Lettre ouverte à Pierre Dimba, ministre de la santé, de l’hygiène et de la couverture maladie universelle en Côte-d’Ivoire

Dans son exhortation des ivoiriens au travail, le président Félix Houphouët-Boigny avait coutume de dire ’’Que tout le monde se mette donc au travail. On peut servir à tous les postes pourvu qu’on y mette tout son cœur’’. Au nom de cette réalité et n’étant vous-même pas un produit du sérail sanitaire, nous avons décidé de vous accorder le temps nécessaire à votre adaptation à ce milieu qui n’est pas votre domaine de prédilection. Après un an et demi d’activité, et après vous avoir vu à l’œuvre, juger et jauger vos actions, l’actualité sanitaire nous obligent à vous adresser cette lettre ouverte.

Monsieur le ministre de la Santé et de l’hygiène publique, les informations en provenance de nos différents points focaux répartis sur l’ensemble du territoire national font de plus en plus état de l’indisponibilité des médicaments dans nos établissements sanitaires publics. A ce qui apparait comme un nouveau défi à relever par les usagers s’ajoute les informations relatives à la gouvernance de la Nouvelle Pharmacie de la Santé Publique (NPSP) qui ne sont pas non plus de nature à rassurer les populations. Même le droit à la représentation des consommateurs au sein du conseil d’administration de cette organisation échappe désormais au contrôle des organisations légalement constituées qui ont vu leur droit spolies par des mains obscures au sein de la NPSP. C’est le comble de la forfaiture.
La Nouvelle PSP Côte d’ivoire étant attributaire par l’Etat de Côte d’Ivoire, de l’approvisionnement et de la distribution des médicaments essentiels et intrants stratégiques de laboratoire sur toute l’étendue du territoire national, un tel déficit de bonne gouvernance en son sein ne saurait laisser le mouvement consommateur ivoirien sans réaction.

Aussi, venons-nous par la présente vous prier Monsieur le Ministre de la Santé, de l’Hygiène publique, de bien vouloir mettre de l’ordre dans cette maison de la NPSP pour garantir la disponibilité des médicaments essentiels dans nos hôpitaux publics, et rétablir également les organisations de consommateurs dans leur droit. Votre prompte réaction sera très appréciée et constituerait pour nous la preuve de votre non-implication dans cette gabegie de grande ampleur. A défaut, nous aviserons.

Il s’agit ici de médicament, donc de la vie. L’improvisation et l’amateurisme sont donc à proscrire car une vie perdue ne se retrouve plus jamais.

JEAN BAPTISTE KOFFI
Président de la COC-CI

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