Aboisso- Précarité, démotivation, absence de budget… Clarisse Mahi découvre la galère des centres sociaux

Ce qu’elle veut faire pour la relance

Après avoir adopté récemment son manuel de procédures pour une redynamisation des centres sociaux en Côte d’ivoire, la secrétaire d’état aux affaires sociales Clarisse Mahi était en visite dans le département d’Aboisso jeudi. Du chef-lieu de département Aboisso, elle s’est rendue à Ayamé et Maféré. Elle voulait se rendre compte du fonctionnement des structures sous sa tutelle, notamment les centres sociaux. Ces établissements ont un rôle majeur à jouer dans l’ambition de la Côte d’ivoire solidaire, slogan cher au gouvernement Ouattara.

Dans les localités qu’elle a parcourues, la secrétaire d’état a pu se rendre compte de l’état de déliquescence des structures face à une demande sociale ascendante ces dernières années. Dans les locaux de ce qui sert de centre social à Aboisso, M. N’da, directeur régional de son ministère a égrené les problèmes administratifs et financiers auxquels il fait face chaque jour. Ces problèmes se résument en une fuite des travailleurs sociaux. Ceux-ci, révèle le directeur régional, arrivent et partent aussitôt vers des services plus prometteurs de l’administration. Il met également en exergue la démotivation de ceux qui restent estimant être les parents-pauvres de l’administration ivoirienne. Autre faiblesse mise en lumière, la faiblesse ou l’absence d’un budget propre à la direction régionale. « Nous vivons une situation de précarité alors que toutes les ONG s’appuient sur les travailleurs sociaux pour développer leurs programmes », achève-t-il en complaintes.

Dans sa réponse, l’envoyée du gouvernement s’est voulu compatissante devant ce sombre tableau qui lui est présenté. Elle affiche cependant un optimisme avec des mots d’encouragement au personnel. Présentant les perspectives, elle déclare que le gouvernement prend désormais à bras-le-corps la question des centres sociaux. Toute chose qui justifie son déplacement sur le terrain au moment où des chantiers de construction de nouveaux centres sociaux sont lancés. « On a démarré un processus. On connaît toutes vos frustrations. Ceux qui partent, laissez-les partir, ils vont revenir. Quand vous avez choisi d’être au service des autres, il faut l’assumer. Ceux qui sont partis, ils n’ont pas choisi ce métier. Ils sont là par accident. Nous sommes là pour valoriser votre métier. Il faut rendre visible votre action », rassure-t-elle ses hôtes. Sur un autre ton, elle ébauche le plan du gouvernement visant à restaurer les travailleurs et les centres sociaux. « D’ici à 2025, on aura réglé la moitié de vos problèmes. Vous n’êtes pas orphelins. Nous sommes là pour vous épauler à accomplir vos tâches », a-t-elle promis avant de mettre fin à sa mission non sans recevoir des présents de la part des personnels administratifs du département et du président du conseil régional Aka Aouélé.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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