La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui rassemble 15 pays, est née en 1975 de la volonté de ses pères fondateurs pour servir de pour servir de creuset de solidarité dans la Région. Les actions de la CEDEAO sont portées par la Vision 2050 qui est de construire « La CEDEAO des Peuples, paix et prospérité pour Tous ».
Il en découle plusieurs activités sur les plans économique, social, humanitaire, du genre, sanitaire,
politique et sécuritaire pour l’épanouissement et le bien-être des populations.
Sur le plan sécuritaire, l’Afrique de l’Ouest fait face à des défis importants avec des attaques
terroristes meurtrières, qui touchent non seulement les pays de la ligne de front, à savoir le
Mali, le Nigeria, le Burkina Faso et le Niger, mais également les pays côtiers de la Région.
Face à cette menace, une coordination régionale a été mise en place pour soutenir les
efforts nationaux et apporter une réponse collective. Ainsi, la Région s’est dotée d’un Plan
d’action 2020–2024 pour éradiquer le terrorisme, dont les grands axes sont la formation et
l’équipement, le partage d‘informations et de renseignements entre les services de sécurité
et le renforcement du contrôle des armes et des produits sensibles à usage multiple.
Ce Programme porte également sur la lutte contre le financement du terrorisme, la
promotion du dialogue intercommunautaire et la réalisation d’infrastructures socio-
économiques de base.
Au niveau politique, la plupart des pays de la Région ont démontré un fort ancrage de la
démocratie et de la bonne gouvernance. En effet, en dépit du contexte de crise sanitaire, 8
pays de la Région ont pu, avec l’accompagnement de l’institution, organiser en
2020 et 2021, des élections présidentielles et/ou législatives qui, dans l’ensemble, se sont
déroulées dans des conditions acceptables. Douze des 15 pays ont des régimes
démocratiques.
Cependant, la recrudescence des attaques terroristes et les crises sociopolitiques ont
contribué à créer des situations d’instabilité politique au Burkina Faso, en Guinée et au Mali
avec la survenance de coups d’état militaires.
La CEDEAO s’est dotée d’instruments juridiques, à savoir le Protocole de 1999, connu sous le
nom de Mécanisme pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits et de maintien
de la paix et la Sécurité, complété par le Protocole de 2001 sur la démocratie et la bonne
gouvernance et l’Acte Additionnel portant régime des sanctions à l’encontre des États
membres qui n’honorent pas leurs obligations vis-à-vis de la CEDEAO.
Ainsi, la CEDEAO joue un rôle d’accompagnement pour faciliter le dialogue et la résolution
des différends entre les acteurs nationaux. En cas de rupture de l’ordre constitutionnel,
notamment par coup d’état, l’Institution joue un rôle de médiateur afin de favoriser un
retour rapide à l’ordre constitutionnel. Elle ne recourt à la sanction qu’en dernier ressort,
après avoir au préalable tenter la conciliation et la médiation et envoyer des alertes sous la
forme d’avertissement et de condamnations.
La CEDEAO travaille à construire un développement économique et social partagé.
Au cœur de ce projet se trouve la libre circulation des biens et des personnes.
Les citoyens de la Communauté ont le droit d’entrer, de résider et de s’établir sur le
territoire des États membres. Un Passeport unique de la CEDEAO a été instauré et les visas
ainsi que la carte de résident ont été supprimés pour les ressortissants CEDEAO dans les
États membres.
Le Schéma de Libéralisation des Echanges de la CEDEAO (SLE) a été mis en place pour assurer
la libre circulation entre les États membres des marchandises d’origine CEDEAO sans droits
de douane et taxes d’effet équivalent. La vitalité du SLE se traduit par plus de 2 500
entreprises et plus de 6 000 produits agréés et devrait faciliter son insertion dans la
Zone de Libre-Échange Continentale Africaine.
Pour renforcer son intégration économique et soutenir les échanges intracommunautaires,
la CEDEAO a procédé à l’harmonisation des codes des investissements, du pétrole et des
mines ainsi que des normes et met en œuvre un programme de monnaie unique.
En décembre 2019, des avancées significatives ont été enregistrées, notamment l’adoption
d’un régime de change flexible, du cadre de politique monétaire axé sur le ciblage de
l’inflation, du système fédéral pour la Banque Centrale Communautaire et de l’« ECO »,
future monnaie unique de la CEDEAO. Toutefois, le processus de lancement de la monnaie
unique a été reporté en raison des impacts économiques et financiers du COVID-19.
Au niveau social, l’accent est mis sur l’éducation avec l’harmonisation des curricula et des
diplômes en vue de mettre en place un vivier de compétences uniformes à même de
prendre en charge le développement de la région.
