« Il faut une refonte pour adapter le parti aux nouveaux défis »
Cissé Tiémoko est cadre du Rhdp. Il était candidat aux législatives de 2021 à Marcory pour le compte de ce parti. Mais il est surtout homme d’affaires en relation avec des entreprises coréennes. Il est celui dont le père a introduit la coréenne Hundai en Cote d’ivoire. Dans cette interview il parle de la restructuration de son parti ainsi que de l’expérience coréenne en matière de lutte contre la corruption. Il était invité dans ce pays d’Asie dans la même délégation que le ministre Zoro Bi Balo
Vous avez été candidat du Rhdp, aux dernière élections législatives à Marcory. Votre parti vient d’amorcer une profonde restructuration dont les contours seront connus en janvier 2020. Qu’attendez-vous de cette nouvelle orientation ?
J’attends énormément de cette nouvelle orientation qui doit venir combler certains vides. Et surtout corriger une multitude de dysfonctionnements. Je pense qu’il est temps de retrousser les manches et être au diapason du chef de l’Etat qui a une longueur d’avance. C’est vrai que ce n’est pas facile de le suivre, mais le rythme est imposé, nous devons suivre. Il n’y a qu’à travers cela que nous pouvons relever les challenges et être le pays émergent que nous souhaitons tous. Le Rhdp a fort à faire, nous serons jugés sur nos actes donc cette organisation est quasi inéluctable. J’ai pour habitude de le dire, chaque chose en son temps. La machine a fonctionné jusqu’à un certain temps, il y a des défis nouveaux et il est normal dans ce cas qu’il y ait une refonte de certaines approches pour adapter la machine aux nouveaux défis.
Le dialogue politique prôné par le chef de l’Etat rentre dans sa 5è phase la semaine prochaine, après la plénière conduite par le Premier ministre. Qu’attendez-vous de ces pourparlers entre le gouvernement et les partis politiques ?
Nous attendons tous un climat apaisé dans lequel l’Ivoirien retrousse ses manches et se mette ardemment au travail pour le bien commun. Mais je ne suis pas un rêveur. Le dialogue politique pour moi, n’a de sens que si nous acceptons le fait que le pouvoir d’Etat, quand il est exercé par un groupe donné, est convoité par un autre groupe qui ne rêve que de faire tomber le premier groupe pour le remplacer. Alors quand on pose cette action, il faut éviter d’être crédule en allant à ce genre de dialogue en pensant que par un coup de baguette magique, nous ramènerons des opposants indécrottables qui ont fait preuve de peu de bonne foi par moment, à être beaucoup conciliants. Il faut gérer la situation avec une main de fer dans un gant de velours. Ce qui est négociable l’est, ce qui ne l’est pas ne l’est pas. Il faut tenir le langage de la vérité et ne pas s’éterniser dans un dialogue qui accouchera tôt ou tard d’une sourie, qui aura fait perdre d’énormes ressources en temps et en énergie. Il faut éviter de s’embourber dans des discussions. De façon concrète, là où il faut être conciliant, l’être, quand on s’est trompé, le reconnaitre.
En tant qu’invité du secteur privé, quel discours avez-vous tenu à vos interlocuteurs de la Corée du Sud où vous étiez récemment ?
Je leur ai dit que l’Ivoirien peut, peut-être, mettre du temps à se lancer, à s’ouvrir aux autres mais je reste convaincu qu’une fois que nous avons pris le terrain, nous sommes d’excellents élèves et nous sommes la tête du peloton. Et pour les chahuter, j’ai dit qu’ils n’ont qu’à voir le domaine du Taekwondo, l’art martial qu’il nous ont appris et dont nous sommes les champions du monde. Alors j’ai demandé qu’ils viennent nous accompagner d’un point de vue technologique, au niveau industriel. Ils verront ce dont nous sommes capables. Parce que c’est dans l’intérêt compris des deux nations. Nous, nous cherchons l’émergence, eux ils cherchent de nouveaux marchés à conquérir. J’ai enfoncé le clou en disant qu’il n’existe pas en Afrique de l’Ouest, meilleure signature que la signature de la Côte d’ivoire, eu égard à notre puissance économique dans la sous-région. Je les ai mis au défi de trouver ailleurs un meilleur cadre de collaboration. Nous avons les meilleures garanties qui puissent exister et qu’ils soient rassurés, la signature du Président Ouattara ou du gouvernement ivoirien vaut mieux que toutes les signatures -toute modestie mise à part- dans la sous-région. Et qu’ils fassent de la Côte d’Ivoire un hub et à partir de ce hub-là, ils vont se projeter dans les autres pays. Voilà un peu le discours que je leur ai tenu et nous les avons évidemment invités à venir se rendre compte des faits sur le terrain.
