(Agence Ecofin) – Le gouvernement est sur le point d’annoncer des mesures qui permettront de contenir la perte de valeur du cedi, la monnaie locale. Tout comme la hausse des prix à laquelle est confronté le pays, cette situation est aussi le fait des facteurs exogènes qu’il faut cerner.
Au Ghana, le gouvernement est désormais contraint de choisir entre la hausse des prix (inflation) et la baisse de valeur du cedi, la monnaie locale, face au dollar. A l’issue de son Comité de politique monétaire qui s’est tenu le lundi 21 mars, la Banque centrale (BoG) a décidé d’augmenter de 2,5 points de pourcentage le principal taux auquel les banques commerciales viennent se refinancer auprès d’elle, la fixant désormais à 17%.
Cette initiative qui est une première, depuis plus de 20 ans, a pour objectif de réduire la quantité de liquidité disponible au sein de l’économie, afin de freiner l’accélération des prix qui, au Ghana, a franchi les 15% à fin février dernier. Dans le même temps, le Ghana fait face à une dépréciation de sa monnaie, et il n’est pas certain que des taux directeurs en hausse inversent suffisamment la courbe d’évolution des prix.
La hausse des coûts de facteurs sur le commerce international ainsi que les effets de la covid-19 sont principalement évoqués comme le principal argument qui justifie cette situation. Mais la décision prise par les agences de notation de qualifier la dette du Ghana de spéculative a contribué à aggraver les choses. Les investisseurs internationaux ayant acheté de la dette ghanéenne émise en monnaie locale ont décidé de vendre pour limiter les risques, accentuant la pression sur le cedi.
Des analystes en service au sein d’institutions financières internationales majeures estiment pourtant que la seule solution pour le gouvernement serait de relever encore plus les taux directeurs, vu que la politique budgétaire peine à être efficace. « Le fait que le gouvernement n’ait pas encore réussi à adopter le budget qu’il a proposé en novembre […] accentue la hausse de la prime de risque du Ghana », ont déclaré Bojosi Morule et Andrew Matheny, économistes chez Goldman Sachs, selon des propos rapportés par Bloomberg.
Le gouvernement se prépare à présenter des mesures en vue d’apporter un soutien au cedi, apprend-on de sources médiatiques locales. On devrait s’attendre à la réduction des dépenses publiques et à un dispositif de soutien fiscal des secteurs économiques. Pour le moment, le secteur financier est encore sur un certain équilibre, et il demeure rentable pour ses différents promoteurs.
Commentaires Facebook