À l’aube, le camp militaire de Kati, où vit le président Assimi Goïta, a été la cible d’une attaque. Les autorités dénoncent avoir été la cible de « terroristes ». Jeune Afrique fait le point sur la situation.
Par Aïssatou Diallo, Benjamin Roger, Fatoumata Diallo, Manon Laplace / Jeune-Afrique
Photo: Un véhicule blindé de transport de troupes à la base militaire de Kati après que des tirs nourris entendus tôt ce 22 juillet 2022. © Fadimata Kontao /REUTERS
Ce vendredi 22 juillet, alors que le soleil se levait à peine sur la capitale malienne, des tirs nourris ont été entendus dans la ville de garnison de Kati, située à une quinzaine de kilomètres de Bamako. Aux alentours de 5 heures du matin, au moins une déflagration a retenti dans le camp militaire qui est le fief des tombeurs du président Ibrahim Boubacar Keïta.
Selon l’armée malienne, il s’agirait de l’explosion de deux véhicules piégés. D’après différentes sources militaires, l’attaque était « complexe » avec, en plus de ces véhicules piégés, des tirs de mortiers et des assaillants au sol.
Colonnes de fumée
Au moment des faits, le président Assimi Goïta, qui vit à Kati, se trouvait à la garnison – lieu où est stocké le matériel militaire – à quelques kilomètres du camp. Mais son ministre de la Défense, le colonel Sadio Camara, était lui présent à Kati. Selon nos informations, les deux hommes, qui s’y trouvent encore, sont en sécurité mais les impacts ont causé des dégâts matériels importants. Le bilan provisoire communiqué par l’armée malienne fait état de deux morts parmi les assaillants. Certaines sources évoquent également des victimes du côté des militaires, une information difficile à vérifier dans l’immédiat. Dans la matinée, des colonnes de fumée s’élevaient encore dans le ciel.
Par mesure de sécurité, au moment de l’attaque, l’ordre a été donné de fermer l’aéroport international Modibo Keïta-Senou, qui a ensuite rouvert, et le personnel de Koulouba, le palais présidentiel, a été libéré. En fin de matinée, un certain calme était revenu à Kati comme à Bamako. Des hélicoptères de l’armée survolaient la capitale et des check-points y ont été dressés, notamment devant la cité ministérielle et les grands axes de communications.
L’hypothèse terroriste
D’où est partie l’attaque et qui en sont les auteurs ? Est-elle le fait de groupe terroriste ? Est-ce une nouvelle tentative de putsch menée par des soldats mécontents ? Selon nos informations, des investigations sont en cours pour faire la lumière sur les évènements.
En fin de matinée, les Forces armées maliennes (Famas) ont affirmé « qu’une attaque terroriste » menée avec deux « véhicules piégés bourrés d’explosifs » avait été « repoussée ».
À ce stade, plusieurs sources affirment que l’attaque pourrait être liée à celle qui s’est produite le 21 juillet, à Kolokani (à une centaine de kilomètres au nord de Bamako) où une unité de la Force spéciale antiterroriste Forsat a été attaquée.
Selon un communiqué de l’état-major général des armées, « des attaques complexes et simultanées » ont visé le détachement de la force antiterroriste de la brigade territoriale de la gendarmerie. Deux militaires maliens ont été tués dans ces affrontements et trois ont été blessés.
Les autorités n’excluent néanmoins pas que l’attaque soit une tentative de coup d’État, nous confie une source proche des colonels (…)
Mali – La réaction officielle de l’armée qui évoque une «attaque terroriste»
Ces évènements interviennent le jour prévu pour le jugement des 49 militaires ivoiriens qui devaient passer devant un tribunal militaire de 22 juillet. L’envoyé spécial de la Cedeao pour le Mali, Goodluck Jonathan, selon plusieurs sources, ce trouvait lui aussi à Bamako ce vendredi.
Ce vendredi 22 juillet, peu après 5h TU, des tirs nourris et des explosions ont été entendus dans la ville garnison de Kati, près de Bamako. Au moins deux appareils ont été aperçus dans le ciel de la localité.
Tout a commencé par au moins deux explosions ce vendredi 22 juillet au matin, peu après 5h TU. C’est une partie du camp de Kati, fief de la junte militaire situé à 15 km de Bamako, qui a d’abord été visé. Selon deux témoins interrogés par RFI, une seconde explosion a été rapidement entendue. Et très vite, des tirs nourris ont suivi.
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Près de deux heures après les premiers coups de feu, un calme apparent serait revenu, selon des témoins. En fin de matinée, les Forces armées maliennes ont annoncé avoir « repoussé une attaque terroriste contre la caserne de Kati ». Selon les Fama, l’attaque a été menée avec « 2 véhicules piégés » et le bilan provisoire est de deux assaillants neutralisés. « La situation est sous contrôle et le ratissage est en cours pour débusquer les auteurs et leurs complices », ajoute la même source.
Ces événements interviennent au moment où l’envoyé spécial de la Cédéao pour le Mali, Goodluck Jonathan, est à Bamako. Après avoir rencontré jeudi une partie de la classe politique et le ministre de l’Administration territoriale, une rencontre avec le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, est prévue ce vendredi matin.
RFI
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