Que proposent les privés ivoiriens aux Coréens, et qu’attendez-vous d’eux ?
Ce que nous leur proposons dans l’immédiat, sans coup férir, c’est un accompagnement fort de leur expérience. Le premier, c’est celui du cadre de la mission du ministre de la Bonne gouvernance, la lutte contre la corruption. Des chiffres effarants : 25 000 milliards de déperdition liée à la corruption et à la bonne gouvernance. Pendant ce temps nous recevons 1500 milliards d’aide, le calcul est vite fait. Si nous réduisons l’impact négatif de cette malgouvernance, ne serait-ce que de 70%, nous sommes en mesure de nous passer de toute aide extérieure. Et cela, le ministre Zoro Bi Ballo l’a martelé constamment à Seoul. Et moi-même ça m’a ouvert les yeux sur des choses (…) S’agissant du secteur privé, on ne propose pas mieux aux Coréens que leur implantation en Côte d’Ivoire parce qu’ils sont quelque peu méfiants. C’est une nation qui œuvre énormément en Asie, en Europe mais qui semble quelque peu trouver l’Afrique plus lointaine, peu sûre à travers des clichés de guerre, de conditions difficiles d’existence, de manque de respect des engagements. Je leur ai dit tout simplement que de la même façon que leurs prédécesseurs dont Me Kim, ont bravé les océans pour s’installer en Côte d’Ivoire, et à l’instar de mon père qui, en 1972 a fait le déplacement en Corée et revenir avec la première cadre de distribution de Hyundai, ils peuvent venir (…) Nous sommes là pour ce genre de promotion et mon projet immédiat, c’est l’installation d’un hub industriel coréen en Côte d’Ivoire. Et ça je pense que -je ne trahis pas un secret- Son excellence M. le Premier ministre a une vision similaire concernant la Corée. Nous savons que les Coréens sont travailleurs, disciplinés, organisés. Je pense qu’un gentleman agreement avec la Corée sera plus bénéfique que d’autres pays en Asie (…) Si aujourd’hui nous avons une zone franche avec une multitude d’industriels coréens installés, déjà en terme de main d’œuvre, nous gagnons.
Pensez-vous que la lutte contre la corruption engagée par le ministre Zoro Bi Ballo, sur instructions du Président Ouattara peut briser le mur de méfiance entre les Coréens et l’Etat ivoirien ?
C’est plus que certain ! Je le disais tout à l’heure, l’une des craintes des Coréens c’est le manque de respect des engagements. Or cette lutte contre la corruption fait partie de cet ensemble de pesanteurs qui font que la Côte d’Ivoire n’arrive pas à atteindre certains objectifs. Il va de soi que le discours tenu par le ministre Zoro Bi Ballo a plu aux Coréens. Déjà, nous avons travaillé sur une quinzaine d’industries possibles dans cette zone et nous en serons fiers en tant qu’adepte de la vision du chef de l’Etat, d’ajouter une pierre à l’édifice pour les générations futures. Si les Coréens n’avaient pas été convaincus, accrochés par le ministre Zoro Bi Ballo, nous ne serions pas à ce niveau. Ils sont dans le starting-block. L’œuvre du ministre de la Bonne gouvernance ne peut que faciliter les choses.
Quels sont éléments d’appréciation ?
Ce sont des anecdotes très significatives. En Corée, je me suis déplacé à la caisse d’un restaurent pour régler la note. Après quoi, j’ai donné un pourboire conséquent à la caissière, dans nos réflexes conditionnés. Mais j’ai failli créer un scandale. La caissière s’est mise à crier, à s’offusquer de mon geste. La dame a refusé, disant que tout est inclus dans la facture.
Et lorsque la délégation ivoirienne offre un cadeau lors de la mission économique à un de ses collègues, un conseiller du ministre coréen rentre en contact avec la délégation ivoirienne pour demander la valeur du cadeau du ministre. Parce que tenez-vous bien, on ne fait pas de cadeau, je crois, au-delà de 50 000 FCFA. Si vous dépassez cette barre, il y a une procédure particulière. Sans compter des plateformes technologiques qui permettent tous les payements, qui sont tracés (…). C’est pour cela que j’ai été subjugué par les interventions du ministre qui a cité le Rwanda où il existe un système d’évaluation de chaque personne de l’administration, chaque ministre est évalué… Force est de reconnaitre que nous avons besoin de l’expérience coréenne (…) Il s’agit de nettoyer le parebrise pour une meilleure visibilité pour le futur.
