Dans sa déclaration du 26 août 2022, le procureur explique sans vraiment nous convaincre les raisons de l’arrestation de Pulchérie Gballet. Et voici ce qu’il lui est reproché :
1. L’État de Côte d’Ivoire n’empruntait pas la bonne voie pour faire libérer les 49
soldats, mais choisissait plutôt «la voie de la violence verbale ».
Question : Madame Gballet a-t-elle inventé ce fait ? N’avons-nous pas tous lu les
premières réactions de l’Etat de Côte d’Ivoire, qui dans une attitude cavalière exigeait
des autorités maliennes que les 49 soldats soient libérés ici et maintenant et sans aucune
condition, avant que, devant l’intransigeance de la junte, cette exigence ne prenne peu à
peu des couleurs de « négociations » ? Virginie Gballet n’a rien inventé. Elle n’a fait que
constater une réalité.
2. « L’Etat autorisait en outre des manifestations qui visent à agresser des Maliens »
Question : Dans un pays où les autorités sont promptes à mater certaines
manifestations, mais laissent sélectivement se tenir les manifestations qui ciblent des
intérêts maliens, comme la manifestation autorisée du CONASU qui suspend des
concerts d’artistes maliens, quelle conclusion évidente voulez-vous que l’on en tire ?
Madame Gballet n’a rien inventé. Elle n’a fait que dire l’évidence.
Lorsque Joël N’Guesssan, cadre du RHDP, rappelle aux Maliens que dans cette affaire
ils doivent savoir qu’ils ont des ressortissants en Côte d’Ivoire, quelle conclusion
intelligente doit-on en tirer, sinon que celle d’une menace voilée ? Madame Gballet n’a
rien inventé. Elle n’a fait qu’interpréter intelligemment une posture évidente autorisée
du parti au pouvoir.
Par ailleurs, le procureur de la république est-il certain d’avoir interpellé et interrogé
tous les Ivoiriens qui ces jours-ci se sont rendus au Mali, y ont rencontré des membres
de la junte ou toute autre personne en bonne entente avec la junte malienne ? Est-ce le
statut de représentante de la société civile de Madame Gballet qui dérange tant ?
Les Ivoiriens adorent leur pays et veulent y vivre, y travailler et y élever leurs enfants
dans la paix. Offrez-leur aussi les conditions de ces pays que vous aimez tant, dans
lesquels vous aimez aller vous reposer et vous soigner, dans lesquels vous aimez
scolariser vos enfants.
Donnez aux Ivoiriens moins de chicotte et plus d’opportunités, d’amour et de paix ; car
ces pays qui vous fascinent tant ne se construisent pas avec la chicotte et le
bâillonnement.
Je me ferais un plaisir de m’asseoir avec le procureur de la république autour d’une
tasse de café dans les prochains jours, pour m’entretenir fraternellement, mais
franchement, avec lui de comment, tous ensemble, nous pouvons contribuer à la
promotion d’une meilleure relation des Ivoiriens avec leur outil judiciaire.
Car, tous, nous avons besoin d’entendre autre chose que ce qui nous est dit par ceux qui
ne se préoccupent que de nous flatter.
Martial Frindéthié,
Citoyen ivoirien, qui adore la Côte d’Ivoire, et n’y demande que la paix.
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