« Le Ppa-Ci n’a pas un an d’existence mais ce que nous réalisons est très prometteur »
Dans une longue interview chez le confrère L’Inter, le premier Vice-président du Ppa-ci en charge de l’implantation du parti, Stéphane Kipré a dressé le bilan de l’an 1 de son retour d’exil. Entre autres questions, il a éclairé militants et observateurs de la scène politique sur la vie du nouveau parti de Gbagbob et sur son ambition pour Haut Sassandra, sa région d’origine
Huit mois, après sa création, comment se porte le PPA-CI ?
Le PPA-CI se porte bien ! Il se structure. Après l’installation des organes nationaux, le parti a procédé à la mise en place des
structures régionales, départementales et communales. Parallèlement nous occupons le terrain et participons activement à la vie politique du pays. Quelques fois, on peut avoir l’impression que les choses ne vont pas rapidement mais il ne faut pas oublier que nous sommes un parti naissant qui regroupe des partis politiques venus d’horizons divers. Il faut donc un peu de temps pour que la mayonnaise prenne. Le PPA-CI n’a pas encore un an d’existence mais ce que nous réalisons est déjà très prometteur.
Le président Laurent Gbagbo ne semble pas partager votre optimisme puisqu’il est déjà monté deux fois au créneau pour d’abord nommer des intérimaires au niveau des ligues des jeunes et des femmes et ensuite au niveau des fédérations où il a aussi nommé pour une période transitoire des fédéraux. Est-ce qu’on peut affirmer qu’il y a des problèmes au sein du PPA-CI ?
Il n’y a pas de problèmes insurmontables au sein du PPA-CI. Toutes ces nominations d’intérimaires participent à insuffler la dynamique voulue par le Président du Parti afin d’installer sereinement les structures de bases du parti. On a donc un leader qui se tient à la barre et prend les décisions qui puisent favoriser une certaine homogénéité. Il est évident qu’il y a quelques problèmes relativement à la raison que je vous ai donnée précédemment. Car il faut rappeler le contexte qui a amené le président du parti à prendre les décisions que vous évoquez. Le secrétariat général du parti avait lancé le processus électoral des présidents des ligues des jeunes et des femmes mais aussi des différents fédéraux. Il a été arrêté par le Comité de Contrôle du parti, qui comme son nom l’indique est l’organe qui contrôle la conformité des actes que nous posons tous avec nos statuts et notre règlement intérieur qui a estimé qu’il fallait d’abord installer les structures de base afin que celles-ci désignent ensuite leurs délégués pour les différents congrès. Le président du parti en bon démocrate qu’il est, a décidé de se plier à cette décision du comité de contrôle. Et c’est pour éviter de paralyser le fonctionnement du parti, qu’il a pris la décision de nommer des intérimaires le temps que toutes les conditions statutaires soient réunies pour la tenue des congrès et des élections dans les fédérations. C’est donc le fonctionnement normal d’un parti démocratique. Je comprends cependant que cela puisse surprendre puisque dans beaucoup de partis politiques en Côte d’Ivoire, il n’y a que la volonté du président du parti qui prime et ces décisions ont force de loi. Au PPA-CI nous appliquons en interne la démocratie que nous voulons dans notre pays.
Stéphane Kipré est régulièrement dans sa région natale. Comme par le passé, vous menez des actions sociales, de bienfaisance en faveur des populations dans tous les départements. Visez-vous un poste électif ?
Le fait d’être régulièrement dans ma région, le Haut-Sassandra, n’est pas nouveau ou un phénomène de mode depuis mon retour en Côte d’Ivoire en 2021. Ceux qui me connaissent savent que depuis 2007, dès la création de l’ex UNG, nous avons mené de grandes actions dans la région. Et à cette époque déjà, je nourrissais des ambitions pour ma région. Depuis 2007, nous avons participé à construire ou à réhabiliter des établissements scolaires, des centres de santé et des édifices religieux. Nous avons accompagné des projets de jeunes et femmes. Malheureusement, pendant 10 ans, parce qu’en exil hors du pays, je n’ai pu être présent physiquement auprès de mes parents du Haut-Sassandra. Maintenant que je suis de retour, mes parents et moi avons repris ensemble notre marche vers le développement. Si je suis venu en politique, c’est pour être un agent de développement. C’est mon engagement. Alors il est normal que mon retour d’exil coïncide avec la reprise des actions de développement.
Et puis, la misère et la paupérisation que j’ai constatées depuis mon retour d’exil m’ont conforté dans l’idée qu’il y a beaucoup à faire en ce qui concerne le développement de la région. J’entends donc proposer ma candidature à mon parti pour les élections régionales du Haut-Sassandra. J’ai pour devoir de ramener le Haut-Sassandra dans l’escarcelle du PPA-CI. Je m’y prépare consciencieusement.
In L’Inter du 8 juin 2022 ( Extrait)
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