In Le Matin (Larges extraits)
« Il faut une refonte pour adapter le parti aux nouveaux défis »
Il parle de l’expérience coréenne en matière de lutte contre là corruption.
Cissé Tiémoko est cadre du Rhdp. Il était candidat aux législatives de 2021 à Marcory pour le compte de ce parti. Mais il est surtout homme d’affaires en relation avec des entreprises coréennes. Il est celui dont le père a introduit la coréenne Hundai en Cote d’ivoire. Dans cette interview il parle de la restructuration de son parti ainsi que de l’expérience coréenne en matière de lutte contre la corruption. Il était invité dans ce pays d’Asie dans la même délégation que le ministre Zoro Bi Balo
Vous avez été candidat du Rhdp, aux dernière élections législatives à Marcory. Votre parti vient d’amorcer une profonde restructuration dont les contours seront connus en janvier 2020. Qu’attendez-vous de cette nouvelle orientation ?
J’attends énormément de cette nouvelle orientation qui doit venir combler certains vides. Et surtout corriger une multitude de dysfonctionnements. Je pense qu’il est temps de retrousser les manches et être au diapason du chef de l’Etat qui a une longueur d’avance. C’est vrai que ce n’est pas facile de le suivre, mais le rythme est imposé, nous devons suivre. Il n’y a qu’à travers cela que nous pouvons relever les challenges et être le pays émergent que nous souhaitons tous. Le Rhdp a fort à faire, nous serons jugés sur nos actes donc cette organisation est quasi inéluctable. J’ai pour habitude de le dire, chaque chose en son temps. La machine a fonctionné jusqu’à un certain temps, il y a des défis nouveaux et il est normal dans ce cas qu’il y ait une refonte de certaines approches pour adapter la machine aux nouveaux défis.
Le dialogue politique prôné par le chef de l’Etat rentre dans sa 5è phase la semaine prochaine, après la plénière conduite par le Premier ministre. Qu’attendez-vous de ces pourparlers entre le gouvernement et les partis politiques ?
Nous attendons tous un climat apaisé dans lequel l’Ivoirien retrousse ses manches et se mette ardemment au travail pour le bien commun. Mais je ne suis pas un rêveur. Le dialogue politique pour moi, n’a de sens que si nous acceptons le fait que le pouvoir d’Etat, quand il est exercé par un groupe donné, est convoité par un autre groupe qui ne rêve que de faire tomber le premier groupe pour le remplacer. Alors quand on pose cette action, il faut éviter d’être crédule en allant à ce genre de dialogue en pensant que par un coup de baguette magique, nous ramènerons des opposants indécrottables qui ont fait preuve de peu de bonne foi par moment, à être beaucoup conciliants. Il faut gérer la situation avec une main de fer dans un gant de velours. Ce qui est négociable l’est, ce qui ne l’est pas ne l’est pas. Il faut tenir le langage de la vérité et ne pas s’éterniser dans un dialogue qui accouchera tôt ou tard d’une sourie, qui aura fait perdre d’énormes ressources en temps et en énergie. Il faut éviter de s’embourber dans des discussions. De façon concrète, là où il faut être conciliant, l’être, quand on s’est trompé, le reconnaitre.
En tant qu’invité du secteur privé, quel discours avez-vous tenu à vos interlocuteurs de la Corée du Sud où vous étiez récemment ?
Je leur ai dit que l’Ivoirien peut, peut-être, mettre du temps à se lancer, à s’ouvrir aux autres mais je reste convaincu qu’une fois que nous avons pris le terrain, nous sommes d’excellents élèves et nous sommes la tête du peloton. Et pour les chahuter, j’ai dit qu’ils n’ont qu’à voir le domaine du Taekwondo, l’art martial qu’il nous ont appris et dont nous sommes les champions du monde. Alors j’ai demandé qu’ils viennent nous accompagner d’un point de vue technologique, au niveau industriel. Ils verront ce dont nous sommes capables. Parce que c’est dans l’intérêt compris des deux nations. Nous, nous cherchons l’émergence, eux ils cherchent de nouveaux marchés à conquérir. J’ai enfoncé le clou en disant qu’il n’existe pas en Afrique de l’Ouest, meilleure signature que la signature de la Côte d’ivoire, eu égard à notre puissance économique dans la sous-région. Je les ai mis au défi de trouver ailleurs un meilleur cadre de collaboration. Nous avons les meilleures garanties qui puissent exister et qu’ils soient rassurés, la signature du Président Ouattara ou du gouvernement ivoirien vaut mieux que toutes les signatures -toute modestie mise à part- dans la sous-région. Et qu’ils fassent de la Côte d’Ivoire un hub et à partir de ce hub-là, ils vont se projeter dans les autres pays. Voilà un peu le discours que je leur ai tenu et nous les avons évidemment invités à venir se rendre compte des faits sur le terrain.
