Dissensions au Pdci – « A Yopougon il n’y a pas de salut individuel…Nous serons intransigeants »
Depuis un temps, les délégations communales du Pdci-Rda à Yopougon bruissent de dissensions et de palabres. A la base, les ambitions électorales de certains cadres qui se sont déjà déclarés candidats aux futures municipales avant l’heure. Cette situation entraîne les militants dans une bataille interne par clans interposés. Le plus actif est celui du nouveau député Dia Houphouët qui semble foncer tête baissée foulant au pied les règles de discipline de son parti. Tous ces bruits sont parvenus aux oreilles des hauts dirigeants du Pdci-Rda qui ont profité de la journée de remobilisation organisée dimanche 6 février à Yopougon Kouté pour clarifier les choses.
A la rescousse, le secrétaire exécutif Kakou Guikahué n’est pas allé du dos de la cuillère pour tancer les fauteurs de troubles. Pour lui, les choses sont claires. Aucune ambition ne peut prospérer en dehors du parti et chacun a le devoir militant d’observer les règles de fonctionnement du parti. Il n’a pas cité de nom mais son message visait à faire le ménage.
« Le Pdci est avant tout le Pdci et doit le demeurer. Mais il nous faut des encadreurs de poigne. (…) Au Pdci, il n’y a pas de salut individuel à Yopougon. Il y a un salut collectif. Notre salut se trouve dans la primauté du parti et nous serons intransigeants là-dessus. Le Pdci est né pour servir le vaillant peuple de Côte d’ivoire. Ce n’est pas un parti importé. C’est pourquoi qui que vous soyez vous n’êtes pas au-dessus du Pdci. Nous ne saurons tolérer quiconque veut se mettre au-dessus du Pdci », a tonné Kakou Guikahué de sa voix volubile et d’autorité, dans un langage accessible.
Rappelant le passé glorieux de sa formation dans la plus grande commune du pays, Pr. Guikahué a tenu à préciser le fonctionnement habituel des structures du parti. Il a expliqué qu’il y a certes le sommet mais surtout les structures de base chapeautées par les délégations. Les premiers patrons, a-t-il expliqué, ce sont les délégués avec lesquels les secrétaires de section doivent composer pour toute activité. « Si vous faites quelque chose, le député doit rentrer dedans. S’il ne veut pas rentrer dedans, appelez-moi je vais le faire rentrer », a-t-il étayé avant d’inviter les militants à caresser ensemble le rêve de l’unité et de la cohésion.
Cela dit, le secrétaire exécutif du Pdci a annoncé les couleurs du 13e congrès ordinaire du parti, en préparation. Pour lui, il n’y a pas à tergiverser, Henri Konan Bédié doit être le candidat unique à la présidence du Pdci. Aussi a-t-il encensé ceux qui l’ont précédé au pupitre tant leurs déclarations sont allées dans ce sens. Les jeunes, les femmes, les délégués, tous ont promis de plébisciter l’octogénaire pour encore diriger le parti houphouetiste.
Noël Akossi Bendjo, le désormais conseiller réconciliation et cohésion de Bédié a insisté sur la nécessité de l’harmonie au sein du vieux parti qui dit-il a le devoir de construire une Côte d’ivoire de paix et de dialogue.
Le député Dia Houphouët était le grand absent même s’il s’est fait représenter. Sa collègue N’guessan Euphrasie était là, quant à elle et son discours ne s’est pas démarqué de la symphonie des paroles entendues cet après-midi-là. Invité, le député Ppa-Ci Michel Gbagbo n’a pas craché sur une occasion de se faire ovationner à la simple évocation de son nom.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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