(Agence Ecofin) – Le début du championnat de foot camerounais, le 1er organisé par la Fecafoot dirigée par Samuel Eto’o, connait déjà des tensions. Les dissensions entre l’ex-star des lions indomptables et les personnalités historiques du football local sont de plus en plus apparentes, confirmant la vive opposition à lui faite lors de son élection à la tête de la fédération.
Depuis quelques semaines, le président de la Fecafoot Samuel Eto’o est vivement critiqué par les supporteurs du Coton sport FC de Garoua. Ces derniers lui reprochent d’avoir refusé la tenue du championnat MTN Elite One dans la capitale régionale du Nord et dans le septentrion en général.
La Fecafoot a justifié le choix de faire jouer les matchs dans les villes de Yaoundé, Douala, Limbe et Bafoussam à cause des délais très courts imposés par la Confédération africaine de football (CAF). Un argument qui ne convainc pas les supporteurs, rejoints par plusieurs personnalités du Grand-Nord.
« Le championnat démarre et Eto’o décide qu’il ne doit se jouer que dans la partie méridionale du Cameroun. Une fois de plus, Eto’o règle ses comptes avec les nordistes qu’il déteste. Coton jouera loin de sa base, loin de son stade de Roumde Adjia. Coton jouera sans le 12ème joueur, ses supporters de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord », écrit le journaliste Adolarc Lamissia sur sa page Facebook. Ce dernier est connu pour s’être notoirement opposé à l’élection de l’ancien capitaine des Lions indomptables à la tête de la Fecafoot.
Les stades du Pnud
Celui qui se présente comme un « digne fils du septentrion » ne décolère pas contre le président de la Fecafoot, qu’il traite de « petit tribaliste » : « Eto’o se venge de tous les Nordistes, après s’être attaqué à Iya Mohamed, à Issa Hayatou et à Guibaï Gatama. Le septentrion s’en souviendra et les Nordistes n’ont pas la mémoire courte ».
Depuis son élection à la tête de la Fédération en décembre 2021, les relations entre Samuel Eto’o et certains ressortissants du septentrion sont de plus en plus tendues. Il y a d’abord eu cette affaire de cinq stades de football que le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a promis de construire dans cinq villes de l’Extrême-Nord en janvier dernier. L’ancien capitaine des Lions indomptables est accusé de vouloir détourner certains de ces stades au profit d’autres régions, comme celle de l’Est.
La suspension pour trois mois de Guibaï Gatama, le patron du journal L’œil du Sahel qui siège au Comité exécutif de la Fecafoot, a contribué à refroidir ces relations. Cette nouvelle formule du premier championnat de l’ère Eto’o, excluant tout le Grand-Nord, ne contribue pas à les réchauffer.
Coton sport prêt à se pourvoir
Certains demandent à Coton sport, le champion en titre, de boycotter le championnat malgré les sanctions auxquelles un tel acte exposerait le club. Cet appel au boycott serait-il la cause du report du match de la 1ère journée entre Coton sport et Dragon de Yaoundé ? Joint au téléphone par SBBC, un responsable du club de Garoua indique qu’il ne s’agit pas d’un boycott. Les Cotonniers sont simplement actuellement à Alexandrie en Égypte, où ils doivent affronter dimanche 20 mars, Al Masry pour le compte de la 5ème journée de la phase de poules de la Coupe de la Confédération africaine de football (CAF).
Coton sport n’est néanmoins pas resté sourd aux protestations de son public. Fernand Sadou, le président du club, a adressé une correspondance à Samuel Eto’o le 15 mars dernier, pour faire des propositions qui permettent à chaque club de jouer sur ses installations tout en respectant les délais imposés par la CAF. De manière sommaire, il est question de limiter le nombre des rencontres.
Fernand Sadou termine sa lettre en mentionnant que Coton est prêt à se pourvoir « afin de défendre ses intérêts légitimes ». Dans la mesure où les propositions du club n’ont pas été prises en compte par la Fecafoot, peut-on s’attendre à ce qu’il initie un nouveau contentieux contre Samuel Eto’o ? Difficile à dire pour l’instant, Mr Sadou joint par SBBC ayant refusé de répondre à cette question.
« J’espère bien que le gouvernement prendra ses responsabilités. Le gouvernement de mon pays le Cameroun va réagir et réparer cette injustice », se convainc quant à lui Adolarc Lamissia.
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