Le président du groupe parlementaire Pdci-Rda était à Didievi le weekend dernier dans le cadre d’une mission de remobilisation des militants de son parti. Dans cette ville symbole qui a vu naître le géniteur de Félix Houphouët Boigny, Simon Doho a entretenu les militants sur la stratégie de reconquête du pouvoir et sur la vie de la nation. Sur ce second sujet, il a exprimé son opinion sur les résultats du dialogue politique qu’il a jugés bons mais insuffisants pour garantir définitivement la paix aux prochaines élections.
« Ce dialogue politique a produit quelques petites avancées », lâche-t-il avant d’énumérer les faiblesses des résultats obtenus.
« Nous apprécions l’esprit de consensus qui a prévalu pendant cette phase du dialogue politique. L’opposition a privilégié la confiance malgré le fait que plusieurs questions primordiales n’aient pas trouvé de solutions ou de propositions concrètes, claires.
Je veux parler entre autres des questions de :
– La réforme profonde de la CEI avec un nouveau découpage électoral ;
– La réforme du Conseil Constitutionnel ;
– le retour des exilés politiques et la libération des prisonniers politiques et militaires », objecte-t-il. Pour le député, ces questions sont si cruciales qu’elles nécessitent un traitement spécial du président de la République. C’est pourquoi, dans son allocution, Simon Doho invitera le président Ouattara à « aller plus loin »que les conclusions de ce dialogue politique.
« Monsieur le Président, vous avez déclaré dans l’un de vos discours et je vous cite : il n’y a pas de sacrifice trop grand pour la paix.
Monsieur le Président de la République, pour la vraie paix, il est plus qu’urgent d’engager des réformes profondes de notre CEI et de notre Conseil Constitutionnel autour d’un consensus de tous les fils et les filles de notre pays.
Monsieur le Président, Allons plus loin…
Allons plus loin dans la voie d’un dialogue inclusif franc, sincère et profond pour en faire un cadre national crédible permanent concepteur de solutions consensuelles et pérennes au service de la démocratie.
Allons plus loin dans l’établissement de la vérité dans la recherche des causes profondes des déchirures qui ont fragilisé l’unité nationale ;
Allons plus loin dans la reconnaissance des torts subis et dans la mise en œuvre d’un cadre institutionnel de contrition collective ;
Allons plus loin dans la poursuite équitable de tous les responsables des violations graves des droits de l’homme pendant les différentes crises qui ont endeuillé nos familles et provoqué tant de douleurs ;
Allons plus loin dans le renforcement de la cohésion sociale par des actions plus soutenues auprès des communautés, dans les médias, dans les écoles ;
Allons plus loin dans le renforcement de l’Autorité de l’État, de l’État de droit et du respect des libertés fondamentales ;
Allons plus loin dans l’accès équitable à l’administration et aux emplois en favorisant la diversité sociologique dans les recrutements et représentations dans l’administration;
Allons plus loin, dans le partage des richesses de la nation et dans la lutte contre la corruption dans l’administration ainsi que dans la gestion des sociétés d’État ;
Allons plus loin, dans le soutien à la société civile dans son mandat de contrôle citoyen en vue d’aboutir à des réformes profondes du cadre juridique et institutionnel de la vie publique ;
Allons plus loin, Monsieur le Président, pour la réconciliation moteur principal de la vraie paix, la paix qui favorise le rétablissement d’une unité nationale dans l’expression de toutes nos diversités. Je ne parle pas de cette paix en surface en dessous de laquelle il couve des braises qui se rallument instantanément à la première élection.
Le moment est venu, Monsieur le Président. Allons plus loin encore et la Côte d’Ivoire retrouvera définitivement la paix pour le bonheur des ivoiriens et des ivoiriennes.
Allez plus loin Monsieur le Président … »
Ces propos de l’orateur ont été accueillis par des salves d’applaudissements comme pour dire que les populations attendent beaucoup de la conduite des affaires de l’Etat.
Simon Doho a expliqué aux militants du Pdci ce qui est fait par leur parti pour être une alternative crédible à même de diriger la Côte d’ivoire. Le réaménagement des organes du parti, les réformes entreprises, le placement des hommes aux postes clés. Tout cela, a-t-il fait valoir, concourt à la vitalité du Pdci.
Il a rappelé les années fastes de l’ère Bédié quand le Pdci était aux affaires. A ce niveau, il a magnifié les militants du Pdci qui sont restés fidèles après la descente aux enfers du parti, de sorte que Didiévi est démeuré, selon lui, un bastion imprenable du Pdci. Aux militants, il a donc demandé de se préparer pour les futures échéances en établissant leurs cartes nationales d’identité, document nécessaire pour accomplir l’acte de vote.
« La victoire du PDCI-RDA, notre victoire se trouve quasi totalement en nos propres mains ; elle se trouve dans notre capacité à remobiliser nos bases, à capter la jeunesse sur le projet que le PDCI-RDA a pour elle pour qu’elle s’épanouisse pleinement dans le respect de sa dignité ; Notre victoire se trouve dans la présentation et la réalisation de modèles de développement différenciant au profit de toutes les couches sociales », a-t-il soutenu.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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