(Agence Ecofin) – Du 14 au 18 mars, les autorités sud-africaines ont organisé des audiences publiques pour enquêter sur la discrimination raciale dans le secteur de la publicité. A la fin des audiences, il a été conclu qu’il n’y avait pas de racisme chez les publicitaires sud-africains.
En Afrique du Sud, les agences de communications détenues par des Noirs captent moins de 2% des dépenses publicitaires. C’est ce que révèle une étude de l’antenne sud-africaine du groupe américain Nielsen. Selon l’étude, l’ensemble des dépenses publicitaires en Afrique du Sud s’élève à environ 42 milliards de rands, dont moins de 2 % sont gérés par des agences appartenant à des Noirs.
Cette information, reprise depuis quelques heures par de nombreux médias, est importante à cause de la récente enquête sur le racisme dans le secteur de la publicité sud-africaine. Après 5 jours d’audiences publiques, les autorités avaient déclaré que le racisme ne faisait plus partie des pratiques publicitaires.
Cela peut sembler vrai sur ces deux dernières années. En effet, les deux derniers scandales liés aux racismes ayant agité le secteur datent de 2019. « Disons qu’au cours des neuf dernières années, il y a eu 58 millions de publicités, il semble que la commission n’ait été saisie que de quatre ou cinq publicités accusées de racisme. C’est un taux de réussite dont tous les Sud-Africains peuvent être fiers », a déclaré Gabriel Crouse, responsable de l’enquête sur le racisme dans le secteur.
Seulement, cela ne suffit pas pour dire que le racisme n’est plus présent dans le secteur, notamment quand on observe la part des dépenses publicitaires captées par les agences détenues par des sud-africains noirs. De nombreuses interventions réclament des mesures pour rediriger une plus grande part des dépenses publicitaires vers les agences détenues par des Noirs.
Pour les Economic Freedom Fighters, 3e parti politique du pays, le secteur doit être condamné à une amende de 50 milliards de rands pour racisme. « Au lieu de punir les agences appartenant à des Blancs parce qu’elles ont été désignées par les annonceurs pour faire le travail, ce sont les annonceurs eux-mêmes qui devraient être punis pour leur avoir confié ce travail », propose le média Mail Guardian.
Servan Ahougnon
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