Plusieurs voix s’élèvent en Europe pour appeler au boycott du gaz russe suite à l’offensive militaire russe en Ukraine. Selon Moscou, cette offensive a pour but principal d’annihiler toute velléité d’adhésion à l’Otan de ce pays frontalier, ancienne république soviétique, qui détient la technologie nucléaire. Le PDG du groupe français TotalEnergie (ex TotalElf) leur rappelle ici les réalités du marché. En effet, selon Pouyanné, l’Europe qui tire au moins 40% de son gaz de la Russie, n’a pas les moyens de se priver du gaz russe. En tout cas, pas dans l’immédiat.
Suivez son explication.
Le gaz russe n’est pas remplaçable en Europe dans l’immédiat, souligne le PDG de TotalEnergies
Il n’existe pas de solution à court terme pour remplacer sur le marché du gaz européen les importations venues de Russie, si celles-ci devaient cesser du fait de la guerre en Ukraine, a souligné jeudi le président du groupe TotalEnergies, Patrick Pouyanné. Ce dernier a qualifié la situation d’« inquiétante » dans la mesure où l’Union européenne importe 40 % de ses besoins en gaz de la Russie.
« Pour alimenter l’Europe en gaz, soit on a des tuyaux soit on a des terminaux de regazéification où on amène du gaz naturel liquéfié [GNL]. Or ils sont tous pleins en ce moment, et on n’a pas assez de terminaux en Europe pour regazéifier le gaz liquéfié afin de remplacer les 40 % de gaz russe », a précisé M. Pouyanné.
Selon lui, « il faut deux à trois ans pour construire un terminal. La France en a, l’Allemagne n’en a aucun, et donc quand on me dit “comment vous faites si les 40 % de gaz russe disparaissent”, alors là je peux vous dire que je ne sais pas faire. Je saurai faire dans deux, trois ans, si on construit des terminaux, car on a du gaz mais il faut pouvoir l’amener. On a là un problème d’infrastructure ».
Propos rapportés par Le Monde en ligne
Photo: Pouyanné, 2e rangée de gauche, The St. Petersburg International Economic Forum 2021 June 2 to 5
Non, la France n’est pas en guerre. Elle n’est pas attaquée directement et n’est pas liée par un traité de défense à l’Ukraine. Ce que nous risquons, ce sont des contre-sanctions de la Russie à partir du moment où les sanctions des pays occidentaux, dont la France, seront déclenchées. Les tensions dues à la guerre et les sanctions vont donc avoir un impact sur l’économie, il faut s’y attendre.
Sylvie Kauffmann
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