»Le Pdci-Rda n’a pas été créé pour être dans l’opposition,
Bédié n’a rien demandé…Il est le choix des militants.
Je suis prête pour être candidate aux prochaines élections »
Aminata N’Diaye est une pionnière du Pdci-Rda, parti auquel elle promet fidélité et loyauté en toute circonstance. La secrétaire exécutive chargée des groupes socioprofessionnels et des Ong, membre du bureau politique exprime sa foi en son parti qui, de son avis, a le devoir de se battre pour redonner aux ivoiriens le bonheur perdu. Elle éclaire également ses ambitions
Mme Aminata N’Diaye, nous allons d’abord parler de vous. Le Pdci-Rda a subi une saignée de ses cadres après sa rupture d’avec le Rhdp. Beaucoup de vos cadres ont démissionné pour s’enrôler dans le parti au pouvoir. Vous, Aminata N’diaye, pourquoi vous n’avez pas bougé alors qu’on vous faisait tous une cour assidue ? Quel est votre lien avec le Pdci qui vous a déterminé à rester ?
Chacun est lié à ce grand parti de façon spécifique. je suis née d’une famille Pdci-Rda. Je ne me vois pas militer dans un autre parti tout simplement. Je pense aussi que mes parents m’ont inculqué des valeurs qui ont impacté tout mon parcours. Quelles que soient mes relations avec les gens, je n’arrive pas à trahir ou à lâcher quelqu’un parce qu’il est dans les difficultés. On m’a inculqué que lorsqu’on boit le miel avec quelqu’un, on doit être prêt à boire aussi l’eau de l’écorce qu’on appelle Djala en Malinké. C’est une écorce très amère. C’est ce qui fait que je ne me vois pas ailleurs qu’au Pdci-Rda. La seule passion que j’ai dans ma vie, c’est le Pdci-Rda. Pas un individu mais le parti. Je crois en l’idéal de ce parti. Voilà.
Vous êtes membre du secrétariat exécutif du Pdci. Vous vous occupez des relations avec les organisations syndicales, les ONG. Depuis un temps, le Pdci est sur le terrain et les maîtres-mots sont, reconquête du pouvoir. Peut-on raisonnablement croire à un retour du Pdci aux affaires dans le contexte actuel ?
Je pense qu’il faut compter avec le Pdci et compter avec son retour au pouvoir d’état. Un grand parti comme le Pdci-Rda n’a pas été créé pour être dans l’opposition. C’est un parti de pouvoir et nous l’aurons en 2025. Depuis quelques mois, il y a une vague de restructuration pensée par le président Henri Konan Bédié et mise en exécution par le secrétariat exécutif. Tout ceci est pour donner une dynamique de victoire au parti. Depuis la fin février, début mars nous sommes dans les missions d’évaluation qui nous servent à faire l’état des lieux de nos structures de base. Vous savez que chez un être humain, tous les six mois en moyenne, il faut un bilan de santé. Cela permet de savoir si on a des soucis de santé et de chercher des voies de guérison. C’est ce que nous faisons aussi dans notre parti. Par moment, il est utile de faire le tour des structures, faire l’état des lieux pour voir ceux qui sont encore actifs, ceux qui sont malades ou ceux qui sont empêchés de par leur profession. Nous avons tout le monde dans notre parti. Il y a des travailleurs qui peuvent être affectés ailleurs que leurs lieux de résidence. C’est tout cela qu’il faut par moments vérifier et combler le vide occasionné par ces absences. C’est ce que nous faisons sur instruction du président Henri Konan Bédié. Nous pensons avoir fait un bon travail en allant à la rencontre de la base. Le président Houphouët disait qu’un capitaine hors de l’eau n’est rien donc il faut toujours être permanemment en contact et en symbiose avec la base militante.
N’empêche que pour les élections, vous aurez en face le bilan du parti au pouvoir contre vos promesses. Pensez-vous que les électeurs ivoiriens sont prêts à renvoyer le Rhdp dans l’opposition ? Que mettez-vous en avant pour les convaincre ?
