Le ministre de la Construction, du logement et de l’urbanisme a procédé mercredi, dans les jardins de la Tour D au Plateau, à la remise de 10 véhicules et autant de motos à différentes directions de son ministère. L’objectif de cette opération est de renforcer l’efficacité et la mobilité des services sur le terrain dans un contexte où la demande est de plus en plus forte. Délivrance d’Acd, missions de contrôle, sécurisation du domaine bâti…
Bruno Koné a saisi la tribune de cette cérémonie pour revenir sur l’actualité de son département marquée par les effondrements d’immeubles et le dernier décret portant sur la déchéance du titre de propriété. Il s’est longuement expliqué sur ces deux sujets.
Ni recrudescence d’effondrements, ni responsabilité du ministère
Bruno Koné s’est élevé contre certains éléments de langage distillés dans l’opinion depuis que Treichville et la Riviera Palmeraie ont été, à nouveau, secoués par des chutes d’immeubles avec mort d’hommes. Le ministre fait valoir qu’il travaille dans l’optique de zéro effondrement et pour cela ses collaborateurs font preuve d’engagement. Cet engagement, dit-il, commence par l’application de la loi et des sanctions qui en découlent. A savoir, pour toutes les constructions en milieu urbain, l’intervention obligatoire d’un architecte. Et d’un ingénieur conseil pour les constructions au-delà de R+2. Puis Bruno Koné de prévenir les éventuels contrevenants : « sur la matière du contrôle, nous serons de plus en plus intraitables et les sanctions prévues vont s’appliquer chaque fois que la loi n’est pas respectée ».
Sur un autre ton, il a reconnu que « chaque effondrement est un effondrement de trop » mais ne veut y voir la responsabilité de ses services. « Je vois l’engagement de mes collaborateurs qui font beaucoup avec le peu de moyens dont nous disposons », soutient-il avant de prendre à défaut ses détracteurs : « personne ne peut établir la responsabilité du ministère. Cest mon rôle de vous défendre quand il y a pareille situation. Mais à vous de montrer que vous avez tout fait, tout ce qui est humainement possible (pour prévenir de tels accidents) ».
Selon le ministre de la construction, il est aberrant de dire qu’il y a en ce moment une recrudescence d’effondrement d’immeubles en Côte d’Ivoire. Pour lui, il faut relativiser entre le nombre d’effondrements et le nombre de nouvelles constructions, preuve d’une embellie économique, selon ses mots. Si, les effondrements étaient de 11 en 2020, il relève qu’en 2021 et 2022, il y a eu une réduction considérable avec seulement 2 effondrements.
Sur le drame de la Riviera Palmeraie, il a pointé du doigt la propriétaire de l’immeuble et dans une certaine mesure la chaîne de transmission de l’information. « Quand la propriétaire est informée que le ministère n’est pas informé nous assumons et nous prenons la responsabilité qu’il n’y ait plus d’effondrement », assure Bruno Koné qui promet intransigeance et contrôle accru.
Le ministre de la construction, du logement et de l’urbanisme n’a pas occulté la polémique sur le nouveau décret qui traite des terrains non mis en valeur depuis des années. Il a indiqué qu’il ne faut pas voir dans ce décret la volonté d’arracher les terrains des pauvres pour les attribuer aux riches. C’est ce raccourci qui est fait sur les réseaux sociaux depuis la publication de ce décret qui reste très contesté sur la toile.
Nous y reviendrons.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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