Nous profitons de la célébration de la Journée Mondiale Sans Tabac 2022 dont le Thème cette année 2022 est « Le tabac :
une menace pour notre environnement » pour attirer l’attention de tous les acteurs , et toutes les organisations qui luttentcontre le tabagisme en Afrique que nous devons être plus vigilant dans le combat que nous menons, car l’industrie du tabac manœuvre plus jamais dans nos pays pour s’imposer toujours davantage, surtout quand elle a en face d’elle des états dontla volonté politique est tout simplement assujettie aux désidératas des géants de l’industrie du tabac.
Cette situation impose aux sociétés civiles africaines de changer de posture, pour pousser les états à respecter tous leurs engagements, dont les premiers doivent être la protection, la préservation et la défense de la santé de leurs populations.
La situation de la lutte antitabac en Afrique.
L’Afrique fait face plus que jamais à des défis de toutes sortes, et ne peut par conséquent accepter d’être à la merci delobbys dont les seuls objectifs sont d’appauvrir sans état d’âme des pays pauvres et sous-développés.
L’année 2022 doit être une année de solidarité de tous les acteurs et de toutes les organisations dans tous les pays
africains.
La vérité est que La lutte anti-tabac en Afrique est aujourd’hui parasitée par toutes sortes d’interférences, en passant par
celle de l’industrie du tabac, et d’autres que nous dénonceront publiquement le moment venu.
La réalité est que le tabac est plus présent que jamais dans nos pays, et qu’il va continuer d’être une menace pour les
hommes, les femmes, les enfants, les jeunes et les économies africaines.
En Afrique la lutte contre le tabac est insuffisamment soutenue par les états, et les rares ressources provenant des
partenaires sont inégalement et géographiquement très mal reparties.
D’où l’urgence d’aller vers la mobilisation des ressources domestiques ou innovantes dans nos pays, ce nous qui permettra de développer une lutte antitabac véritablement nationale.
Nous invitons les sociétés civiles engagées dans la lutte contre le tabagisme à aller dans le sens de réflexions inclusives afin
de pouvoir mobiliser des ressources dans leurs propres pays pour se prendre en charge.
Le coût économique du tabagisme estimé à 1 400 milliards de dollars dans le monde.
Près de 5 000 milliards de cigarettes sont consommées chaque année et à près de 2 000 milliards de dollars de
dommages économiques.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) chaque année, plus de huit millions 8.000.000 de personnes meurent du
tabac dans le monde dont 460.000 en Afrique.
Le tabagisme est aujourd’hui une épidémie planétaire avec plus d’un 1,3 milliard de fumeurs à l’échelle du globe, dontles 80% vivent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Au 20 e siècle, 100 millions de personnes sont mortes prématurément à cause du tabagisme. On estime qu’au cours de ce
siècle, 1 milliard de personnes mourront.
Les tromperies et les tactiques sournoises employées par l’industrie du tabac depuis des décennies ont rendu des
générations de consommateurs dépendantes de la nicotine et du tabac, d’où l’épidémie mondiale à laquelle on assiste
actuellement.
L’industrie du tabac cible de plus en plus les enfants et les adolescents, en recourant à des tactiques publicitaires, en leur
proposant directement un nouveau portefeuille de produits qui menacent leur santé.
Tuberculose et Tabagisme :
Le tabac est non seulement une des causes majeures de morbidité et de mortalité, mais également un des facteurs de
risque pour l’infection tuberculeuse et la tuberculose.
Même l’exposition passive peut augmenter le risque d’infection et de maladie chez les adultes et les enfants exposés à la
tuberculose.
Dans les pays en développement, où l’incidence de la tuberculose est élevée, l’augmentation de la prévalence du tabagisme
peut avoir un impact important sur l’endémie tuberculeuse.
Une proportion élevée de décès prématurés dus aux maladies non transmissibles est causée par un seul facteur de risque
évitable : le tabagisme, commun à l’ensemble des catégories des maladies non transmissibles.
Si les gouvernements veulent progresser dans la prévention des maladies non transmissibles, ils devront réduire le
tabagisme.
Les coûts économiques globaux du tabagisme.
Ces industries se montrent particulièrement promptes à lancer leurs produits, et elles utilisent tous les moyens disponibles
pour accroître leur part de marché avant que la réglementation ait le temps de réagir.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le coût économique global du tabagisme (y compris les coûts médicaux et
les pertes de productivité dues aux décès et à l’invalidité) a été estimé à plus de $1 400 milliards par an, soit 1,8% du produit
intérieur brut (PIB) annuel mondial.
Les états doivent appliquer des taxes les plus élevées possibles.
Il faut imposer des solutions fiscales pour arriver à une réduction optimale du tabagisme en Afrique de l’Ouest.
Il a été largement prouvé que l’augmentation substantielle et régulière des taxes et des prix est le moyen le plus efficace pour réduire la consommation du tabac, notamment chez les couches les plus vulnérables de la société.