Je pense que les électeurs ivoiriens ont déjà fait leur choix à la présidentielle de 2020. Quand vous voyez le fort taux d’abstention. Nos promesses dont vous parlez ne sont pas en réalité des promesses parce que les Ivoiriens savent ce qu’est le Pdci qui a déjà géré le pays pendant près de 40 ans. Aujourd’hui, que ce soit nos anciens adversaires comme nos nouveaux adversaires, chacun se réfère à cette période du Pdci. Ça veut dire que cette période était meilleure que celle que nous vivons aujourd’hui. Donc je pense que l’Ivoirien lambda sait déjà la différence pour voter le Pdci-Rda aux prochaines élections. Nous ne faisons pas de promesses que nous ne pouvons pas tenir. D’ailleurs, la preuve est faite que ce sont les chantiers de l’Éléphant d’Afrique qui continuent. Seuls, les acteurs ont changé. Le Pdci-Rda impulse la politique nationale, il impulse la stabilité de la Côte d’Ivoire parce que nous sommes un parti de paix, de dialogue et de concorde. Sans le Pdci, je ne sais pas ! Donc je pense que le peuple a assez souffert et le peuple a enfin compris que son bonheur c’est avec le Pdci-Rda.
Vous n’ignorez certainement pas que l’électorat est composé à majorité de jeunes qui n’ont pas vu Houphouët et qui n’ont pas vu Bédié quand il était président. Par quel message allez vous convaincre cette frange de notre population de voter pour le Pdci ?
Ces jeunes, même s’ils n’ont pas connu Houphouët ou Bédié, ils entendent parler d’eux en bien. Et puis, qu’on soit fidèle musulman ou chrétien, personne n’a connu Mahomet ni Jésus parmi les vivants de notre ère. Pourtant leurs paroles sont écoutées et répétées à longueur de journée par des disciples qui ont eux-mêmes des disciples depuis des décennies. Je pense que c’est pareil. Aujourd’hui, il y a des jeunes cadres qui sont bien placés pour véhiculer les messages sur Houphouët et Bédié. Nous avons de jeunes élus qui n’ont pas encore 50 ans mais qui véhiculent déjà bien les messages à cette jeune génération. Dans la structuration même du parti, vous verrez qu’au niveau du secrétariat exécutif, il y a un Secrétaire Exécutif chargé de la jeunesse, au niveau du conseil économique, social, il y a encore un jeune cadre en charge de la jeunesse, idem au niveau du comité politique. N’oubliez pas que nous avons trois structures spécialisées en charge de la jeunesse, urbaine, rurale et estudiantine. Donc, il y a suffisamment de monde qualifié pour parler à cette jeunesse-là, des œuvres de Félix Houphouët-Boigny et de Henri Konan Bédié. Ces œuvres sont encore visibles partout dans les infrastructures et les jeunes entendent aussi des messages d’Ivoiriens disant qu’ils veulent vivre comme à l’ancien temps, ça veut tout dire. Ça veut dire que cet ancien temps qui part d’Houphouët à Bédié était la belle période pour tous les peuples vivant en Côte d’Ivoire. La nostalgie que vit le peuple en se référant à l’ancien temps est un indicateur. Même ceux qui ont combattu Houphouët le reconnaissent aussi. Il appartient donc au Pdci de faire revivre cette belle époque aux ivoiriens et à tous ceux qui vivent sur la terre de Côte d’Ivoire.
A court terme, le Pdci prépare un congrès et le président Bédié est déjà rassuré de rester à la tête du parti. Comment voyez-vous la suite des choses après ce congrès ? Y aura-t-il encore débat sur le choix du candidat du Pdci à la présidentielle de 2025 ?
Parlant de congrès, je dirais que le président Bédié n’a rien demandé. C’est le choix des militants du Pdci-Rda. Nous sommes le seul parti qui procède toujours de façon démocratique au choix de ses dirigeants. Ailleurs vous ne verrez jamais cela. C’est au cours d’une réunion quelconque que sont choisis les dirigeants de certains partis politiques. C’est différent au Pdci-Rda. Même pour les conventions où on choisit qui va aller à la compétition présidentielle au nom du Pdci, nous procédons toujours par appel à candidature. Et lorsqu’il n’y a pas d’autres candidatures, nous faisons toujours des élections qui ressemblent à un référendum au sein du parti. C’est le Pdci-Rda seul qui fait cela. Nous n’avons donc pas de leçon de démocratie et de transparence à recevoir de qui que ce soit. Pour le choix du candidat du parti, nous ne sommes pas encore en 2025. Mais le moment venu, nous aviserons selon les textes qui régissent le Pdci-Rda. C’est seulement à la convention qu’on élit celui qui va être le candidat du Pdci-Rda.
Bientôt les élections municipales. Avez-vous l’intention d’être candidate dans une circonscription ?
(Rires) Mais bien sûr ! En tant que cadre, militante active du Pdci-Rda, j’ai le droit d’avoir des ambitions ! Je suis au service de mon parti. S’il veut bien m’envoyer en mission dans une circonscription, je répondrai toujours oui. En bon soldat, militante du Pdci-Rda, je répondrai que je suis prête pour être candidate aux prochaines élections, selon le choix de mon parti.
Par SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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