Comme je l’avais annoncé, le dialogue politique ne donnerait absolument rien de nouveau tant que rien ne dérange le parti au pouvoir. Si vous avez vu que les médias proches du pouvoir se sont précipités à faire la une de leurs journaux ce fameux dialogue politique, cela veut dire que ya pas eu match. Le Premier ministre Achi va bien dormir car rien ne dérange son patron. Celui qui a parlé trouvera le chef sur son chemin alors personne ne veut prendre le risque pendant les discussions. Les paparazzis veillent au grain. C’est ainsi que l’opposition s’est encore mordue la poussière. Tous les sujets ont été survolés au grand plaisir du gouvernement face à une opposition amorphe, presque inexistante, sans véritable leadership.
Qui a en charge les recommandations? D’ailleurs il n’y a pas eu de recommandations. Les sujets ont tous été survolés. Qui a le dernier mot, qui décide, qui signe? Qui accepte qu’il ait un nouveau découpage électoral? Qui décide que les prisonniers soient libérés? Qui décident de la levée des poursuites contre Soro, Blé Goudé, Gbagbo et bien d’autres? Qui décidera un jour du transfert politique effectif à Yamoussoukro? Les partis politiques mourants de l’opposition et les organisations de la société civile affamées ont été capables de poser les problèmes qui causent les crises lors des élections. Or, on ne prétend pas régler un problème sans s’interroger sur les causes, les origines du problème. Moi je vois deux problèmes mais en fait qui se résument en un: 1-L’absence des règles du jeu démocratique et de 2- Les pouvoirs étendus du président de la république.
Les règles du jeu démocratique. Les gens en parlent. Certains partis de l’opposition en parlent, pas tous les partis d’opposition. Le pouvoir a ses partis d’opposition qui lui sont favorables quelque soit les sujets de discussion. Et cela fausse le débat et les discussions. Pour le pouvoir, tout va bien et ainsi dans ces partis d’opposition qui lui sont proches on va répondre oh oui oui, tout va bien, on n’a pas besoin de modifications de ceci ou de cela. Tout va bien , le pays va bien. De tout cela le véritable enjeu dont personne ne veut parler demeure la fonction présidentielle dans notre système politique.
Le président de la république du haut de son perchoir a la main sur tous les leviers de l’État: les finances, l’armée, la justice. Les médias, le parlement, le sénat, la commission électorale, même la constitution, etc. Il contrôle même les partis d’opposition. C’est lui qui tire les ficelles du jeu démocratique. Pour voir un jour le jeu démocratique équilibré pour toutes les parties, il faut absolument réviser les fonctions du président de la république. Il faut arriver à équilibrer ces fonctions avec celles des autres institutions du pays. Sur papier ces institutions sont indépendantes les unes des autres mais en pratique c’est l’exécutif qui manipule tout le monde.
Tout part de lui et tout revient à lui. Tout est accroché à lui. Quand je parle du président de la république, je ne parle pas d’Alassane Ouattara. Je parle de la fonction présidentielle. Hier c’était Houphouët qui était au pouvoir, puis Bédié, Guéi, et ensuite Gbagbo. Aujourd’hui c’est Ouattara. Demain ce sera quelqu’un d’autre et ainsi de suite. Donc moi je ne rentre pas dans les schémas de pro ceci pro cela. Je parle de la fonction présidentielle en Afrique et en Côte d’Ivoire précisément. Il faut que les Africains et ivoiriens comprennent que leurs problèmes de crise politique ont pour source les pouvoirs étendus de l’exécutif. Il faut avoir le courage d’en parler afin de modifier la constitution dans ce sens. L’exécutif détient tous les pouvoirs de l’Etat et ce n’est pas bien pour la démocratie. Tout le monde veut ce poste parce que son détenteur devient en quelque sorte le propriétaire du pays. En démocratie, on équilibre les pouvoirs entre les institutions de l’État.
Regardons nos députés, ils ne peuvent pas s’exprimer, le sénat est mort né, la justice on en parle pas. C’est la source de nos palabres, divisions, corruption, népotismes, etc, etc. A la fin du fameux dialogue politique on se rend compte que tout est flou et rien de clair ne s’annonce. Le pouvoir a son plan pour conserver le pouvoir aussi longtemps que possible et l’opposition se gratte la tête. Tout le monde joue à cache cache surtout le pouvoir pourtant nous allons vers 2025, l’année électorale. Si rien n’est fait comme je le suggère, ne soyons pas surpris qu’il y ait des milliers de morts en 2025. Il faut réviser la constitution dans ce sens avant d’aller aux prochaines élections.
Merci
Dr. Charles Koudou, Administrateur en Santé
Consultant Indépendant en Santé et Développement, USA, Fondateur de la Société Civile Conscience Africaine pour le Développement (CAD) www.cnd1.org koudoucharles@gmail.com charleskoudou@facebook.com
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