Opinion par par Tapé Goubera
Introduction
.
Depuis l’offensive russe en Ukraine, nous avons maintes fois entendue comme raison principale, la Russie refuse que l’Ukraine adhère à l’OTAN (Organisation du Traité Atlantique Nord).
La ministre des affaires étrangères belges a même, au parlement, défini l’OTAN comme une organisation de défense.
Qui a-t-elle déjà défendu ?
Avant de répondre à cette question, nous allons faire un bref historique de la création de cette organisation. Ensuite le retrait de la France, et voir ses « guerres ».
1. BREF HISTORIQUE DE LA CRÉATION DE L’OTAN .
Le 3 septembre 1939, l’Angleterre et la France déclarent la guerre à Hitler, donc à l’Allemagne nazie, qui avait envahit la Pologne. L’Éthiopie, pays africain, n’eut pas droit à cette solidarité, trois ans plus tôt. En effet, le 3 octobre 1935, l’Italie fasciste de Benito Mussolini envahit l’Empire d’Éthiopie de Haïlé Sélassié Ier. Les Éthiopiens vont résister. Mais face à une puissance armée (à l’époque), l’Éthiopie sera vaincue le 9 mai 1936, après 7 mois et 6 jours de résistance. Rappelons par ailleurs, c’était la seconde tentative de l’Italie de vouloir s’emparer de ce pays. Car, la première tentative italienne du 1er mars 1896, s’est soldée par la victoire militaire éthiopienne d’ADOUA . Cette victoire fut aussi politique et diplomatique puisqu’elle avait garanti à cet État africain son indépendance et sa reconnaissance internationale. Bref. Revenons à la guerre 1939-1945, communément appelée « 2ème guerre mondiale ».
L’Europe continentale est vaincue, seule l’Angleterre résiste. De Gaulle réussit à fuir, et se réfugié en Angleterre pour organiser la libération de la France. Mais très peu de Français vont se joindre à lui. Ils n’étaient pour tout que 1038 [1]. Et donc, c’est sur les Africains et l’Afrique que comptera le général de Gaulle comme lui-même l’avoue dans ses mémoires, le tome 1: l’Appel [2].
Par contre le premier ministre anglais, Winston Churchill compta sur la diaspora européenne, basée sur le continent, désigné Amérique. C’est ainsi qu’eut lieu « La conférence de l’Atlantique (nom de code RIVIERA), du 9 au 12 août 1941. Elle permit la négociation de la Charte de l’Atlantique, par le Premier ministre britannique Winston Churchill et le président américain Franklin D. Roosevelt, à bord de navires de guerre ancrés à la base navale Argentia sur la côte sud-est de Terre-Neuve, alors colonie britannique. Et une déclaration commune fut rédigée le 14 août 1941 » [3]
Après la guerre, l’Europe est exsangue et en ruine. Les États-Unis qui avaient pris l’ascendance depuis la guerre de 1914-1918, pensaient être définitivement les maîtres du monde. Il y avait en face d’eux l’URSS. Car à la conférence de Yalta qui s’est tenue du 4 au 11 février 1945 dans le palais de Livadia, situé dans les environs de la station balnéaire de Yalta en Crimée, les points de vue Stalline, d’un côté, et ceux Franklin Roosevelt (États-Unis) et Wilson Churchill (Royaume-Uni), de l’autre, divergeaient quant à l’issue de la fin de la guerre.
Et l’Angleterre, résistante s’était déjà alliée, il ne restait aux États-Unis de chercher à rallier toute l’Europe à sa cause. Et comme l’argent est le maître du monde. Donc celui qui donne est au-dessus de celui qui en reçoit, alors les États-Unis vont décider d’aider les Européens. Mais en contrepartie, qu’ils s’associent militairement. Ainsi, fut mis en le 5 juin 1947, le Secrétaire d’état américain Georges Marshall expose à l’université d’Harvard son plan d’aide qui prendra effet le 3 avril 1948. Rappelons que du 3 avril 1948 au 30 juin 1952 que dura le Plan Marshall, il fut donné aux Européens (plus le Japon) 13 325, 8 millions de dollars. Et 11 820,7 furent des dons. Soit 89% du montant. [4]
Le 17 mars 1948, sous l’instigation des États-Unis, fut signé le Traité de Bruxelles entre la Belgique, la France, le Luxembourg, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. Avec toujours pour objectif « la défense légitime collective ». Une fois que les États-Unis eurent récupéré une bonne partie de l’Europe, il fallut le concrétiser par un acte écrit. Le 4 avril 1949 eut alors lieu la signature de l’ Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, L’OTAN. Ce traité fut signé par 12 membres
(Belgique, Canada, Danemark, États-Unis, France, Islande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Portugal et Royaume-Uni.). Il est plus connu sous le nom de traité de Washington, et pose officiellement les fondements de l’OTAN. Aujourd’hui, l’OTAN compte 30 membres.
