La proposition de loi de Sangaré Yacouba, député Rhdp de Koumassi, continue de faire des vagues en Côte-d’Ivoire, avant même qu’elle ne se soit débattue à l’Assemblée nationale.
Durant le débat sur RTI 1, après le JT de 20H de ce jour [26 juillet 2022], j’entendais le député favorable à la polygamie dire « Je parle de la polygamie et non de la polygynie ».
Plus grave « Je n’ai jamais vu dans notre société, une femme avoir deux ou plusieurs hommes. Notre culture ne l’admet pas ». Avant d’y rebondir, je voudrais déjà faire observer que notre société est certes africaine ; mais, elle est en constante évolution : avant et juste après 1964, elle (cette pratique ci-après) n’existait peut-être pas. Mais depuis bien des temps, on voit des femmes mariées entretenir des relations avec d’autres hommes (la plus part du temps moins âgés qu’elles) d’où leur sobriquet de « petit pompier ». Cette loi sur la polygamie qui garantit la possibilité (la polyandrie en fait partie) pour la femme d’épouser plus d’un homme ne viendrait pas l’en dissuader : la culture, oui ; mais si elle décide de le faire, elle est protégée. Rien ne pourra l’arrêter et la culture n’est pas au-dessus du droit, de la loi. Or, une loi votée pourrait valoir pour le présent et pour l’avenir.
En outre, une loi peut contribuer à faire des mœurs. Si à ce stade de notre existence il y a des petits pompiers, alors avec l’existence d’une loi pareille, dans vingt (20), trente (30) ans et plus, la loi contribuant à faire naître des pratiques par le fait de s’y soumettre quotidiennement, conduirait à permettre à ces femmes de ne plus se cacher comme le font certains hommes en acceptant de procéder à une union civile avec deux (02) ou plusieurs hommes qui n’auront plus « le statut » de « petit pompier ».
En somme, quand le député dit que la polyandrie n’existe pas chez nous, il fait preuve de mauvaise foi. Cette loi créera un désordre matrimonial et c’est approprié de le signaler le plus tôt possible.
GA
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