Accra/La Cedeao accorde 16 mois supplémentaires au Mali, le Burkina invité à réduire ses 36 mois, Doumbouya sommé de présenter un chronogramme

Mali point 8…, Guinée point 16… et Burkina point 19…

Communiqué final – Sommet extraordinaire

Accra, République du Ghana
Le 25 mars 2022

1. La Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté
économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est réunie en Session
extraordinaire, le 25 mars 2022 à Accra, en République du Ghana, sous la
présidence de S.E.M. Nana Addo Dankwa AKUFO-ADDO, Président de la
République du Ghana et Président en exercice de la Conférence.

2. Cette session extraordinaire a été convoquée dans le but d’examiner les
récentes évolutions politiques intervenues au Mali, en Guinée et au Burkina Faso
depuis le dernier Sommet extraordinaire tenu le 3 février 2022.

3. Étaient présents à cette Session, les Chefs d’État et de Gouvernement ciaprès, ou leurs représentants dûment mandatés :
S.E.M. Patrice TALON, Président de la République du Bénin ;
S.E.M. Nana Addo Dankwa AKUFO-ADDO, Président de la République du
Ghana ;
S.E.M. Umaro Sissoco EMBALO, Président de la République de Guinée
Bissau ;
S.E.M. Mohamed BAZOUM, Président de la République du Niger ;
S.E.M. Macky SALL, Président de la République du Sénégal ;
S.E. Dr. Isatou TOURAY, Vice-Présidente de la République de Gambie;
H.E. Yemi OSINBAJO, Vice-Président, République Fédérale du Nigeria;
S.E.M. Rui Alberto de Figueiredo SOARES, Ministre des Affaires Etrangères,
de la Coopération et de l’Intégration Régional, République du Cabo Verde ;
S.E.M. Fidèle SARASSORO, Ministre Directeur de Cabinet du Président de
la République de Côte d’Ivoire ;
S.E.M. Simfeitcheou PRE, Ministre Conseiller Spécial du Président de la
République Togolaise ;
S.E.M. Al-Hassan CONTEH, Ambassadeur du Libéria auprès de la
République Fédérale du Nigéria et Représentant Permanent auprès de la
CEDEAO;
S.E. Madame Francess Virgina ANDERSON, Ambassadeur de la République
de Sierra Leone auprès de la République du Ghana.

4. Ont également assisté à cette session :
● S.E. Dr. Goodluck Ebele JONATHAN, Médiateur de la CEDEAO au Mali,
ancien Président de la République Fédérale du Nigeria ;
● S.E.M. Jean-Claude Kassi BROU, Président de la Commission de la
CEDEAO ;
● S.E.M. Abdoulaye DIOP, Président de la Commission de l’UEMOA
● Monsieur El Ghassim WANE, Représentant Spécial du Secrétaire
Général des Nations Unies au Mali, Chef de la MINUSMA ;
● Monsieur James AJI, Conseiller Politique, représentant S.E.M.
Mahamat Saleh ANNADIF, Représentant Spécial du Secrétaire général
des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS).

5. Les Chefs d’État et de Gouvernement ont examiné le rapport présenté par
S.E. Dr. Goodluck Ebele JONATHAN sur la situation au Mali ainsi que les rapports
des missions ministérielles en Guinée et au Burkina Faso présentés par S.E. Mme
Shirley AYORKOR BOTCHWEY, Ministre des Affaires étrangères du Ghana et
Présidente du Conseil des Ministres de la CEDEAO.

6. Ils ont également examiné les memoranda sur les situations politique et
sécuritaire au Burkina Faso, en Guinée et au Mali, présentés par S.E.M. JeanClaude KASSI-BROU, Président de la Commission de la CEDEAO.

7. La Conférence a salué la qualité des rapports présentés et les
recommandations qui y sont formulées.

En ce qui concerne la situation sociopolitique du Mali

8. La Conférence note que la situation sécuritaire et humanitaire continue de
se dégrader au Mali avec les attaques de groupes terroristes causant des victimes
militaires et civiles.

9. Elle note que, lors de la dernière mission du Médiateur de la CEDEAO du 18
au 20 mars 2022, les Autorités de la Transition ont proposé un chronogramme de
24 mois, soit deux (2) ans en plus des 18 mois déjà écoulés.