Par ailleurs, dans le cadre de la réalisation « d’une CEDEAO des Peuples » un soin particulier
est apporté à la situation de crise alimentaire et aux populations en état de vulnérabilité du
fait des chocs climatiques, sécuritaires et sanitaires.
En réponse aux situations alimentaire et nutritionnelle difficiles, la
CEDEAO a mis en place, depuis 2015, la Réserve de Sécurité Alimentaire.
Cette Réserve est intervenue à 10 reprises auprès de plusieurs pays en situation de crise
alimentaire et nutritionnelle pour un volume total de
41 212 tonnes de vivres.
Par ailleurs, la CEDEAO a également initié un fonds d’urgence humanitaire doté d’environ 5
millions de dollars chaque année et le Fonds Régional pour l’Agriculture et l’Alimentation
(FRAA/ECOWADF) avec un guichet spécifique dédié à la Réserve Alimentaire Financière (RAF)
et une dotation initiale de 4 millions de dollars.
De même, un projet de fourniture d’eau potable aux populations affectées par le terrorisme,
les conflits et le changement climatique a été développé pour la réalisation de 2 000 forages
dans les cinq pays visés (Burkina Faso, Cap Vert, Mali, Niger et nord du Nigéria).
La CEDEAO a fait de la santé un des axes essentiels de ses activités. De ce fait, elle a créé, en
1987, une institution spécialisée, l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS), basée au
Burkina Faso, avec pour objectif d’offrir le niveau le plus élevé en matière de prestations de
soins de santé aux populations de la sous-région.
Au regard de cet objectif, l’OOAS a eu à assurer la coordination régionale de la lutte contre
les pandémies, notamment la maladie à Ebola, la fièvre de Lassa, etc.
Depuis 2020, l’OOAS a été très présente dans la lutte contre la pandémie du COVID-19.
Un Plan Stratégique Régional a été élaboré en mars 2020. L’OOAS a déployé, en
collaboration avec les États membres, du personnel et des outils de surveillance
épidémiologique et de collecte de données, et procédé au renforcement des capacités des
laboratoires de diagnostic et du personnel technique.
Les 15 États membres ont bénéficié de l’achat et l’envoi de kits de tests de diagnostics,
d’équipements de transport d’échantillons viraux, d’équipements de protection individuelle,
de respirateurs, de masques faciaux, de médicaments, de gels hydroalcooliques et de
désinfectants. Ces acquisitions se sont opérées dans le cadre d’un achat groupé qui a permis
de gagner en efficience et efficacité à un moment où les chaînes mondiales
d’approvisionnement étaient fortement perturbées.
Des directives régionales harmonisées sur les mesures sanitaires ont été adoptées dans les
aéroports, les ports, les gares et les postes frontières pour l’ouverture graduelle et
coordonnée des frontières aériennes puis terrestres. Une plate-forme numérique de partage
des résultats des tests COVID-19 pour les voyageurs entre bles États membres (BIOMARS) a
été conçue et déployée pour soutenir la réouverture sécurisée des frontières.
Le Corridor Abidjan–Lagos est un ambitieux projet prioritaire pour la CEDEAO. Il constitue un
levier incontournable pour réaliser l’intégration régionale visant à stimuler la croissance
économique et accroitre le bien-être social.
Au regard de l’importance de ce corridor qui représente 75 % des échanges de marchandises
au sein de la CEDEAO, les cinq pays traversés (Nigéria, Bénin, Togo, Ghana et Côte d’Ivoire)
ambitionnent de promouvoir et de réaliser un corridor de développement économique
commun, autour d’une autoroute reliant Lagos à Abidjan. Ce corridor est une autoroute a six
voies (2×3 voies), longue de plus de 1 000 km. Il s’agit d’un espace de développement des
zones d’activités économiques qui, par les interconnexions entre modes et réseaux de
transports, rapprochera considérablement les lieux de production et de consommation et
ouvrira des facilités d’accès accrues vers et depuis les pays enclavés.
La perspective du prolongement de ce corridor, par une liaison autoroutière vers Dakar et
une liaison maritime vers Praia (corridor Abidjan-Dakar-Praia long de 3000 km regroupant 8
pays et dont les études préliminaires ont démarré), renforcera d’autant les effets
intégrateurs de ce projet. En effet, ce Corridor est un maillon socio-économique important
du Programme Routier et Autoroutier Africain car figurant parmi les seize projets-phares
prioritaires du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA).
Toutes les études de préfaisabilité ont démontré la viabilité du projet qui est entré dans sa
phase active. Il a été présenté aux investisseurs et partenaires financiers lors du Forum sur
l’Investissement en Afrique de la BAD, le 16 mars 2022. Les études de faisabilité et de
conception technique détaillée ainsi que des études relatives aux modalités de gestion dont
le partenariat public-privé seront bientôt lancées. Le démarrage des travaux est prévu en
2024. Pour conduire et administrer le projet, les États ont convenu de la mise en place de
l’Autorité de gestion du corridor (ALCoMA), une entité supranationale avec le pouvoir d’agir
au nom et pour le compte des États.
