Mis sous énorme pression par Berlin, le Canada restituera finalement à l’Allemagne une turbine russe réparée, nécessaire pour redémarrer le gazoduc Nord Stream 1, malgré les objections de l’Ukraine.
Le Canada et l’Allemagne se sont vu forcés de mettre le régime de sanctions occidentales contre la Russie dans la poubelle.
Les enjeux énergétiques pour la première puissance d’Europe valant visiblement plus de poids que les sanctions tous azimuts, trop souvent sans tête ni queue, sans aucune cohérence.
Le ministre canadien des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, a indiqué samedi dans un communiqué, que le gouvernement délivrait un « permis limité dans le temps et révocable » pour exempter le retour des turbines de ses sanctions russes, afin de soutenir « la capacité de l’Europe à accéder à une énergie fiable et abordable ».
Wilkinson a précisé que le permis d’exportation avait été délivré après des discussions avec « nos amis et alliés européens » et l’Agence internationale de l’énergie.
Le groupe russe Gazprom a réduit la capacité du gazoduc Nord Stream 1 entre la Russie et l’Europe à seulement 40% des niveaux habituels le mois dernier, citant le retour retardé des équipements entretenus par l’Allemand Siemens Energy au Canada. Le Kremlin a déclaré vendredi qu’il augmenterait l’approvisionnement en gaz de l’Europe si la turbine était rendue. La pièce est nécessaire pour les travaux d’entretien qui doivent commencer lundi.
Le Canada – qui a subi des pressions énormes de la part de l’Allemagne pour trouver un moyen de restituer la turbine – a déclaré « qu’en l’absence d’un approvisionnement nécessaire en gaz naturel, l’économie allemande subira des difficultés très importantes et les Allemands eux-mêmes risquent de ne pas pouvoir chauffer leurs maisons, à l’approche de l’hiver ».
L’Ukraine avait demande au Canada de ne pas livrer la turbine malgré les graves consquences que cela sousentendait pour l’economie allemannde.
Hervé Coulibaly
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