La sous-région ouest africaine est en proie à des bruits de botte. En quelques mois seulement, trois tentatives sur quatre de coups d’état ont abouti. Guinée, Mali, Burkina Faso. A ces coups-d’État, répond la Cedeao coups de sanctions. Une situation qui déchaîne analystes, observateurs de la scène politique africaine et partis politiques.
Le Pdci-Rda (rassemblement démocratique africain), le plus vieux parti de Côte d’ivoire, voire d’Afrique après l’Anc ne s’est pas officiellement exprimé comme son allié, le Ppa-Ci de Laurent Gbagbo. Toutefois, le porte-parole de la formation politique dirigée par Konan Bédié a tenté une explication de son mutisme sur une question aussi lancinante.
Au cours d’un récent rendez-vous avec la presse au siège de Cocody, Bredoumi Soumaïla [photo] a été invité par les journalistes à exprimer ce que le Pdci pense de ces coups d’état réussis et des sanctions de la Cedeao contre le Mali. Sa réponse s’est voulue prudente et diplomatique. « Au Pdci nous considérons que des domaines sont réservés à l’État. C’est la diplomatie et les affaires étrangères. Notre président a dirigé l’État. Donc notre position ne doit pas se faire comme celle des autres. (…) Ce sont des problèmes stratégiques et si réaction il doit y avoir, le président l’exprimera. Nous avons de quoi faire au plan national. Toutefois nous déplorons ce qu’il se passe dans la sous-région », a-t-il botté en touche.
Une position assez surprenante. Pour des observateurs de la scène politique, le porte-parole du Pdci et coordonnateur de la grande cellule de coordination de la communication devrait par principe condamner d’abord les coups de force, son parti ayant été une grande victime du putsch de décembre 1999 en Côte d’ivoire.
L’unique coup-d’État qu’est connu la Côte-d’Ivoire durant sa courte histoire.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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