Il aura crié sa misère sur tous les toits, remué ciel et terre, ameuté tous ses réseaux, la presse nationale comme internationale, fait usage de toutes les voies de médiation possibles, même des plus inimaginables !
Voici enfin Charles Blé Goudé, le dernier ministre de la jeunesse de Laurent Gbagbo, en possession de son passeport de couleur verte. Un passeport ordinaire mais bon à prendre. Tant les péripéties pour en arriver là ne laissaient pas présager d’une telle issue maintenant.
En brandissant fièrement le fameux sésame de voyage dans l’enceinte de l’ambassade de la Côte d’ivoire aux Pays-Bas située à La Haye, l’ancien chef des jeunes patriotes pouvait dès cet instant-là songer à son retour au pays natal.
« De l’enfer, je reviendrai », avait-il consigné dans un livre ou encore « je ne serai pas la honte de ma génération », jurait il devant la procureure de la Cpi lors de sa première audition après son transfèrement.
Charles Blé Goudé peut aujourd’hui s’enorgueillir d’avoir été son propre prophète car à l’époque, très peu croyaient à ses dires. Surtout quand la prison s’appelle la Cpi, présentée comme la destination du billet sans retour.
Avec son passeport entre les mains, «Zadi Gbapè », «le crabe aux mille trous », le génie de Kpo, ambitionne naturellement de revenir dans son pays.
Une autre bataille en perspective. Difficile d’avancer une date.
Mais pour l’un de ses proches, joint par Connectionivoirienne.net, ce retour qu’il est impossible de qualifier pour l’heure (en catimini ou triomphal) ne peut être envisagé avant trois ou quatre mois.
Il avance comme argument «l’état d’indigence du camarade président qui n’a presque plus rien au pays. Ni maison, ni accessoire de logement.»
La crise postélectorale avait été particulièrement ravageuse pour CBG qui par la force de son activisme pro-Gbagbo était l’ennemi numéro 1 des forces pro-Ouattara. Sa résidence, le siège de son entreprise Leader Team Associated et tout ce qui s’apparentait à lui ont été saccagés et rigoureusement pillés.
Avant tout retour, il lui faut résoudre au moins deux problèmes pratiques : le logement et la sécurité. Un pari pour ses partisans qui entendent tout mettre en œuvre pour lui réserver un accueil digne. « Tout cela doit être négocié par le comité d’accueil qui va être rapidement mis en place », fait savoir un membre de la direction du Cojep. Et un autre de renchérir : « Nous allons lancer des cotisations pour lui trouver au moins un logement. Et les bonnes volontés pourront nous y aider ».
Toutefois, au Cojep, on estime que tout sera traité avec le pouvoir en place et la date du retour au pays va être fixée d’un commun accord.
Au Cojep il y a l’euphorie du «momentum» certes, mais la lucidité veut que l’on n’oublie pas que le camarade président ex ministre fait l’objet de condamnation en Côte-d’Ivoire.
Pour l’instant, c’est le déferlement au siège de Cocody Angré Terminus 81 pour sabler le champagne de cette autre victoire d’étape.
En attendant la suite et les incertitudes du cheminement politique dans le marigot ivoirien.
La remise du document de voyage a eu lieu en présence de Hamza Sallah, ambassadeur de la Côte d’Ivoire aux Pays-Bas et de Issiaka Konaté, consul général de la Côte d’Ivoire en France.
SD à Abidjan (sdebailly@yahoo.fr)
avec Gbansé Douadé Alexis (gbanse@connectionivoirienne.net)
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