10. Par ailleurs, la Conférence note que, compte tenu de la conjoncture
politique et sécuritaire mondiale, il est urgent de parvenir à un accord sur le
chronogramme afin d’éviter la dégradation de la situation du pays.

11. La Conférence regrette l’indisponibilité du Président de la Transition à
honorer en personne l’invitation qui lui a été faite de participer au Sommet en
vue de trouver une solution à la situation actuelle au Mali.

12. La Conférence salue les efforts consentis par le Médiateur de la CEDEAO en
vue d’obtenir un chronogramme consensuel devant aboutir à un retour rapide à
l’ordre constitutionnel, conformément aux protocoles et décisions de la CEDEAO
et de l’Union Africaine

13. Au regard de ce qui précède, la Conférence engage les Autorités de la
Transition à s’inscrire dans une période complémentaire de 12 à 16 mois arrêtée
par l’équipe technique de la CEDEAO/UA/NU pour l’extension de la Transition
tenant compte des activités nécessaires à l’organisations de l’élection
présidentielle.

Ce délai complémentaire court à partir du 15 mars 2022. La Conférence décide de l’envoi du Médiateur pour poursuivre et finaliser les discussions avec les Autorités de la Transition sur le chronogramme.

14. La Conférence décide en outre de :

a. maintenir les sanctions prises le 9 janvier 2022 ;
b. poursuivre le dialogue en vue d’arriver à un accord qui permettrait la levée
progressive des sanctions ;
c. inviter les partenaires à accroître le soutien humanitaire au Mali .

15. La Conférence exprime sa vive préoccupation quant à la détérioration de
la situation sécuritaire au Mali et engage les autorités de la Transition à
poursuivre les efforts en matière de sécurité. Elle réitère son appel aux Etats
membres et à la Commission d’accompagner les autorités de la Transition dans
leurs efforts de sécurisation du pays……

En ce qui concerne la situation sociopolitique en Guinée

16. La Conférence exprime sa forte préoccupation par rapport à l’absence de
visibilité sur la transition. En effet, la Conférence note que le délai de six mois fixé
par la CEDEAO pour la tenue des élections n’a pas été respecté. En outre, le

chronogramme de la transition n’est toujours pas disponible, les priorités ne sont
pas définies et peu de progrès ont été réalisés dans le processus. De même, la
situation sociopolitique se dégrade du fait de l’insuffisance de dialogue entre le
gouvernement et les acteurs politiques et la société civile.

17. En conséquence, la Conférence :

a. demande la finalisation d’un chronogramme acceptable de la transition au
plus tard le 25 avril 2022. Passé ce délai, des sanctions économiques et
financières entreront immédiatement en vigueur ;
b. demande au gouvernement de renforcer l’inclusivité et le dialogue avec les
acteurs politiques et la société civile dans la gestion de la Transition en vue
de réduire les tensions dans le pays et assurer une transition apaisée ;
c. Invite les autorités de la Transition à respecter les dispositions légales et
réglementaires dans le processus de récupération des biens présumés
appartenir à l’État.

18. Au vu de la crispation sociopolitique et de la nécessité urgente de faciliter
le dialogue entre toutes les parties prenantes, la Conférence réaffirme la décision
de nommer un Facilitateur pour la Guinée.

Concernant la situation sociopolitique au Burkina Faso

19. La Conférence a exprimé sa profonde préoccupation par rapport au
maintien en détention de l’ancien Président Roch Marc Christian Kaboré depuis
le coup d’Etat et ce malgré plusieurs demandes pour sa libération sans condition.

La Conférence note en outre que les autorités de la transition peinent à améliorer
la situation sécuritaire dans le pays et à trouver des solutions à la situation
humanitaire.

20. De même, la Conférence reste très préoccupée par la durée de la période
de transition fixée à trente-six (36) mois par la Charte de la Transition.

21. A cet égard et conformément au Communiqué du Sommet Extraordinaire
du 3 février 2022, la Conférence :
a. réitère sa ferme condamnation du coup d’État du 24 janvier 2022 ;
b. exige la libération inconditionnelle et sans délai du Président Roch Marc
Christian KABORE ;
c. décide de maintenir la suspension du Burkina Faso de toutes les
Institutions de la CEDEAO jusqu’au rétablissement de l’ordre
constitutionnel ;
d. demande la finalisation d’un chronogramme acceptable de la transition au
plus tard le 25 avril 2022. Passé ce délai, des sanctions économiques et
financières entreront immédiatement en vigueur
e. appelle la Communauté Internationale à renforcer son appui humanitaire
en faveur du Burkina Faso.

