L’ancien président des journalistes propose un entraîneur natif du pays pour les Éléphants footballeurs

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Au cours d’une conférence de presse samedi aux Deux Plateaux Les Perles, l’ancien président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’ivoire ( Unjci) a fait valoir son opinion sur la gestion de l’équipe nationale de football. Pour Traoré Moussa Ahmed dit MT, l’heure est venue de mettre fin à la valse des « mercenaires » étrangers. Il a proposé la piste des sélectionneurs locaux arguant que les entraîneurs recrutés outre Atlantique ne nous ont rien apporté. Selon le bilan qu’il en fait depuis les années où notre équipe est engagée sur le plan international jusqu’à ce jour, seul un, a pu relever le défi en remportant une coupe d’Afrique.

Pour soutenir ses arguments, il est parti du diagnostic suivant :

« Quand je jette un regard dans le rétroviseur, je me rends compte que durant ces dernières années, notre équipe nationale a vu défiler à sa tête plusieurs techniciens. Je me rends compte que nous ne nous inscrivons pas dans la durée. Nous sommes pressés et nous voulons tout de suite des résultats avec des entraineurs clé en main, capable de nous procurer ici et maintenant le graal. Quelle erreur grossière !
Quand j’observe la valse des coaches, je réalise que quelques locaux et un grand nombre d’expatriés ont conduit les Eléphants. En termes de résultats, le bilan détaillé donne ceci.

Depuis la mise sur pied de l’équipe nationale de football en 1960, elle a connu 36 sélectionneurs. Ce sont 21 techniciens expatriés dont 2 sont revenus à 2 reprises. 12 sont issus de la France, 3 de l’Allemagne, 2 du Brésil, 1 de la Pologne, 1 de la Bosnie-Herzégovine, 1 de la Suède, 1 de la Belgique.

10 sont issus de la Côte d’Ivoire. Sur les 10 Ivoiriens, Yéo Martial a remporté la CAN en 1992 ; Kamara Ibrahim a remporté la CAN des cadets en 2013 ; Kouadio Georges a remporté le trophée de l’UEMOA en 2008 ; Mama Ouattara, vice-champion CAN Junior en 2003.
Alain Gouaméné a remporté le Tournoi de Toulon en 2010 avec l’équipe nationale espoir ».

De ce constat qu’il dresse, il fait cette déduction : « Je réalise que les techniciens expatriés, mieux payés que nos ministres et présidents d’institution, avec une enveloppe de 30 à 45 millions de francs par mois n’ont pas des résultats toujours à la hauteur des sacrifices financiers consentis par l’Etat. »
Pour Traoré Moussa, il n’y a plus à chercher l’homme providentiel ailleurs. Il faut regarder parmi les compétences nationales. Et selon lui, le mieux placé pour être le coach des Eléphants est Touré Kolo l’ancien international ivoirien qui a eu un riche parcours dans le championnat anglais. Touré Kolo, déclare MT, est vu comme tête de pont, le tambour major de ceux à même d’entrainer notre équipe nationale comme Alain Gouaméné, Kamara Ibrahim, François Zahui et bien d’autres. Vantant les qualités de Kolo, le conférencier relève qu’il est peu influençable au regard de son expérience, de ses états de service et de sa situation sociale.

« J’aime bien les gens qui ont la fibre patriotique, des gens qui souffrent quand nous souffrons, des gens qui pleurent quand nous pleurons », affirme avec conviction le journaliste. Qui termine son plaidoyer par ce qu’il prévoit les prochains jours : « Nous allons créer un mouvement de journalistes pour ce combat ».

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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