La Lutte anticorruption est une cause nationale en Côte-d’Ivoire

Gagner la bataille de la lutte contre la corruption, telle est la mission que se sont assignées les plus hautes autorités de la Côte d’Ivoire, à commencer par le Président de la République, Alassane Ouattara.

Le Chef de l’Etat a réaffirmé cette volonté d’endiguer le phénomène de la corruption dans le pays, lors de son message de nouvel an le 31 décembre 2021. Il a alors annoncé trois priorités de l’action gouvernementale pour l’année 2022, au nombre desquelles l’on note en troisième position la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption. Afin de « bâtir une conscience nationale imprégnée des valeurs d’intégrité, d’équité et d’un sens élevé de la responsabilité dans la conduite des affaires publiques ».

Le Chef de l’Etat a même annoncé l’instauration, en 2022, d’un prix portant sur la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, en vue de favoriser l’éclosion de cette conscience nationale qui prône le respect des deniers publics, la recherche de l’excellence et qui place l’intérêt de la Nation au-dessus de tout. Non sans insister sur les sanctions à l’encontre de tous ceux qui se rendront coupables d’actes de corruption.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2011, il a mis en place plusieurs institutions de lutte contre la corruption. Notamment la Haute autorité pour la bonne gouvernance (HABG) en 2013. Une institution chargée de la prévention et de la répression des actes de corruption et des infractions assimilées.

L’on compte aussi la Cour des Comptes qui a été créée par la Constitution de novembre 2016. La Cour des comptes est chargée principalement de juger la régularité des comptes publics, contrôler l’usage des fonds publics par les ordonnateurs, les entreprises publiques, la Sécurité sociale, les organismes privés bénéficiant d’une aide de l’État ou faisant appel à la générosité du public, d’informer le Parlement, le Gouvernement et l’opinion publique sur la régularité des comptes.

En plus de ces institutions, il a été créé en 2021, le ministère de la Promotion de la bonne Gouvernance, du Renforcement des Capacités et de la Lutte contre la Corruption. Ledit ministère a développé un plan stratégique adossé au Plan national de Développement (PND) 2021-2025, à savoir la sensibilisation et l’établissement du programme de conformité dans les établissements publics.

Le ministère a également procédé à la mise en place du comité d’éthique du Ministère de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’Administration et du dispositif de conformité aux Douanes ivoiriennes.

Dans le cadre du renforcement et de l’amélioration du dispositif de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées, le gouvernement a annoncé, le mercredi 13 avril 2022, la mise en place d’une plateforme de dénonciation des actes de corruption et infractions assimilées dénommée SPACIA. La SPACIA intègre un numéro vert et une plateforme informatique, avec pour missions de recueillir les dénonciations, les signalements ou alertes des cas de corruption et infractions assimilées, et de procéder à leur traitement. En cas de faits concordants ou d’infractions avérées, la SPACIA est habilitée à saisir les autorités compétentes, mais également à assurer le suivi des mesures prises.

La corruption représente une grosse perte pour l’État de Côte d’Ivoire. Selon une étude, le pays a perdu 1 400 milliards de FCFA en 2019 du fait de la corruption. Un montant qui équivaut à 64% de sa dette qui s’élevait pour 2021 à 2 132 milliards de FCFA.

La Côte d’Ivoire tient à améliorer son Indice de perception de la corruption (Ipc). Selon le rapport 2021 de Transparency International publié le 25 janvier 2022, la Côte d’Ivoire (classée 104e sur 180 en matière de lutte contre la corruption selon le rapport 2020, une belle progression (+9 points) depuis 2011) fait partie des pays qui ont vu leur score dans l’IPC progresser considérablement au cours des 10 dernières années. Elle ambitionne d’atteindre le score de 50/100 à l’horizon 2025. Elle se donne les moyens d’y parvenir par le renforcement du cadre juridique et institutionnel en élaborant une politique nationale de lutte contre la corruption, la création de trois directions régionales de lutte contre la corruption à Yamoussoukro, San Pedro et Korhogo.

Le renforcement des mécanismes de surveillance, de prévention et de répression des cas de corruption et d’infraction, mais aussi l’intensification de la sensibilisation, de la communication et la formation en matière de bonne gouvernance, de la prévention et la lutte contre la corruption, ainsi que la mise en place de l’académie de leadership, de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption sont prévus à l’agenda gouvernemental.

Parlant de répression, grâce à l’ « Opération coup de poing » menée dans les secteurs de la santé, la justice, des transports et celui des forces de défense et de sécurité., 70 fonctionnaires et agents de l’Etat ont été épinglés à l’issue de 133 missions effectuées dans des services de l’administration ivoirienne.

CICG

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