Adrien, officiellement le 2e soldat français tué par les Russes en Ukraine, conté par ses parents

Les parents d’Adrien Dugay-Leyoudec ont hésité à s’exprimer publiquement. Leur fils est l’un des tout premiers Français à s’être engagés dans la légion internationale de défense de l’Ukraine. Le jeune homme a intégré cette armée de volontaires étrangers le 1er mars, cinq jours après le début de l’invasion du pays par la Russie.

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Blessé le 1er juin par une frappe d’artillerie russe dans la région de Kharkiv, il est mort le 25 juin après vingt-cinq jours de coma, à l’âge de 20 ans. C’est (officiellement) le deuxième combattant français mort en Ukraine, après Wilfried Blériot, 32 ans, tué le 1er juin dans la même région.

La crainte qu’il soit dépeint comme un « gamin perdu qui se serait monté la tête » les incite aujourd’hui à sortir du silence. Ils ont souhaité raconter au Monde qui était leur fils, un garçon « complexe, déterminé, débrouillard, pétri de culture mais fâché avec l’école », et les raisons qui l’ont poussé à aller en Ukraine avec son frère cadet, Charles, 19 ans.

Le 24 février, David Dugay, enseignant à Moulins, dans l’Allier, et Maud Leyoudec, directrice du musée Crozatier Pays d’art et d’histoire au Puy-en-Velay, chef-lieu de Haute-Loire, reviennent d’un voyage en Italie lorsqu’ils apprennent l’invasion de l’Ukraine.

Adrien, en CAP ferronnerie après un CAP coutellerie, est seul dans la maison de vacances familiale, une ferme perchée à 1 000 mètres d’altitude avec vue sur la vallée, un « lieu de liberté » où il rêve de s’installer un jour. Lors de leurs déjeuners hebdomadaires, le père et le fils, qui vit seul dans la banlieue de Moulins, avaient déjà parlé ensemble de la guerre en Ukraine, mais « pas plus que ça ».

Conscience du danger
Pourtant, quand il entend l’appel de Volodymyr Zelensky à rejoindre la légion internationale de défense de l’Ukraine, trois jours après le début de l’offensive, Adrien Dugay-Leyoudec a un sursaut et téléphone à son frère. « Il m’a dit qu’il voulait s’engager, raconte Charles au Monde depuis l’Allemagne, où il étudie après une classe préparatoire au lycée Henri-IV. J’ai répondu que ce serait intéressant d’aller voir. On s’est décidé en deux minutes. Il était très enthousiaste. »

Les deux frères prennent la route sans rien dire à leurs parents. Charles, le bon élève aux traits enfantins, sait qu’il n’est « pas un super-héros » mais est convaincu qu’il « faut agir pour défendre un peuple injustement attaqué, et nos idéaux d’une Europe unie face au danger », dans un contexte qui lui rappelle celui d’avant la seconde guerre mondiale. Adrien aussi entend défendre ce qu’il considère comme une « cause juste », et trouve avec l’Ukraine l’occasion de voir enfin « à quoi ressemble la guerre ». « Il avait toujours été intéressé par l’armée, et avait souvent dit vouloir, au moins une fois dans sa vie, être dans les rangs », se remémore Charles. Ses parents l’ignoraient, mais quelques années plus tôt, Adrien avait aussi envisagé d’aller combattre au sein des milices kurdes syriennes contre l’organisation Etat islamique.

e 24 février, David Dugay, enseignant à Moulins, dans l’Allier, et Maud Leyoudec, directrice du musée Crozatier Pays d’art et d’histoire au Puy-en-Velay, chef-lieu de Haute-Loire, reviennent d’un voyage en Italie lorsqu’ils apprennent l’invasion de l’Ukraine.

Adrien, en CAP ferronnerie après un CAP coutellerie, est seul dans la maison de vacances familiale, une ferme perchée à 1 000 mètres d’altitude avec vue sur la vallée, un « lieu de liberté » où il rêve de s’installer un jour. Lors de leurs déjeuners hebdomadaires, le père et le fils, qui vit seul dans la banlieue de Moulins, avaient déjà parlé ensemble de la guerre en Ukraine, mais « pas plus que ça ».

Conscience du danger
Pourtant, quand il entend l’appel de Volodymyr Zelensky à rejoindre la légion internationale de défense de l’Ukraine, trois jours après le début de l’offensive, Adrien Dugay-Leyoudec a un sursaut et téléphone à son frère. « Il m’a dit qu’il voulait s’engager, raconte Charles au Monde depuis l’Allemagne, où il étudie après une classe préparatoire au lycée Henri-IV. J’ai répondu que ce serait intéressant d’aller voir. On s’est décidé en deux minutes. Il était très enthousiaste. »

Les deux frères prennent la route sans rien dire à leurs parents. Charles, le bon élève aux traits enfantins, sait qu’il n’est « pas un super-héros » mais est convaincu qu’il « faut agir pour défendre un peuple injustement attaqué, et nos idéaux d’une Europe unie face au danger », dans un contexte qui lui rappelle celui d’avant la seconde guerre mondiale. Adrien aussi entend défendre ce qu’il considère comme une « cause juste », et trouve avec l’Ukraine l’occasion de voir enfin « à quoi ressemble la guerre ». « Il avait toujours été intéressé par l’armée, et avait souvent dit vouloir, au moins une fois dans sa vie, être dans les rangs », se remémore Charles. Ses parents l’ignoraient, mais quelques années plus tôt, Adrien avait aussi envisagé d’aller combattre au sein des milices kurdes syriennes contre l’organisation Etat islamique.

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