Depuis quelques jours, l’espace social ivoirien est alimenté par le débat et la colère des populations sur le renchérissement des prix sur le marché et la cherté de la vie. Comme explication à cette situation, le gouvernement et le Chef de l’Etat ont indexé des facteurs extérieurs et la déficience de l’offre. Pourtant, ce qui est en cause, en réalité, ce sont les nombreuses taxes qui privent le citoyen de son pouvoir d’achat. Lorsque l’on accroît la fiscalité et les charges patronales sans contrepartie, lesquelles constituent deux charges au niveau des entreprises, l’on les oblige à répercuter ces augmentations sur les prix des produits et le pouvoir d’achat des ménages. Lorsque les produits de consommation font l’objet de taxes diverses ou connaissent des problèmes d’écoulement pour diverses raisons, depuis les zones de production jusqu’à leur destination, les acteurs de la chaîne font supporter tout ce coût au consommateur pour conserver leur marge bénéficiaire. Pour le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire », les facteurs structurels, plus que tout autre, expliquent le dépérissement continu du pouvoir d’achat des ménages et la cherté de la vie en Côte d’Ivoire. Et, ne pas s’attaquer à ces facteurs structurels et se réfugier derrière des facteurs extérieurs, c’est exprimer son incapacité à apporter des solutions aux problèmes posés par les ivoiriens.
Du point de vue de certains experts, les taxes figurant dans les différentes annexes fiscales d’année en année sont les facteurs qui impactent le plus la hausse des prix en Côte d’Ivoire. Ces taxes qui font croître la consommation locale, donc les dépenses des ménages, et qui réduisent drastiquement leurs revenus ont pour but, au niveau macro-économique, d’agir sur le taux de croissance. C’est le prix de la croissance tant vantée par les gouvernants, une croissance que de nombreux économistes qualifient d’appauvrissante et qui se reflète dans la réduction du pouvoir d’achat des ménages.
D’année en année, le niveau des revenus en Côte d’Ivoire n’a fait que chuter sous l’effet conjugué et répété de ces facteurs. L’Etat de Côte d’Ivoire a choisi d’appauvrir les populations pour des gains macro-économiques dans le but de poursuivre sa politique d’endettement sur les marchés financiers, cette politique d’endettement qui génère plus d’impôts et de taxes d’année en année pour le remboursement de la dette et de ses intérêts. C’est l’envers de la politique économique du Président Alassane Ouattara.
En effet, le secret de la croissance économique en Côte d’Ivoire réside, entre autres, dans l’accroissement, sous l’effet des multiples taxes et autres augmentations fiscales, des dépenses de consommation des ménages, des investissements dans les infrastructures par l’intermédiaire d’investissements privés dynamiques et des dépenses de consommation de l’administration publique. Plus le taux de croissance s’améliore, plus les ménages s’appauvrissent ; la taxation induisant une augmentation de la consommation des ménages. Telle est la cruelle réalité que l’on essaie de cacher avec les données macro-économiques du PIB qui masquent à la fois les disparités criantes entre les grandes villes et le pays profond et la situation réelle du fonctionnaire, des salariés du privé et du citoyen ordinaire. La situation est que les ivoiriens, dans leur grande majorité, n’ont pas assez d’argent pour faire face à leurs besoins élémentaires : les produits sont trop chers sur le marché et hors de portée pour de nombreuses personnes.
Pour le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire », l’effort de lutte contre la vie chère devrait porter sur l’abandon de certaines taxes qui pèsent sur les importations, les entreprises et le pouvoir d’achat des ménages. Trop de taxes tuent les taxes, dit-on. La situation est intenable pour les ménages qui font face, à la fois, à une explosion du coût des loyers, à une augmentation des dépenses d’électricité, d’eau, de santé, d’éducation, de transport, de nourriture et autres biens de consommation.
Cette situation risque de s’aggraver davantage avec la crise ukrainienne qui va entraîner un surenchérissement des prix des produits importés d’Europe. Dès maintenant, la Côte d’Ivoire devrait chercher à évaluer l’état de ses stocks en produits laitiers, céréaliers, pharmaceutiques, pétroliers, gaziers, etc. ainsi que ses capacités de résilience en cas de choc mondial pouvant entraîner la rupture des circuits d’approvisionnement. Tous les scénarios devraient être imaginés pour une proactivité rapide, efficace et coordonnée. La mise en place d’un conseil national de sécurité alimentaire et énergétique devrait être activée et la politique de rapatriement ou de réorientation vers d’autres pays des ivoiriens bloqués en Ukraine devrait s’inscrire dans cette stratégie globale coordonnée.
Malgré la rhétorique de victimisation entretenue de part et d’autre, les doctrines militaires en confrontation dans la crise ukrainienne sont des doctrines offensives dont de nombreux pays en Afrique et ailleurs dans le monde ont goûté aux bienfaits en matière de respect des droits de l’homme et de respect de la souveraineté des peuples. Elles sont arrivées, par concentration centripète, aux termes de leurs confrontations sur différents théâtres d’opérations extérieures. L’antagonisme est total, ouvert et imprévisible. Gouverner, c’est savoir anticiper.
Fait à Abidjan, le 28 février 2022.
Pour « Les Démocrates de Côte d’Ivoire ».
Le Président
Pr. Séraphin Prao
Soyons un peu plus concret.
Quelles sont les nouvelles taxes qui ont un impact sur les denrées alimentaires ?
Quelles sont les taxes anciennes qui ont subi une augmentation ?
Et pour le prof en sciences économiques que vous êtes,vous êtes mieux placé pour faire une étude comparative pour en sortir une différence significative.
À chacun sa lorgnette !!