Bien qu’elle soit la mesure de lutte antitabac la plus efficace, la taxation du tabac est largement sous-utilisée dans les politiques publiques.
Les Directives de la CEDEAO et de l’UEMOA
D’où la nécessite pour les pays de l’UEMOA et de la CEDEAO d’aller vers une application effective des directives de la
CEDEAO et de l’UEMOA initiées par le Consortium pour la Recherche Économique et Sociale CRES , portant sur les droits
d’accises sur les produits du tabac dans les Etats membres , et un plaidoyer pour le renforcement et l’harmonisation des
politiques fiscales en Afrique de l’Ouest auprès des commissions de l’UEMOA et de la CEDEAO en direction des décideurs
et autorités ;
L’ingérence de l’industrie du tabac.
L’OMS indique dans son rapport que l’ingérence de l’industrie du tabac reste un obstacle majeur aux augmentations fiscales
importantes dans de très nombreux pays.
Les fabricants de tabac utilisent plusieurs arguments pour s’opposer et affaiblir les politiques fiscales :
Parmi les raisons qui expliquent l’importance de la consommation de tabac figure l’ingérence que l’industrie du tabac
exerce sur les politiques publiques de nos pays.
Cette industrie déploie en effet toute une série de stratégies pour s’opposer aux mesures allant à l’encontre de ses intérêts
financiers) et miner les efforts de la prévention du tabagisme.
La Convention Cadre pour la Lutte Antitabac, CCLAT et le Protocole pour éliminer le commerce illicite des produits du
tabac et le Secrétariat of the WHO Framework Convention on Tobacco Control FCCT et le Protocole pour éliminer le
commerce illicite des produits du tabac.
Nous interpelons le Secrétariat de la Convention-cadre de l’OMS sur la présence massive de contrebande de tabac en
Afrique.
Choix d’un système totalement indépendant de l’industrie du tabac.
L’industrie du tabac tente par tous les moyens d’imposer à des états un système suivi et de traçabilité qui saperait
assurément et fondamentalement les fondements même de la Convention-Cadre de l’OMS pour La Lutte Antitabac
(CCLAT) , et du Protocole du Commerce Illicite des Produits du Tabac.
Au vue de l’ampleur de la présence de produits illicites du tabac et de contrebande sur nos marches, les chiffres
disponibles ne reflètent nullement la réalité.
D’où l’urgence de disposer d’un système de suivi et de traçabilité du tabac, fiable dans les pays africains, comme le stipule
le protocole pour éliminer le commerce illicite des produits du tabac de l’OMS qui prévoit et recommande la mise en place
du contrôle de la chaîne d’approvisionnement, et l’instauration d’un système totalement indépendant de l’industrie du
tabac.
Nous savons qu’au Kenya a tenté d’infiltrer, de soudoyer et d’influencer l’appel d’offres de Track and Trace , d’où l’appel
à la vigilance à nos états sur le choix d’un système fiable et performant .
Les produits du tabac nouveaux et émergents.
Les produits du tabac chauffés sont, comme tous les produits du tabac, intrinsèquement toxiques et contiennent des
substances cancérogènes, et Ils doivent donc être traités comme tous les autres produits du tabac dans les politiques
antitabac.
Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus Directeur Général de l’OMS estime qu’il faut protéger les enfants en les empêchant
d’accéder à ces nouveaux produits que sont : les cigarettes électroniques, les inhalateurs électroniques de nicotine etc…
Il estime aussi que là où ces produits ne sont pas bannis, « les gouvernements devraient adopter des mesures adéquates
pour protéger leur population du danger de ces inhalateurs électroniques de nicotine et empêcher que les enfants, les
adolescents et d’autres groupes vulnérables ne les utilisent », et que donc les enfants qui utilisent ces dispositifs ont plus de chance de fumer plus tard.
En Afrique les enfants sont aussi exposés que les adultes au tabagisme.
Nous tirons donc la sonnette d’alarme encore une fois pour alerter sur les risques que la présence du tabac fait peser sur nos pays , nos économies , nos populations dont les franges les plus ciblées sont les femmes , les jeunes et surtout les enfants qui sont particulièrement fragiles et sensibles aux produits du tabac.
En Afrique les enfants sont aussi exposés que les adultes au tabagisme sinon plus, et ils ne disposent d’aucune protection.
Si des mesures immédiates ne sont pas prises, nos populations subiront l’aggravation de maladies liés au tabac comme la
tuberculose, et certaines, les maladies non transmissibles (MNT) (comme le cancer, les maladies cardiovasculaires,
respiratoires et le diabète)
Amadou Moustapha GAYE.
. Président de l’Organisation Afrique Sans Tabac
afriquesanstabac@gmail.com
Sources principales :
. Organisation mondiale de la santé (OMS)
. Convention-Cadre pour la Lutte Antitabac (CCLAT)
.Protocole pour éliminer le Commerce Illicite des Produits du Tabac.
. Secrétariat of the WHO Framework Convention on Tobacco Control FCCT
. Food and Drug Administration (FDA)
. Action sur le Tabagisme et la Santé ASH
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