Rencontre Ouattara, Bédié et Gbagbo «Au-delà des embrassades et sourires que des résolutions fortes soient prises» (Joël N’guessan)

Le 14 juillet 2022, jour de la fête nationale de la République française, se tiendra à Abidjan en Côte d’Ivoire, la rencontre des trois grands ténors de la politique ivoirienne.

Cette rencontre réunira, le Président Alassane Ouattara et les deux anciens présidents de notre pays, le Président Henri Konan Bédié et le Président Laurent Gbagbo.

Depuis l’annonce officielle de cette rencontre, les commentaires vont bon train dans les foyers et ménages, surtout dans la presse et les médias sociaux. Chacun y va de son analyse et de ses attentes.
Nous sommes à quelques jours de cette rencontre qui aux dires des uns et des autres devrait confirmer la volonté de nos rois leaders à emprunter résolument le chemin de la réconciliation et de la paix.
Ce qui est rassurant est que de sources concordantes, il nous revient que les 3 se parlent au téléphone régulièrement. Ce qui signifie que les sujets qui seront abordés sont connus d’eux. Ils ne vont pas à une rencontre improvisée. Donc l’espoir est permis que cette rencontre n’accouche pas d’une souris comme les autres fois par le passé. Parce nous avons en mémoire qu’à plusieurs reprises ces trois personnalités ont eu l’occasion ces 20 dernières années de rencontres et de discussions fortement médiatisées, mais qui ne nous ont pas empêchés d’avoir des crises majeures avec leurs corolaires de morts inutiles et de vies détruites.

Nous espérons tous, encore une fois, quelque soient nos appartenances politiques, qu’au-delà des embrassades et sourires qui ne manqueront pas, surtout devant les médias, que des résolutions fortes soient prises pour qu’on ne revive plus ce que nous avons vécue en 2011 et récemment en 2020 suite au mot d’ordre de boycott actif lancé par l’opposition ivoirienne.

Dans un récent ouvrage que j’ai écrit et rendu public, « Dialogue et Réconciliation en Côte d’Ivoire – l’Eternel Recommencement » j’ai indiqué que la réconciliation et la paix ne se décrètent pas. Ces deux facteurs doivent être précédés par le désir de repentance préalable au pardon.

Malheureusement, il nous été donné de constater que les conclusions et recommandations de la dernière assise sur la réconciliation, la repentance proposée par une des parties, n’a pas été retenue.

Nous sommes nombreux, ivoiriens de tous bords, à souhaiter que cela devienne une nécessité dans la conduite du processus de réconciliation. Si cela est pris en compte, l’obligation de pardon s’impose à nous tous. Cela ouvrira nécessairement la voie à une loi d’amnistie générale pour effacer (mais pas oublier) ce que nous avons connu qui a tant fait souffrir des millions d’ivoiriens. On pourrait même envisager d’instituer une JOURNEE NATIONALE DE LA MEMOIRE ET DE LA REPENTANCE. Ce sera l’occasion, tous les ans, pour tous les ivoiriens de se dire « PLUS JAMAIS ÇA ! »

Joël N’guessan
RHDP

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