La ministre de la Défense Lambrecht s’est voulue critique. Le gouvernement militaire du Mali a fait arrêter les gardes d’un camp appartenant à la force de l’ONU MINUSMA à l’aéroport de la capitale Bamako. Les hommes de la Côte d’Ivoire voisine s’étaient envolés pour le Mali en tant que contingent d’échange contre un autre. Selon le porte-parole de la MINUSMA, Olivier Salgado, les soldats ivoiriens devraient soutenir la mission des casques bleus, comme l’a indiqué l’agence de presse dpa citant des milieux militaires. Bien qu’ils ne fassent pas partie du contingent des casques bleus, ils apportent un soutien logistique aux troupes de l’ONU dans le pays. C’est une « pratique courante » dans les missions de maintien de la paix. Les soldats sont échangés contre une force sécurisant une base de la MINUSMA à l’aéroport. Tagesschau.de
Les 49 militaires arrêtés dimanche à l’aéroport de Bamako seraient entre autres commis à la surveillance d’une base logistique de l’armée allemande.
L’Allemagne a prolongé sa participation à la Minusma mais a posé certaines conditions pour garantir la sécurité de ses soldats
Selon la ministre fédérale allemande de la Défense, le comportement des dirigeants maliens est un signal très problématique. Christine Lambrecht estime qu’il y a des doutes considérables sur la volonté du Mali à coopérer de façon constructive avec la Minusma.
Un scepticisme partagé également par Christoph Hoffmann, président du groupe parlementaire du parti libéral (FDP) au Bundestag (la Chambre basse du parlement allemand) et chargé de l’Afrique centrale. Il souligne l’une des raisons qui justifie l’inquiétude de l’Allemagne :
« Pour un survol, la Minusma doit faire une demande et il faut un, deux ou trois jours pour obtenir les permissions. Cela leur permet de cacher les soldats russes de Wagner qui sont en action sur le terrain pour perpétrer des massacres. On ne peut pas travailler de cette façon. »
Conséquences sociales
Créée par la résolution 2100 du Conseil de sécurité de l’ONU du 25 avril 2013, la Minusma a pour mission d’appuyer le processus politique et d’aider les autorités à sécuriser les populations face au péril djihadiste.
La mission de l’Onu emploie également une centaine de civils maliens. C’est pourquoi, son éventuel départ, comme le souhaitent certains Maliens, risque d’avoir des conséquences sociales, prévient Michel Galy, professeur de géopolitique et auteur de l’ouvrage La guerre au Mali.
Selon lui, « il y a des emplois directs et indirects, puisqu’avec leur haut niveau de vie, il y a tout une économie parallèle. Certains d’ailleurs sont parfois dans certains pays pas très catholiques. Je pense à l’industrie du divertissement. Et cela sera certainement un manque à gagner pour la société civile malienne. »
Fin juin, le Conseil de sécurité de l’Onu a décidé de prolonger d’un an la Minusma. Mais le retrait de la France prive la mission d’un soutien aérien comme dans le passé. Cela pourrait pousser des pays européens à quitter cette force internationale d’environ 15.000 militaires et policiers.
DW
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