22. Par ailleurs, la Conférence décide de nommer un Médiateur pour le Burkina
Faso pour faciliter le dialogue entre toutes les parties prenantes et assurer une
transition réussie.

23. La Conférence engage les Autorités de la Transition à poursuivre les efforts
en matière de sécurité. Elle appelle les États membres et la Commission
d’accompagner les autorités de la Transition dans leurs efforts de sécurisation du
pays.

24. Enfin, la Conférence appelle l’Union Africaine, les Nations Unies et tous les
partenaires bilatéraux et multilatéraux à continuer de soutenir les mesures de la
CEDEAO au Mali, en Guinée et au Burkina Faso afin de maintenir la paix et la
stabilité dans la Région.

25. A la fin des délibérations, les Chefs d’État et de Gouvernement expriment
leur profonde gratitude à S.E.M. Nana Addo Dankwa AKUFO-ADDO, Président
de la République du Ghana, Président en exercice de la Conférence des Chefs
d’État et de Gouvernement de la CEDEAO, pour son leadership qui a conduit au
succès du présent Sommet.

Fait à Accra, le 25 mars 2022
LA CONFERENCE

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2 réflexions au sujet de “Accra/La Cedeao accorde 16 mois supplémentaires au Mali, le Burkina invité à réduire ses 36 mois, Doumbouya sommé de présenter un chronogramme”

  1. ==== CURIEUSE ORGANISATION =====

    La CEDEAO ne cessera de nous surprendre.

    Alors que l’Etat du Mali signataire des différents Actes constitutifs de la CEDEAO, invité au sommet en la personne de son chef d’état, Goïta qui du reste a marqué « sa disponibilité à interagir, au cours de la ladite session avec ses pairs par visioconférence sur tout point relatif à la situation au Mali », avec en appui une délégation conduite par Son Excellence Monsieur Abdoulaye Diop, ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, à la rencontre d’Accra pour y représenter la République du Mali », s’est vu opposé un avis défavorable et fermé, que lisons nous dans le communiqué final ?

    11. La Conférence regrette l’indisponibilité du Président de la Transition à honorer en personne l’invitation qui lui a été faite de participer au Sommet en vue de trouver une solution à la situation actuelle au Mali.

    Le côté le plus surprenant c’est que
    – plusieurs États n’ont été représentés que par des Ministres en lieu et place de Chefs d’état, y

    S.E.M. Rui Alberto de Figueiredo SOARES, Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération et de l’Intégration Régional, République du Cabo Verde ;
    S.E.M. Fidèle SARASSORO, Ministre Directeur de Cabinet du Président de la République de Côte d’Ivoire ;
    S.E.M. Simfeitcheou PRE, Ministre Conseiller Spécial du Président de la République Togolaise ;
    S.E.M. Al-Hassan CONTEH, Ambassadeur du Libéria auprès de la République Fédérale du Nigéria et Représentant Permanent auprès de la CEDEAO;
    S.E. Madame Francess Virgina ANDERSON, Ambassadeur de la République de Sierra Leone auprès de la République du Ghana.

    Le Nigeria et la Gambie étant représentés par leurs Vice-présidents !

    Au total donc 5 chefs d’état sur les 12 Etats non suspendus. Un quorum non majoritaire…

    Au nom de quel principe juridique défendable, un Chef d’état ne peut être représenté par un Ministre là où un Directeur de Cabinet (cas de la Côte-d’Ivoire) est accepté ?

    L’argument de suspension de l’Etat du Mali ne saurait valablement prospéré dès lors que le Chef d’Etat a été convié officiellement à cette rencontre.

    D’ailleurs la proposition du Mali de participer à cette rencontre en visioconférence, était même une bonne opportunité pour ne pas froisser les défenseurs de cette conférence réservée exclusivement aux chefs d’état ! N’oublions pas que de nombreuses sessions extraordinaires de cette Conférence de chefs d’état ont été RÉGULIÈREMENT tenues par visioconférence, il n’y a pas si longtemps ! Il appartient soit en passant à la CEDEAO de se donner les moyens de sécuriser ses communications pour éviter les multiples fuites sur le net comme constaté par ailleurs. Ce mode de TRAVAIL a tout l’intérêt d’avoir une MAJORITÉ autour de la table au lieu de 5/12 !

