En Côte d’Ivoire, c’est depuis 2014 que la guerre a été déclarée à la pollution plastique. En plus de l’interdiction de production, d’importation, de commercialisation, de détention et d’utilisation des sachets plastiques sur l’ensemble du territoire national, le gouvernement facilite les initiatives de recyclage.
C’est une catastrophe silencieuse. La pollution plastique peut faire grand mal à l’environnement et à la santé publique.
« Si nous maintenons le rythme effréné de production et de rejet des déchets plastiques que nous produisons, il y aura plus de plastique que de poissons à l’horizon 2050 et environ 99% des oiseaux marins auront ingéré du plastique », assène, une fois de plus le ministre de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité, Bouaké Fofana, dans la déclaration du gouvernement à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale sans sachets plastiques, le 03 juillet 2022. Chaque année, plus de 8 millions de tonnes de déchets plastiques finissent dans les océans, ravageant les espèces sauvages marines, les pêcheries et le tourisme. Dans les océans, près de 80% des déchets sont d’origine plastique.
Partout, les montagnes de déchets plastiques défigurent les villes et compromettent le tourisme et le développement économique. Ils se déversent dans les caniveaux et obstruent les ouvrages d’assainissement, provoquant des inondations avec parfois des pertes en vies humaines.
Cette invasion dégrade les sols et sape la productivité agricole. Ils menacent les écosystèmes animal et végétal tout en nuisant à la santé humaine. Le péril plastique est bien réel.
La Côte d’Ivoire a décidé depuis 2014 d’interdire la production, l’importation, la commercialisation, la détention et l’utilisation des sachets plastiques sur l’ensemble du territoire national par le décret 2013-327 du 22 mai 2013, entré en vigueur depuis le 08 novembre 2014.
Cette mesure audacieuse visait à amener toute la population à abandonner l’usage abusif des sachets plastiques et promouvoir les sacs et contenants réutilisables. Dans de nombreux commerces (supermarchés, pharmacies, boulangeries…), les emballages plastiques ne sont plus plébiscités. Des industriels, grandes surfaces de distribution, commerçants et citoyens ont bien adhéré à ce changement écologique en utilisant les solutions alternatives aux sachets plastiques dans leurs activités et leurs habitudes de consommation.
En plus de l’interdiction, le gouvernement, à travers la sensibilisation facilite la mise en place de nombreuses initiatives pour l’avènement des villes durables, attractives et productives.
Ainsi, grâce à une initiative de l’Unicef, la Côte d’Ivoire a fait le pari de vider les décharges de leurs déchets plastiques, pour construire des salles de classe. À fin 2021, 210 salles de classe avaient déjà été livrées par l’Unicef. Dans le cadre de ce projet, une usine a été construite pour transformer les déchets plastiques collectés en Côte d’Ivoire en briques. L’usine recyclera 9 600 tonnes de déchets plastiques par an.
A côté des grands projets d’envergure, de nombreuses « start-up » se sont spécialisées dans la collecte et le recyclage de déchets plastiques.
A Ecoplast Innov par exemple, les déchets plastiques sont transformés en pavés, plaques écologiques, briquettes et les pneus usagés en granulats et poudrette en caoutchouc, pour la construction et le revêtement des sols. L’objectif de la jeune entreprise est de transformer plus de 6000 tonnes de déchets plastiques par an et produire annuellement environ 5000 tonnes de produits finis.
Dans le monde, environ 500 milliards de sachets plastiques sont distribués chaque année. Ils sont utilisés en moyenne pendant environ 20 minutes. Après, ils sont jetés dans la nature, qu’ils polluent pendant plus de 400 ans.
Selon le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, le coût des dommages sur les écosystèmes, le tourisme et la pêche, causés par les déchets plastiques jetés en milieu marin, est évalué chaque année, à environ 7 616 milliards FCFA.
Le gouvernement est déterminé à promouvoir un cadre de vie propre et sain et à protéger les matrices environnementales contre la pollution plastique. Il s’agit d’offrir au pays, « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs », a souligné Bouaké Fofana.
CICG
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