À l’époque, Laurent Gbagbo et les siens plaçaient ce retour sous le signe de la réconciliation. Un an plus tard force est de constater que l’échiquier politique n’a pas été bouleversé par ce retour.
Pierre Pinto/RFI
Il y a un an Laurent Gbagbo faisait son grand retour dans son pays, accueilli dans une liesse populaire après dix ans d’absence. L’ancien président revenait auréolé de son acquittement par la CPI présenté par ses partisans comme une victoire politique sur l’Occident et sur son adversaire le président Alassane Ouattara.
Un mois après son arrivée, Laurent Gbagbo est reçu par Alassane Ouattara. « Un fait politique majeur. La rencontre des deux individus les plus emblématiques de la fracture de la Côte d’Ivoire », rappelle le chercheur Rodrigue Koné. Tout en posant cet acte historique de réconciliation, Laurent Gbagbo rompt personnellement et politiquement avec son épouse, Simone… Il règle ses comptes avec Pascal Affi N’Guessan, à qui il abandonne « l’enveloppe » du FPI qu’il a fondé, pour créer le PPA-CI. « Ce n’est pas le rassembleur attendu, mais un chef de clan qui est arrivé », commente le politologue Sylvain N’Guessan. « Comme il n’a pas réconcilié dans son propre camp, difficile de porter un message de réconciliation nationale », estime Rodrigue Koné.
Sur le plan politique, ce nouveau parti peine à définir sa ligne, entre panafricanisme et souverainisme, mais apparaît comme tout entier dévoué à Laurent Gbagbo. Le PPA-CI porte quelques revendications concrètes comme la libération des prisonniers « politiques » ou une représentation à la CEI. Mais le parti est absent des grandes questions du moment comme la cherté de la vie. Et mises à part quelques déplacements en province dans lesquels il décoche quelques piques au pouvoir, Laurent Gbagbo garde le silence.
Au début du mois, ses députés comme le reste de l’opposition, ont voté pour le candidat RHDP Adama Bictogo à la présidence de l’Assemblée. « Nous sommes dans un contexte de rapprochement politique. Nous ne sommes pas une opposition dogmatique », commente à la sortie le chef du groupe Hubert Oulaye, expliquant que c’est un moyen de pousser leurs revendications.
Laurent Gbagbo lui, est absent du pays depuis début mai. Et personne dans son camp ne s’avance sur une date de retour.
Commentaires Facebook