    Ceci pour dire le point 14 de ce communiqué final est donc affaibli de fait ! Rappelons le :

    14. La Conférence décide en outre de :
    a. maintenir les sanctions prises le 9 janvier 2022 ;
    b. poursuivre le dialogue en vue d’arriver à un accord qui permettrait la levée progressive des sanctions ;
    c. inviter les partenaires à accroître le soutien humanitaire au Mali.

    Affaibli et vidé de sincérité en sous point besoin !
    Affaibli et contre-productif pour l’objectif recherché au sous point c.

    Soutien renouvelé et BIG RESPECT au Mali de feu Mamadou KONATE un des pères fondateurs du RDA et grand ami de Félix Houphouët-Boigny, de Alpha Oumar KONARE premier Président de la Commission de l’Union Africaine et surtout de feu ALIOUNE BLONDIN BEYE, mort au service de la VRAIE DIPLOMATIE (celle du cœur et du terrain dans le feu de l’action) le 26 juin 1998 dans un accident d’avion au large de la Côte d’Ivoire alors qu’il se trouvait en mission commandée de l’ONU et grand Médiateur de la crise en Angola ! Comment pourrais-je ne pas citer enfin le Général daviation Cheick Oumar Diarra, l’homme de KIEV, Secrétaire Général adjoint de la Cedeao décédé comme BLONDIN BEYE en service commandé en octobre 2005…au nom de la recherche de la Paix dans notre sous-région particulièrement en Côte-d’Ivoire qu’il a pratiqué dès les premières heures du conflit fratricide de 2002 !

    L’histoire est un témoignage (FélixHouphouët-Boigny).

  2. ==== OUI MON COMMANDANT ! ======

    Tout est dans le titre y compris le point d’exclamation ! Un OUI sans ambages à tout ce que ce LE COMMANDANT dira. Avant même que l’idée ne germe dans sa tête…

    J’étais déjà dans l’avion ce 15 mai 1991, quand à la distribution de la presse dans ce vol de la défunte compagnie aérienne AIR AFRIQUE, j’appris la triste nouvelle. L’illustrate Ahmadou HAMPATE BA venait de nous quitter.

    Les obligations professionnelles m’ont éloigné de ce vœu pendant longtemps avec les multiples voyages hors du continent. Mais quand le temps m’a permis de le faire, je suis allé à Bandiagara sur les terres célébrées par le savant homme.

    Par l’entremise d’un ami très accueillant (qu’il me permette de lui rendre cet hommage public) Anapel OUELOGUEM, alors Directeur de l’école Mamadou TOLO « A », j’ai faut un bout de découvertes de l’homme HAMPATE BA ! Il y avait tant à découvrir en pays Dogon et le programme très limité. Merci au passage à Emmanuel de l’hôtel la FFMME DOGON de Sangha… Le pays Dogon et la découverte avant la NASA de Sirius B, cette naine blanche…

    Ce pays DOGON de Yambo OUELOGUEM,, très
    brillant écrivain précoce de « Le Devoir de violence »….

    Quand les africains osent…ou découvrent c’est suspect ! C’est du plagiat..ou c’est une fausse invention !

    On accepte bien volontiers l’africain dans un rôle fabriqué pour lui : celui où il excelle à clamer debout comme arbre sec :
     » OUI MON COMMANDANT ! ».

    La CEDEAO aussi ! Comme cela, comme par magie, elle se voit dans la peau d’un COMMANDANT DE CERCLE COLONIAL auquel le « docile sujet indigène » GOITA devrait répondre sans discuter :

     » OUI MON COMMANDANT ! « .

    L’autre Nicolas Sarkozy avait dit ceci :

    « Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire […]. Jamais il ne s’élance vers l’avenir […]. Dans cet univers où la nature commande tout, l’homme reste immobile au milieu d’un ordre immuable où tout est écrit d’avance. […] Il n’y a de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idée de progrès ».

    Avait il raison ? Où était il dans le faux total ?

    A vous d’en juger au regard des réactions de la CEDEAO, au moment des africains décident qu’il faut réorienter le cours de NOTRE histoire !

     » OUI MON COMMANDANT ! » un bon ouvrage encore d’actualité.

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