Cinq enfants de l’ancien président gabonais sont accusés d’avoir acheté des biens immobiliers en France grâce à la fortune de leur père, que la justice soupçonne d’avoir été frauduleusement acquise.
Par Jeune Afrique
Le dossier des « biens mal acquis » gabonais, vieux de quinze ans, est relancé : la justice française a confirmé avoir mis en examen en juin et en juillet cinq fils et filles d’Omar Bongo Ondimba, ancien président gabonais décédé en 2009 et père de l’actuel chef de l’État. Parmi les intéressés figurent surtout Pascaline Bongo, l’ancienne directrice de cabinet d’Omar Bongo Ondimba, et Omar Denis Junior Bongo, lequel est également le petit-fils du président congolais Denis Sassou Nguesso.
Sont également concernés Jeanne et Joseph Matoua, enfants d’Omar Bongo Ondimba et de Patricia Thérèse Matoua. Ceux-ci ont été mis en examen pour recel de détournement de fonds publics, de corruption active et passive, de blanchiment et d’abus de biens sociaux.
« C’est tout un clan familial »
La justice française les soupçonne d’avoir « sciemment » bénéficié d’un important patrimoine immobilier « frauduleusement » acquis en France par l’ancien président gabonais. La valeur de ces biens a été évaluée « à au moins 85 millions d’euros ».
Outre des enfants Bongo – Grâce, Betty, Arthur et Hermine Bongo ont aussi été mis en examen en mars et avril – et la banque BNP Paribas, sont aussi poursuivies quatorze autres personnes physiques.
Parmi celles-ci figurent des membres de la famille de Denis Sassou Nguesso et plusieurs Français parmi lesquels un avocat, un notaire ou une gérante de société civile immobilière (SCI).
« C’est tout un clan familial qui va devoir rendre des comptes », a réagi Me William Bourdon, avocat de Transparency International France, partie civile dans le dossier.
Ali Bongo Ondimba pas concerné
« Cela ne concerne ni le président de la République, ni aucun membre de présidence de la République gabonaise donc il n’y a pas à commenter », a déclaré Jessye Ella Ekogha, porte-parole de la présidence gabonaise.
Pour l’avocate de Pascaline Bongo, Me Corinne Dreyfus-Schmidt, il y a dans cette procédure « un anachronisme tant juridique que factuel ». Avocat d’Omar Denis Junior Bongo, Me Jean-Marie Viala a quant à lui contesté la mise en examen de son client « sur la base du droit », « non de la morale ».
Grâce, Betty, Arthur et Hermine Bongo ont quant à eux nié avoir eu connaissance du caractère frauduleux de cette fortune.
(Avec AFP)
Commentaires Facebook