Le mal-aimé des présidents de club ?
Les lampions se sont éteints sur l’époustouflante Assemblée générale de la Fédération ivoirienne de football (Fif) qui se tenait à Yamoussoukro ce 23 avril 2022.
Ils se sont éteints, assombrissent tous les espoirs que suscitait la candidature de Didier Drogba.
Le goléador aux 350 buts toutes compétitions confondues ne marquera pas le but attendu par tout un peuple.
Il est vite sorti de ce match historique qui l’opposait non pas à des adversaires habituels des pelouses mais à des challengers incrustés dans les arcanes du football ivoirien depuis des lustres, Sory Diabate et Yacine Idriss Diallo.
Ils ont été plus forts que lui et la présidence de la Fif lui a échappé. Didier
Drogba ne sera donc pas prophète chez lui, en Côte d’ivoire.
Un pays qu’il a pourtant fait rêver et dont les populations avaient bien accueilli sa candidature surtout que son projet pour le football ivoirien s’intitulait « Renaissance ». Il l’aura défendu avec son art, avec sa hargne, avec son équipe, une constellation de cadres et de professionnels du football.
Rien n’y fit. Didier Drogba, le wawayou national, l’enfant du peuple, Gbagbadè (tonnerre) a mordu la poussière dans un match à la loyale gouverné par un système de vote dans lequel, le « peuple » n’a pas son mot à dire quoi que tout se fait pour son plaisir.
La nuit s’est donc couchée sur les rêves d’un Didier Drogba qui croyait dur comme fer qu’il pouvait changer les choses en dépit des contingences.
Contingences qui ont pour noms : clientélisme, corruption, immobilisme, conformisme, hypocrisie… Le peuple a supporté Drogba, les présidents de club ont, eux, préféré Idriss.
C’est le choix de la majorité de ces votants qui avaient le dernier mot. Depuis le début, ils en voulaient à Didier qui leur proposait une approche iconoclaste.
Jamais ils n’ont voulu bouger. Même quand il leur promet la révolution : des cars pour tous les clubs, des salaires décents, des assurances maladie, des infrastructures modernes…
Pour les quatre prochaines années c’est donc Idriss Diallo qui sera le nouveau patron de la Fif, en attendant bien sûr le verdict de l’enquête d’intégrité, une nouveauté introduite dans les textes qui régissent la Fédération.
Et le football ivoirien, pour l’heure, n’ira pas aux footballeurs comme le souhaitait une bonne partie de l’opinion.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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