Que proposent les privés ivoiriens aux Coréens, et qu’attendez-vous d’eux ?
Ce que nous leur proposons dans l’immédiat, sans coup férir, c’est un accompagnement fort de leur expérience. Le premier, c’est celui du cadre de la mission du ministre de la Bonne gouvernance, la lutte contre la corruption. Des chiffres effarants : 25 000 milliards de déperdition liée à la corruption et à la bonne gouvernance. Pendant ce temps nous recevons 1500 milliards d’aide, le calcul est vite fait. Si nous réduisons l’impact négatif de cette malgouvernance, ne serait-ce que de 70%, nous sommes en mesure de nous passer de toute aide extérieure. Et cela, le ministre Zoro Bi Ballo l’a martelé constamment à Seoul. Et moi-même ça m’a ouvert les yeux sur des choses (…) S’agissant du secteur privé, on ne propose pas mieux aux Coréens que leur implantation en Côte d’Ivoire parce qu’ils sont quelque peu méfiants. C’est une nation qui œuvre énormément en Asie, en Europe mais qui semble quelque peu trouver l’Afrique plus lointaine, peu sûre à travers des clichés de guerre, de conditions difficiles d’existence, de manque de respect des engagements. Je leur ai dit tout simplement que de la même façon que leurs prédécesseurs dont Me Kim, ont bravé les océans pour s’installer en Côte d’Ivoire, et à l’instar de mon père qui, en 1972 a fait le déplacement en Corée et revenir avec la première cadre de distribution de Hyundai, ils peuvent venir (…) Nous sommes là pour ce genre de promotion et mon projet immédiat, c’est l’installation d’un hub industriel coréen en Côte d’Ivoire. Et ça je pense que -je ne trahis pas un secret- Son excellence M. le Premier ministre a une vision similaire concernant la Corée. Nous savons que les Coréens sont travailleurs, disciplinés, organisés. Je pense qu’un gentleman agreement avec la Corée sera plus bénéfique que d’autres pays en Asie (…) Si aujourd’hui nous avons une zone franche avec une multitude d’industriels coréens installés, déjà en terme de main d’œuvre, nous gagnons.
Pensez-vous que la lutte contre la corruption engagée par le ministre Zoro Bi Ballo, sur instructions du Président Ouattara peut briser le mur de méfiance entre les Coréens et l’Etat ivoirien ?
C’est plus que certain ! Je le disais tout à l’heure, l’une des craintes des Coréens c’est le manque de respect des engagements. Or cette lutte contre la corruption fait partie de cet ensemble de pesanteurs qui font que la Côte d’Ivoire n’arrive pas à atteindre certains objectifs. Il va de soi que le discours tenu par le ministre Zoro Bi Ballo a plu aux Coréens. Déjà, nous avons travaillé sur une quinzaine d’industries possibles dans cette zone et nous en serons fiers en tant qu’adepte de la vision du chef de l’Etat, d’ajouter une pierre à l’édifice pour les générations futures. Si les Coréens n’avaient pas été convaincus, accrochés par le ministre Zoro Bi Ballo, nous ne serions pas à ce niveau. Ils sont dans le starting-block. L’œuvre du ministre de la Bonne gouvernance ne peut que faciliter les choses.
Quels sont éléments d’appréciation ?
Ce sont des anecdotes très significatives. En Corée, je me suis déplacé à la caisse d’un restaurent pour régler la note. Après quoi, j’ai donné un pourboire conséquent à la caissière, dans nos réflexes conditionnés. Mais j’ai failli créer un scandale. La caissière s’est mise à crier, à s’offusquer de mon geste. La dame a refusé, disant que tout est inclus dans la facture.
Et lorsque la délégation ivoirienne offre un cadeau lors de la mission économique à un de ses collègues, un conseiller du ministre coréen rentre en contact avec la délégation ivoirienne pour demander la valeur du cadeau du ministre. Parce que tenez-vous bien, on ne fait pas de cadeau, je crois, au-delà de 50 000 FCFA. Si vous dépassez cette barre, il y a une procédure particulière. Sans compter des plateformes technologiques qui permettent tous les payements, qui sont tracés (…). C’est pour cela que j’ai été subjugué par les interventions du ministre qui a cité le Rwanda où il existe un système d’évaluation de chaque personne de l’administration, chaque ministre est évalué… Force est de reconnaitre que nous avons besoin de l’expérience coréenne (…) Il s’agit de nettoyer le parebrise pour une meilleure visibilité pour le futur.
In Le Matin (Larges extraits)
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