais et d’autres langues ainsi que les jeunesses des deux rives de la Méditerranée sont «une chance» pour les deux pays.
En conséquence, Paris veut aider à «la formation de la jeunesse» en Algérie, avec l’implantation d’une école 42 (école de codage ouverte au non-diplômés) à l’initiative du propriétaire du groupe de télécommunications Iliad, Xavier Niel.
En outre, un incubateur commun de start-up opérant dans le domaine du numérique sera mis en marche.
Emmanuel Macron et Tebboune ont eu plusieurs autres entrevues, en tête-à-tête ou avec des ministres notamment de la défense.
Soixante-dix ans après les accords d’Evian et la fin de la guerre d’Algérie, la France, par la voix de son chef d’Etat, se refuse toujours à parler de «repentance», comme à formuler des «excuses» à l’adresse de son ancienne colonie. De Valéry Giscard d’Estaing à Emmanuel Macron, chacun des présidents français a voulu marquer de sa trace l’héritage mouvementé entre les deux pays.
Alain Dossou
Diaspora News
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