La multitude d’organes, c’est la démocratisation du parti
Au Pdci, il faut désormais s’habituer à une voix et à une silhouette, celles de Bredoumy Soumaïla Kouassi. Le député de Kokomian et Tankessé à l’Est de la Côte d’ivoire dirige désormais la Grande cellule de coordination de la communication (Gccc) du Pdci en même temps qu’il assure le porte-parolat de ce parti. C’est lui qui était jeudi 27 janvier face aux journalistes au cours du traditionnel déjeuner de presse du nouvel an.
Il a, plus d’une heure durant, éclairé les ambitions du Pdci à trois ans de la présidentielle. Pour lui, si 2021 n’a pas été une année faste eu égard aux séquelles de l’année électorale 2020 qui fût calamiteuse, le parti septuagénaire est déterminé à mettre toutes ses troupes en ordre de bataille afin que 2025 ne lui échappe point. Il a élucidé plusieurs points. La gouvernance Ouattara et la posture du Pdci, la gestion des filières agricoles, la politique nationale, la vie du Pdci.
Désormais affiché dans l’opposition, le conférencier s’est dit fier de son parti qui apporte une contradiction constructive surtout au niveau du parlement. Pourtant, dit-il, beaucoup s’étaient interrogés sur l’option du Pdci à participer aux législatives de 2021 après le fiasco électoral de 2020.
Il s’est offusqué de ce que malgré l’existence de deux chambres parlementaires, assemblée nationale et sénat, le pouvoir soit toujours enclin à légiférer par ordonnances. « Les ordonnances sont utilisées de manière excessive », s’inquiète-t-il faisant valoir que sur 23 lois, 11 ont été examinées en commission quand 9 lois ont été adoptées par ordonnance sans possibilité d’amendements.
Allant plus loin dans ses critiques lors des travaux parlementaires, M. Bredoumy a relevé qu’au terme de l’examen de la loi de règlement 2020, le taux de pauvreté est resté statique alors qu’il devait aller à la baisse. Plus grave, 14 ministères au regard des chiffres livrés par la Cour des comptes, n’ont pas bien fonctionné par manque de budget quand d’autres ont utilisé plus de 30 % de leur budget sans produire les résultats escomptés. Il cite le ministère de l’agriculture où moins de 3 % du budget a été consacré au financement des secteurs agricoles alors qu’il en fallait plus. Le budget n’aurait pas également tenu compte de certaines lois d’orientation de l’agriculture, selon le député.
Le financement de l’économie, a-t-il encore dénoncé est adressé à des secteurs qui ne sont pas productifs.
Face à cette gouvernance de l’exécutif ivoirien, le porte-parole du Pdci a fait savoir qu’à chaque fois, le Pdci s’est dressé face à la majorité soit pour amender les textes ou pour voter en faveur si ses préoccupations sont prises en compte. Pour lui la présence du Pdci au parlement est donc productive pour la gestion du pays. « Si nous n’étions pas au parlement, le Plan national de développement (Pnd) aurait été voté avec des chiffres faux », a-t-il révélé.
Sur l’autre chapitre en lien avec la création d’organes de direction au sein du Pdci comme le comité politique, le comité de mobilisation des ressources, le comité de surveillance, la grande cellule de coordination de la communication…, le conférencier a indiqué que c’était là un signe de vitalité du parti. A propos, il fera ce commentaire :
« Il faut que tous les cadres soient mis à contribution. Le pouvoir a été partagé mais pas la responsabilité. Bedié a fait le bilan et a estimé qu’il fallait associer tout le monde. Surtout que les textes lui donnent compétence de mettre en place ces organes. C’est une démocratisation du parti ».
Il reprendra à son compte une maxime houphouetienne « tous les changements ont leur côté mélancolique » mais M. Bredoumy veut qu’on juge toutes ces décisions de Bédié aux résultats.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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