Une convention annoncée à Yamoussoukro pour analyser les enjeux
Réunis au sein du Syndicat des agriculteurs miniers de Côte d’ivoire (Synamici), les orpailleurs ont donné de la voix le samedi 29 janvier dans un hôtel de Yamoussoukro. Leur président Fanny Idrissa a rencontré la presse pour évoquer les problèmes liés à leur secteur d’activité. Il avait à ses côtés son vice-président Amédée Djè et plusieurs délégués venus de toutes les zones minières du pays.
D’entrée, M. Fanny a dit inscrire les actions de son syndicat dans la vision du chef de l’état Alassane Ouattara qui entend lutter contre l’orpaillage clandestin. Toutefois, le conférencier a fait valoir que les agriculteurs miniers jouent un rôle de développement et de lutte contre la pauvreté dans les zones où ils opèrent. Ainsi, l’État devrait plutôt revoir la question de l’extraction des mines et ne pas se contenter d’attribuer des permis aux grands miniers et laisser ceux-ci à la merci des populations. Pour lui, ces détenteurs de permis ne travaillent pas suffisamment dans l’intérêt des populations riveraines là où ceux qui sont traités d’orpailleurs clandestins font des conventions avec les villages pour leur apporter un minimum de confort : eau potable, écoles, centres de santé.
Pour M. Fanny, la solution se trouve aujourd’hui dans l’adaptation de la loi minière. Faire en sorte que si la recherche en profondeur du sous-sol (300 à 400 m) est attribuée aux miniers industriels, les mines en surface soit l’affaire des petits orpailleurs généralement qualifiés de clandestin car n’ayant pas de permis. « Notre syndicat veut amener l’État à avoir un autre regard sur les orpailleurs et sur la richesse de notre sous-sol. Notre ambition, c’est d’organiser toutes les structures coopératives sur le terrain. L’État doit apporter des améliorations à l’exercice de notre profession. Nous apportons le développement dans les campagnes. Accompagnez nous mais ne vous braquez pas sur les orpailleurs. Les grandes mines n’apportent pas le développement dans le fin fond du pays ». Ce plaidoyer est du président Fanny Idrissa qui a également lancé un message de sensibilisation aux orpailleurs. « Faites l’effort de quitter la clandestinité. Le syndicat ne peut vous venir en aide que si vous êtes en conformité avec la loi. Travaillez avec les villages, trouvez des conventions avec eux », a-t-il lancé.
Une convention est du reste programmée du 16 au 19 février 2022 à Yamoussoukro afin d’analyser tous les contours. Le premier ministre Patrick Achi y est annoncé et le thème est : « Les enjeux socio-économiques, environnementaux et sécuritaires de l’exercice légal de l’orpaillage en Côte d’ivoire : de la clandestinité à la légalité »
SD de retour de Yakro
sdebailly@yahoo.fr
Commentaires Facebook