. Ce qui est fait pour la maîtrise des coûts du carburant
. Pas d’ajustements de salaire à l’ordre du jour
. Tout sur le grand oral du PM
Le Premier ministre de Côte d’Ivoire, Patrick Achi, s’est exprimé sur la question de la cherté de la vie le lundi 11 juillet 2022. C’était à l’occasion d’une interview accordée à la Nouvelle chaine ivoirienne (NCI) et à la RTI.
Face aux journalistes, le chef du gouvernement est revenu sur les raisons de cette inflation qui est mondiale.
« Les causes de cette cherté de la vie tirent leurs sources d’abord, dans les premiers moments de la Covid-19. Comme vous le savez, pendant cette période de Covid-19, la quasi-totalité de la population mondiale a été confinée, les systèmes de production se sont carrément arrêtés (…) Mais cela a pris vraiment toute son ampleur avec la récente guerre en Ukraine et en Russie. Comme vous le savez, la Russie est un exportateur majeur de produits pétroliers, de gaz et également de céréales, de produits de matières premières pour la fabrication des engrais. Vous savez aussi que l’Ukraine est l’un des plus gros producteurs de céréales. Donc automatiquement, cette crise a entrainé sur le marché, le renchérissement du coût du pétrole qui a quasiment doublé, du prix des engrais qui a carrément triplé, et du coût des frets qui a aussi triplé », a expliqué le Premier ministre.
Pour juguler cette situation, Patrick Achi a rappelé que le gouvernement a pris une série de mesures. Il s’agit notamment de la subvention de plusieurs produits de grande consommation, notamment les carburants. « Le super est à 735 FCFA mais si on devait répercuter la totalité de l’augmentation liée au renchérissement des coûts sur le prix du super, on paierait 1120 Francs. C’est-à-dire que si tu prends dix litres, au lieu de 7350 FCFA, c’est 11. 200 FCFA que tu paierais. Ce qui veut dire que lorsque tu vas à la station et que tu prends dix litres de carburant et que tu paies 7350 FCFA, l’Etat à côté paye 3850 FCFA », a développé le Premier ministre. Pour ce qui est du gasoil, cette subvention du gouvernement ivoirien s’élève à 515 FCFA pour chaque litre. « L’Etat est présent au côté des populations. L’Etat fait un effort. Ces subventions sont extrêmement importantes. Depuis la survenue de la crise, c’est près de 400 milliards FCFA que cela a coûté à l’Etat. Ce sont les efforts faits par l’Etat, entre autres », a relevé le Premier ministre.
Le gouvernement veut moderniser l’agriculture
Ces subventions ne sont pas la seule riposte du gouvernement face à la cherté de la vie. De fait, Patrick Achi a précisé au cours de cet entretien que 21 produits ont vu leurs prix plafonnés à l’issue de discussions entre le gouvernement et les producteurs. Au nombre de ces produits, l’huile de palme, incontournable dans les ménages.
« Si on devait payer au producteur de graines de palme, le vrai prix de leurs produits, on paierait le kilo à 125. Mais si on paye le kilo de graines à 125 FCFA, l’usinier qui produit l’huile raffinée devrait vendre le bidon de 25 litres à environ 36 000 FCFA. Mais 36 000 FCFA, c’est excessif. Donc, nous demandons au producteur de revoir sa marge. Plutôt qu’on le lui paye à 125 FCFA le kilo, il accepte qu’on lui paye à 80 FCFA. On demande également aux transformateurs, à l’usinier, de faire des efforts pour aboutir au bidon de 25 litres qui coûte environ 26.500 FCFA, plafonné à 26 500 FCFA. Donc voilà le mécanisme de plafonnement », a détaillé le chef du gouvernement ivoirien.
Cet échange entre le Premier ministre et les journalistes a mis en avant la situation relativement envieuse de la Côte d’Ivoire, comparativement au taux d’inflation des pays de la sous-région. En effet, ce taux s’élève à 4,3% en terre ivoirienne quand certains Etats atteignent la barre des 15% d’inflation.
« Naturellement, le président de la République, est quand même un éminent économiste, assez à l’aise sur ces questions et il connaît exactement les leviers de l’inflation. Donc, très rapidement, les mesures qui ont été prises avaient pour objet de contenir cette inflation », a souligné Patrick Achi. Cependant, le gouvernement ivoirien ne veut plus se contenter de la seule riposte. Il entend mener des actions pour se mettre à l’abri de ce genre de crises et atteindre la souveraineté alimentaire. Afin de « produire tous les biens dont le pays a besoin pour se rendre le plus indépendant possible, non seulement au niveau des produits de consommation mais aussi au niveau des produits alimentaires pour ne pas dépendre de l’extérieur et des chocs qui pourraient survenir ».
« Aujourd’hui, le problème, ce n’est pas seulement juste de produire, mais c’est de produire à un coût abordable pour les populations. Et comme je l’ai dit, à produire de façon régulière. L’un des axes majeurs de la politique du président de la République qui est clairement exprimée dans sa vision 2030 et son plan de développement actuellement en cours, à savoir 2021-2025, c’est une modernisation de l’agriculture dans le pays, en particulier sur ses cultures vivrières parce que les modes de consommation ont changé (…) La politique qui est utilisée, c’est de développer des zones agropoles. Neuf agropoles vont être construites sur l’ensemble du pays », a ajouté par ailleurs le Premier ministre.
Le message aux populations et aux partis politiques
Au cours de son entretien, le Premier ministre ivoirien a assuré que la souffrance des populations est bien perçue par les autorités. Il a cependant demandé aux Ivoiriens de croire en la capacité du gouvernement à améliorer la situation. « Faites-nous confiance », a-t-il indiqué. Avant d’inviter les partis politiques à faire preuve de solidarité dans ces moments. « Il faut véritablement tous se mettre ensemble comme on l’a été pour la Covid 19, pour aider le pays et les populations surtout à tenir dans cette situation difficile afin de sortir de cette crise », a-t-il exhorté.
Patrick Achi a par ailleurs fait savoir que les choses devraient évoluer positivement à moyen terme. « Dans un horizon, on peut dire court-moyen terme, horizon 2025, des changements majeurs vont apparaître. Ils permettront sur le temps de revenir à une situation qu’on pourrait qualifier de normalité, de satisfaction des besoins locaux, nationaux, par rapport à l’offre disponible aujourd’hui. Surtout sur la question des produits et des denrées alimentaires », a rassuré le chef du gouvernement.
En guise de conclusion, il implore la compréhension de tous en assurant que le gouvernement est au travail pour le bonheur des populations.
Patrick Achi :
« Je dis aux populations d’être rassurées parce que le gouvernement est proche d’elles…Nous demandons aux populations de réagir quelquefois en dénonçant par le numéro vert ceux qui pratiquent les augmentations (abusives) des prix », exhorte-t-il avant de clore sur ce morceau :
« Les ivoiriens peuvent être rassurés parce qu’ils ont un gouvernement engagé ».
SD avec Sercom primature
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