2. DE GAULLE RÉTIRA LA FRANCE DE L’OTAN ET FIT RETIRER LES BASES MILITAIRES AMÉRICAINES
Le 21 décembre 1958, le général de Gaulle, est élu président de la République française et de la communauté (entendez par là la France et ses territoires occupés hors d’Europe). Rappelons que c’est à la suite du le coup d’État du 13 mai 1958, que le général de Gaulle revient au pouvoir. Et lundi 7 mars 1966, M. Maurice Couve de Murville, ministre des affaires étrangères de la France, convoqua à son bureau du quai d’Orsay M. Charles Bohien, ambassadeur des États-Unis en France, pour lui remettre un message personnel du général de Gaulle, President de la République française. Ce message était destiné au le président américain Lyndon B. Johnson. Le contenu :
1) La France sort du commandement intégré de l’OTAN.
2) La France ne veut plus avoir sur son sol aucune base militaire américaine.
Pour ce deuxième point, déjà le 21 février 1966, le général de Gaulle avait déjà donné le ton. Lisons-le: « Modifier les dispositions actuelles pratiquées, afin de rétablir une situation normale de souveraineté dans laquelle tout ce qui est français en fade sol, de ciel, de mer et de forces, et tout élément étranger qui se trouverait en France ne relèveraient plus que des seules autorités françaises. »[4].
En conclusion à cette partie, nous constatons que quitta l’OTAN en pleine guerre froide sans qu’il n’arrivasse quoi que ce soit à ce pays. Secundo, malgré l’aide apportée par les États-Unis pour que la France soit libérée, le général de Gaulle n’a pas hésité à demander aux bases américaines de quitter la France. C’est une question de dignité et de souveraineté de tous les Peuples qui en est l’enjeu.
3. L’ARTICLE 5 DE L’OTAN ACTIVÉE POUR LA PREMIÈRE FOIS EN 2001 POUR ATTAQUER L’AFGHANISTAN.
La solidarité de défense collective au sein de l’OTAN est régie par l’article 5. Cet article dispose que si un pays de l’OTAN est victime d’une attaque armée, chaque membre de l’Alliance considérera cet acte de violence comme une attaque armée dirigée contre l’ensemble des membres et prendra les mesures qu’il jugera nécessaires pour venir en aide au pays attaqué. »
C’est à la suite des événements tragiques du 11 septembre 2001 que l’article 5 fut utilisé pour la première fois. Cette solidarité sera utilisée pour agresser l’Afghanistan qui n’était ni pas une menace pour les États-Unis, et n’avait pas déclaré la guerre aux USA. Avant l’agression de l’Afghanistan, l’OTAN est intervenue en Yougoslavie, où aucun pays membre n’était menacé. Ce sera également le cas en Irak et en Lybie pour dit-on respectivement détention d’armes bactériologiques (ce qui était un mensonge d’ailleurs) et sauver les Lybiens. Toutes ces interventions ont créé misère et désolation.
CONCLUSION
Comme nous venons de le voir, nous pouvons affirmer sans risque de nous tromper que l’OTAN n’a jamais défendu un seul pays membre en danger. Sinon, l’Italie aurait dû bénéficier de cette solidarité en mars 2020 lors de la guerre qu’elle menait contre le Covid-19 (c’est le président français Emmanuel MACRON qui a affirmé qu’on était en guerre). Curieusement, c’est Cuba, un pays non membre de l’OTAN qui dépêché des médecins en Italie.
Questions, la solidarité de l’OTAN, est-ce seulement pour attaquer ou se défendre ?
Pourquoi le président ukrainien M. ZÉLENSKY prend-il tant de risques d’adhérer?
Qu’aurait gagné l’Ukraine si elle adhérait ?
Fait le 12/03/2022
Tapé GROUBERA, President du Mouvement pour la Renaissance de l’Afrique (moraf).
Auteur du livre CES AFRICAINS ENNEMIS DES AFRICAINS.
Mail : moraf.afrique@gmail.com
RÉFÉRENCES
[1]
Livre de Jean-Christophe Notin, « ILS ÉTAIENT 1038: Entretiens inédits avec les compagnons de la Libération » , éditions Tallandier, 2019, 400 pages.
[2]
Voir MÉMOIRES de guerre: L’Appel 1940-1942 du général de Gaulle, Éditions Plon, 1954, 436 pages.
[3] https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Conf%C3%A9rence_de_l%27Atlantique
[4] Voir le livre CES AFRICAINS ENNEMIS DES AFRICAINS de Tapé GROUBERA, Éditions Mary Bro Foundtion, 2020, pages 31 à 35.
[5] Livre de J.-R. TOURNOUX, JAMAIS DIT, Plon, 1971, page 198 à 204.
Commentaires Facebook