Gazprom confirme la suspension de ses livraisons de gaz à la Pologne et la Bulgarie
Le groupe russe Gazprom a annoncé mercredi avoir suspendu toutes ses livraisons de gaz à la Bulgarie et à la Pologne, assurant que ces deux pays membres de l’Union européenne n’avaient pas effectué de paiement en roubles.
Dans un communiqué, Gazprom a indiqué avoir notifié la société bulgare Bulgargaz et la société polonaise PGNiG de la « suspension des livraisons de gaz à partir du 27 avril et jusqu’à ce que le paiement soit effectué » en roubles.
PGNiG a confirmé mercredi « l’arrêt complet de l’approvisionnement en gaz naturel fourni par Gazprom dans le cadre du contrat Yamal ».
Dossier : Ukraine, l’engrenage
Chamboule-tout sur le marché des hydrocarbures
Se passer de gaz et de pétrole russes est un objectif plus aisé à atteindre pour les États-Unis que pour l’Europe. Peu désireux de s’aliéner Moscou, nombre de pays exportateurs rechignent à se substituer à la Russie.
par Akram Belkaïd
Cibler la « principale artère de l’économie russe » en interdisant les importations de pétrole, de gaz naturel et d’autres produits énergétiques en provenance de Russie : telle est la stratégie adoptée, le 6 mars, par les États-Unis pour punir Moscou après l’invasion militaire de l’Ukraine. « Nous ne participerons pas au financement de la guerre de [Vladimir] Poutine », a déclaré le président Joseph Biden avant de préciser que les importateurs américains avaient quarante-cinq jours pour résilier leurs contrats d’achat.
Les Européens, l’Allemagne en tête, n’ont pas totalement suivi cette voie même s’ils ont annoncé vouloir se défaire de leur dépendance à l’égard des livraisons russes. « Nous ne pouvons pas dépendre d’un fournisseur qui nous menace explicitement », a déclaré Mme Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne (8 mars). Dans les deux cas, l’intention est la même : l’embargo sur le pétrole et le gaz naturel russes sera, à terme, considérable et appelé à durer, même si Berlin espère qu’un rapide retour à la paix en Ukraine permettra de revenir à la situation qui prévalait avant l’invasion. C’est donc une grande réorganisation du commerce mondial des hydrocarbures qui se profile, avec la nécessité, pour les Occidentaux, de trouver de nouveaux fournisseurs et, pour Moscou, de nouveaux clients.
Le défi est particulièrement compliqué pour l’Europe, dont 62 % des importations en provenance de Russie concernent l’énergie. En moyenne, le « vieux » continent achète à Moscou 20 % de ses besoins en pétrole, 40 % en gaz naturel et 50 % en charbon. Principale puissance économique de la région, l’Allemagne est encore plus dépendante puisque 55 % du gaz naturel qu’elle consomme est russe (42 % pour le pétrole et 45 % pour le charbon). Berlin a décidé de couper ses approvisionnements en pétrole et en charbon importés de Russie d’ici à la fin de l’année, mais ne pourra pas en faire de même, à court terme, avec le gaz naturel, sauf à adopter des mesures drastiques (coupures de (…)
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