Boubakar Barry
A l’instar de plusieurs villes touristiques du pays, Grand-Bassam a été fortement impacté par la pandémie du Coronavirus. Mais, à en croire les hôteliers et autres opérateurs du secteur touristique de Grand Bassam, la reprise tarde encore à se faire sentir.
L’ancienne capitale ivoirienne a su garder jusqu’ici les vestiges de la colonisation. Il y a des atouts naturels, notamment l’océan Atlantique qui fait de Bassam une belle cité balnéaire.
Les réceptifs hôteliers gardent leurs portes grandes ouvertes. Certains se sont même refaits une beauté attrayante, pour accueillir et héberger, les touristes en provenance de l’Europe, de l’Amérique et de bien d’autres parties du monde, comme c’était le cas avant l’agression terroriste que la ville a subie en 2014. Mais beaucoup plus encore, avant la pandémie à Coronavirus.
Toutefois, l’on garde le secret espoir de voir les touristes déferler en nombre impressionnant au cours des mois à venir. En fait, pour la plupart des responsables hôteliers rencontrés, la reprise du tourisme international est lente. « Les touristes viennent au compte-gouttes. Cela est peut-être dû à la saison des pluies. Et aussi, au fait que nombre d’entre-eux ne sont pas encore en congés », estime Ange Pacôme, gérant de l’hôtel la Taverne. N’guessan Patrice est l’un des gestionnaires de l’Etoile du Sud. Pour lui, ce faible taux de touristes pourrait s’expliquer par les moyens financiers de ces derniers, aujourd’hui affectés par la hausse des coûts à travers le monde. « Les touristes viennent généralement avec leurs familles. Cela représente un gros budget. Qui n’est déjà pas permis à toutes les bourses ». « Nous sommes en train de rénover l’hôtel, pour permettre aux touristes qui viendront pendant ces vacances, de passer un agréable séjour. S’ils se font rares, c’est peut-être à cause de la menace terroriste », explique Favier Catherine, la patronne d’Assoyam Beach.
Toutefois, pour la plupart de ces hôteliers, les touristes n’ont pas à craindre pour leur sécurité. Car, en plus des dispositions qu’ils ont prises à leur niveau, comme l’engagement des services de sociétés spécialisées de sécurité, ainsi que l’installation des caméras de surveillance, l’Etat a déployé des militaires, gendarmes et policiers. Ceux-ci sont maintenus dans un dispositif spécial, de sorte à pouvoir intervenir face à une éventuelle attaque terroriste.
Le tourisme national marque des points
Si le tourisme international traînes des pieds, ce n’est le cas pour le tourisme national qui est lui en plein essor. « De nombreux Ivoiriens de la classe moyenne, vivant ici comme à l’étranger, commencent à s’intéresser au tourisme. Ils viennent de plus en plus avec leurs familles », révèle Ange Pacôme de l’hôtel la Taverne. Rose Akichi gérante de Playa hôtel donne quelques statistiques, pour illustrer cette vitalité du tourisme national dans son établissement. « Par semaine, nous pouvons accueillir 20 à 30 touristes dont 10 chaque week-end. En termes de recettes, c’est près 2 millions de Francs CFA ».
Du côté des artisans de Grand-Bassam, le constat est le même. « Les touristes étrangers se font très rares en ce moment. Avant, on pouvait recevoir 15 à 25 visiteurs par jour. Mais aujourd’hui, c’est à peine un ou deux. Parfois même rien », indique Guirao Serges, artiste plasticien avec qui nous avons échangé à la Maison des artistes. Kaba Mohamed est lui, sculpteur au village artisanal. Il se réjouit de la visite de quelques touristes locaux. Mais regrette le fait que leurs œuvres d’art ne trouvent pas d’acquéreurs. « Avant la Covid, ça allait un peu. Mais actuellement, c’est la galère totale », lance Essy Reine, tisseuse de pagne traditionnelle installée au Musée national des costumes, au quartier France. Et une autre, Traoré Mawa du village artisanal d’ajouter : « c’est dur. Les touristes étrangers ne viennent pas depuis un bon moment. A cette allure, nous allons fermer nos ateliers ».
Que font les hôteliers et artisans de Grand-Bassam pour inciter ces touristes étrangers à revenir surtout nombreux ?. Ouédraogo Youssouf, président de l’Association des artisans de Grand-Bassam (AGB), confie que plusieurs activités sont initiées à cet effet. « Notamment des foires, des salons et festivals ». Quant au président des Hôteliers et restaurateurs de Grand-Bassam (Hores), Ouattara Alhassane, par ailleurs patron du Wharf hôtel, il explique qu’en plus de la publicité et de la communication via leur site et page Facebook, ils proposent actuellement des offres promotionnelles à ces touristes étrangers, en vue de les inciter à se lancer sur la destination de Grand-Bassam.
Pour Kouakou Roger, directeur régional adjoint du Tourisme du Sud-Comoé, le manque de touristes à Grand-Bassam actuellement, affecte beaucoup les hôteliers et artisans. Mais, ils sont là pour les assister et les accompagner dans ces moments difficiles. « Généralement, les touristes étrangers viennent entre septembre et décembre. Car, bon nombre sont en congés pendant cette période. Pour ces vacances 2022, nous espérons en recevoir nombreux pour le bonheur de nos opérateurs du secteur », souhaite-t-il. On le voit, hôteliers et artisans de Grand-Bassam attendent vivement le retour des touristes étrangers.
Lebanco.net
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