Le Mali se débarrasse des « encombrants » accords de défense avec la France – Une page se tourne

Info brève – Ce 2 mai 2022, les autorités maliennes ont notifié à leurs homologues françaises la fin du Traité de coopération en matière de défense signé avec la France, ainsi que la fin des accords connexes déterminant le statut juridique des Force Barkhane et Takuba.

Face à la crise énergétique [le djihadisme n’est qu’un argument fabriqué] qui frappe le sous-continent européen, désireuses de contrôler cette partie du Sahara potentiellement riche en gaz et pétrole, les armées européennes ont été redéployées au Niger voisin.

Abidjan en Côte-d’Ivoire reste toujours leur base logistique principale.

Plus d’infos suivront
Hervé Coulibaly

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Quoi qu’il en soit, sur le plan juridique, la dénonciation de l’accord déterminant le statut du détachement français « risque de complexifier le départ de Barkhane” du Mali et son redéploiement au Sahel, analyse Julien Antouly, doctorant en droit des conflits armés à l’université Paris-Nanterre. Les autorités maliennes pourraient remettre en cause les facilités accordées en termes de visa et de dédouanement, avec pour effet de ralentir les convois logistiques actuellement organisés par Barkhane pour quitter le pays. A l’avenir, la dénonciation empêchera aussi toute opération militaire française sur le sol malien, y compris des frappes aériennes menées depuis le Niger, par exemple. »

Elle pourrait aussi avoir un effet domino et pousser d’autres forces internationales à plier bagage, isolant encore un peu plus le Mali. Le 11 avril, la mission européenne EUTM-M avait déjà annoncé « arrêter » ses missions de formation et d’entraînement militaires pour se concentrer sur des modules « sur les lois de la guerre », principalement en raison de la présence de Wagner, qui a déployé plus de 1 000 hommes depuis janvier. Dans la foulée, l’Allemagne avait émis des réserves sur le maintien de son important contingent (1 100 hommes), déployé au sein de la mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), dont le renouvellement doit être discuté au Conseil de sécurité, en juin.
Morgane Le Cam/Le Monde

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