Le secteur de l’énergie constitue l’un des principaux champs d’action de la
CEDEAO. Le secteur énergétique de l’Afrique de l’Ouest est caractérisé par un taux d’accès à
l’électricité de 50 % en moyenne, un coût élevé du KWh (0,24 USD/kWh) et un faible niveau
d’échange intra régional d’énergie électrique (9 %).
En décembre 1999, les Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO ont approuvé le Plan
Directeur pour le Développement des Moyens Régionaux de Production et de Transport
d’Énergie Électrique des États membres ainsi que la création du Système d’Échanges
d’Énergie Électrique Ouest Africain (EEEOA) ou WAPP en anglais.
Le WAPP vise à intégrer les systèmes électriques nationaux dans un Marché Régional unifié
de l’électricité pour fournir durablement aux citoyens des États membres de la CEDEAO, de
l’électricité stable et fiable à des coûts compétitifs. La mission du WAPP est de promouvoir
et de développer les infrastructures de production et de transport d’énergie électrique et
d’assurer la coordination des échanges entre les pays membres de la CEDEAO.
Le WAPP a, à ce jour, interconnecté 13 des 15 États membres. À l’achèvement en décembre
2022 des projets d’interconnexion de l’Organisation pour la Mise en Valeur du bassin du fleuve Gambie (OMVG) et de l’interconnexion Côte d’Ivoire-Liberia- Sierra Leone-Guinée (CLSG), les 14 pays continentaux de la CEDEAO seront interconnectés.
L’interconnexion du 15è pays, le Cap Vert, est envisagée dans le cadre de la mise en œuvre
du Plan directeur 2019-2033 de la CEDEAO.
Le commerce actuel de l’énergie, qui s’élève actuellement à 6 500 GWh devrait passer à
environ 9 200 GWh d’ici décembre 2022, puis à 12 100 GWh à l’achèvement d’un autre
projet qui interconnecte le Nigéria, le Niger, le Burkina Faso, le Togo et le Bénin
(Projet Dorsale Nord du WAPP) en 2024.
Dans le cadre de l’intégration des systèmes électriques nationaux en un marché unique
régional, la première phase du Marché Régional de l’Électricité de la CEDEAO a été lancée en
juin 2018 afin de formaliser les contrats bilatéraux d’échanges d’électricité existant entre les
pays voisins. Un Centre d’Information et de Coordination (CIC), qui sera le principal Centre
de Coordination du réseau régional et de gestion du Marché de l’Électricité de la
CEDEAO, basé à Cotonou, devrait être opérationnel en 2022. Le CIC du WAPP sera le
gestionnaire du Marché Régional de l’Électricité tout en supervisant le fonctionnement de
l’ensemble du réseau électrique interconnecté de la CEDEAO.
La mise en œuvre de la deuxième phase du Marché Régional de l’Électricité devrait être
annoncée en fin 2023 avec la mise en œuvre du Marché du jour pour le lendemain (day
ahead market).
L’Autorité Régionale de Régulation du secteur de l’Électricité de la
CEDEAO (ARREC) ou ERERA en anglais a approuvé une bonne partie des documents
nécessaires à la régulation du Marché Régional de l’Électricité (règles et procédures du
Marché, code du réseau, méthodologie des tarifs de transport, etc.).
La troisième phase du Marché de l’Électricité, qui viendra renforcer la compétitivité du
marché avec l’introduction du Marché spot devrait être lancée plus tard lorsque les
opérateurs et participants au Marché Régional en auront une parfaite maîtrise. Ainsi, on peut affirmer que l’établissement d’un Marché Régional de l’Électricité pleinement concurrentiel pour la région de la CEDEAO sera
très bientôt une réalité !
Hors texte
ASSURER LA SÉCURITÉ
ET LA STABILITÉ
POLITIQUE
DANS LA RÉGION
CEDEAO
UN DÉVELOPPEMENT
ÉCONOMIQUE
ET SOCIAL PARTAGÉ
POUR UNE CEDEAO
DES PEUPLES
COORDONNER
LA GESTION
DE LA PANDÉMIE
DU COVID-19
DANS L’ESPACE
CEDEAO
FACILITER LA LIBRE
CIRCULATION
DES PERSONNES ET
DES BIENS À TRAVERS
LE PROJET CORRIDOR
ABIDJAN–LAGOS
APPROVISIONNER
LES ÉTATS MEMBRES
EN ÉNERGIE GRÂCE
AU MARCHÉ RÉGIONAL
DE L’ÉLECTRICITÉ
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