Pdci-Rda/Course à la présidentielle 2025 Thiam vs Billon: Même objectif, tactique différente

Qui sera le prochain candidat du Pdci-Rda à la présidentielle de 2025 ? Bien malin qui répondra à cette question au moment où la rumeur donne le candidat naturel Henri Konan Bédié sur le départ. Avec ces 91 ans bien remplis qu’il aura lors de cette échéance, l’indétrônable président du Pdci cherche la perle rare à même de venger le doyen des partis politiques, qui aura régné sur la Côte d’ivoire trente-neuf ans, avant de perdre brutalement le pouvoir en 1999.

Même si depuis lors, le PDCI-RDA bénéficiant de circonstances favorables telles que la rébellion [mpci, mpigo, mjp] ou la grande coalition anti-Gbagbo [rebelle, rdr, pdci, udpci etc.] de 2010, a pu gérer de nombreux ministères durant de longues années, la « triste » réalité est que le vieux parti n’a plus jamais revu un des siens occuper le tabouret « akan » du Palais de la République d’Abidjan-Plateau.

Sur le sujet de sa succession, Bedié garde donc toujours tout un mystère après avoir, l’un après l’autre, régler leurs comptes à ses successeurs potentiels supposés ou avérés.

Le défunt ancien gouverneur de la Beceo et ancien Premier Ministre Charles Konan Bany en est la plus parfaite illustration, sans oublier Daniel Kablan Duncan, malgré que ce dernier ait pour lui la malchance de ne pas être le bon Akan. Il n’est pas baoulé et le PDCI est un parti de Baoulé.

Bédié ne dit comme d’habitude rien, il n’adoube formellement personne. Pendant ce temps, chacun dans le starting block essaie de pousser pour être investi candidat.

Parmi les prétendants, il y a ceux de la génération juste après Bédié, qui lorgnent en en sourdine. Mais il y a également ceux qu’on appelle les « jeunes loups », dont Jean Louis Billon et Tidiane Thiam, la cinquantaine tout de même largement dépassée.

Le premier s’est déjà jeté dans la bataille tel un agneau imprudent. Il fait parler de lui, bouscule la vieille garde, soufflant parfois le chaud et le froid. Pour Jean Louis Billon, le temps est venu de réaliser un rêve longtemps caressé, devenir le candidat du Pdci et au surplus, président de la République. Cependant son plan semble jouer contre lui à l’heure actuelle. Ses méthodes ne plaisent pas forcément. Celles-là qui consistent à dire crûment les choses quitte à heurter son mentor, le sphinx de Daoukro, le bouddha, l’immaculée de la maison verte, l’intouchable Konan Bédié. Dans sa chevauchée, Jlb comme on le surnomme déjà a préféré aller seul, à visage découvert, annonçant outrancièrement sa candidature dans un milieu où l’on manie sept fois la langue et où on aime la démarche diplomatique pour ne pas fâcher. A ce jour, on ne connait pas de gros soutiens internes à Billon. Mais lui, croit en ces chances.

Tout le contraire de Thiam. Le banquier de renommée internationale flaire le terrain, fait semblant d’hésiter, fait même le mort. Les observateurs de la scène politique savent qu’il est fort intéressé tant il a le profil du poste. Mais Thiam parle peu, laissant les gens de la maison Pdci le faire à sa place et démarcher pour lui. Ça, c’est la tactique Pdci.

Le weekend dernier, un mouvement a fait sa rentrée sur la scène politique et a appelé à mots voilés le dynamique cadre à l’international, présenté comme le parrain du mouvement, à être le candidat du Pdci. « La renaissance du Bélier », c’est le nom du mouvement, amené par le délégué général du Pdci de Saint Étienne et Loire en France, Patrice Kanté. Celui-ci entend ratisser pour Thiam et il peut déjà compter sur des élus et non des moindres tels que Yasmina Ouegnin de Cocody, Augustin Dia de Yopougon ou encore Antoine Goli de Sinfra. Tous, présents à la cérémonie de l’hôtel Palm Club, ont la particularité d’être jeunes. Ils n’entendent ni heurter Bédié, ni le contrarier. Pour eux, Thiam doit être le choix de Bédié, le seul qui jouit d’une totale légitimité. Pour l’instant, ils parlent de paix, de dialogue, de développement de la Côte d’ivoire. Des mots chers au Pdci.

Comme on le voit, c’est désormais stratégie contre stratégie, tactique contre tactique et le combat pour l’investiture du Pdci est plus que jamais ouvert en attendant les Allah Kouadio ou les Akossi Bendjo ou Kakou Guikahué tous des prétendants non encore déclarés.

Mais au PDCI-RDA on reste savoir une chose, cette fois-ci, Billon ira, avec ou sans leur investiture. Une donne à ne pas négliger sur le chemin vers 2025.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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