Les politiciens et politiciennes en Côte-d’Ivoire doivent encore prouver leur volonté d’aller à des élections sans violences dans la transparence. Car à l’analyse, le document produit hier suite au 5e round du dialogue politique n’augure rien de bon. Aucun engagement des acteurs [pouvoir et opposition], que des propositions, des promesses, et le tout dans le flou sur la suite, à 3 ans de la prochaine présidentielle. Tout laisse donc à croire que le poker-menteur entre petits amis milliardaires en politique peut tranquillement continuer. On parle de réconciliation depuis plusieurs décennies, ça tourne en rond, les opposants comme Blé Goudé et Soro restent en exil, tous les exilés de la crise de 2011 ne sont pas encore de retour, le pays garde toujours des prisonniers politiques, l’épée de Damoclès plane sur la tête de l’opposition avec les poursuites liées aux violences de la présidentielle de 2020…Une promesse de « culture démocratique » trompeuse ! (Hervé Coulibaly)
Après la crise électorale de 2020, retour à la « culture démocratique »
L’opposition politique ivoirienne et le pouvoir ont signé un rapport appelant à « se départir de la violence comme mode d’accession au pouvoir » et « à mettre en place un processus de réparation et d’indemnisation des victimes de la crise électorale de 2020 ». Le scrutin, boycotté par l’opposition qui avait appelé à la « désobéissance civile », avait vu la réélection du président Alassane Ouattara pour un troisième mandat controversé.
Par Laszlo Perelstein/Jeune-Afrique
Après les violences lors des élections de 2020, les acteurs politiques de Côte d’Ivoire veulent jouer la carte de l’apaisement. Le dialogue entre pouvoir et opposition s’est achevé le 4 mars au soir en Côte d’Ivoire, après deux mois et demi de débats, les acteurs s’engageant notamment à renforcer « la culture démocratique ». Une vingtaine de partis politiques et 26 organisations de la société civile étaient conviés à la table du dialogue avec des membres du gouvernement.
Ils ont signé un rapport final appelant les acteurs politiques à « se départir de la violence comme mode d’accession au pouvoir », à mettre en place « un processus de réparation et d’indemnisation des victimes de la crise électorale de 2020 » et à renforcer « la culture démocratique au sein de la société ivoirienne ». Le rapport a également salué un dialogue qui s’est déroulé « dans la courtoisie, la bonne ambiance et un climat apaisé ».
« Tourner la page »
Ce processus visait à décrisper le climat politique après les violences électorales de la présidentielle de 2020 qui avaient fait 85 morts et 500 blessés. Le scrutin, boycotté par l’opposition qui avait appelé à la « désobéissance civile », avait vu la réélection du président Alassane Ouattara pour un troisième mandat controversé, jugé inconstitutionnel par l’opposition. « Tous ceux qui y vivent savent désormais que la Côte d’Ivoire a tourné la page, qu’elle est à nouveau ce pays de paix, d’hospitalité et de progrès », a assuré le Premier ministre Patrick Achi dans son discours de clôture des travaux. Les principaux partis politiques ont tous participé, même si les leaders de l’opposition, les ex-présidents Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, respectivement à la tête du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et du Parti pour les peuples africains (PPA-CI), se sont fait représenter.
Depuis la présidentielle de 2020, plusieurs signes d’apaisement sont perceptibles avec la tenue dans le calme d’élections législatives en mars 2021 et le retour de Laurent Gbagbo, acquitté par la Cour pénale internationale le 31 mars dernier. Ce dernier a cependant récemment lancé plusieurs piques à l’encontre d’Alassane Ouattara, qualifiant son troisième mandat de « coup d’État civil ». Les prochaines élections, municipales et régionales, doivent se tenir en 2023. La présidentielle doit quant à elle avoir lieu en 2025.
Avec AFP.
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