La première semaine COP26 tire à sa fin, et le moins qu’on puisse dire est que le bilan carbone présenté à l’entame des assises confirme les alertes et appréhensions pendantes que nous avions encore avant l’ouverture de ces séances plénières qui s’achèveront le 12 novembre 2021 prochain.
A mi-parcours donc de celles-ci, et ayant pleinement pris conscience que la présente conférence est bien celle de la dernière chance pour le climat, environ deux dizaines de pays grands bailleurs de fonds, ont formellement décidé de ne plus investir à l’étranger dans des projets impliquant des ressources énergétiques fossiles et ce, d’ici la fin 2022.
C’est une décision de choc, à la fois forte, très impactante et lourde de conséquences à divers égards stratégiques.
Aux temps forts des épisodes de confinement COVID-19 qui avaient mis au ralenti le monde entier, l’on avait enregistré un très net recul des émissions de gaz à effet de serre de type carboné. L’accalmie n’aura été que de courte durée toutefois.
La reprise progressive de l’activité économique mondiale voit les émissions de CO2 par exemple répartir à une hausse fulgurante. Elles pourraient même bondir de 5% en plus d’ici la fin d’année et se rapprocher du seuil inquiétant prévalant déjà avant la crise coronarienne.
L’industrie du charbon amorce en particulier en fait un vif regain d’activités en prévision de l’hiver mais surtout en réponse au prix du gaz, toujours très haut, qui le remet en scelle et maintient en parallèle l’emballement de la crise mondiale des énergies.
Nous vivons des temps énergétiques et écologiques troubles.
En clair, tout semble continuellement évoluer comme si tant d’efforts de lutte contre les promotteurs à effet de serre n’ont servi à rien. A cela s’ajoute le fait que, pour diverses raisons qui leur sont propres, des Etats, et non des moindres, traînent à prendre leurs responsabilités quant à appliquer les accords COP.
C’est dommage à n’en point douter mais, qu’à cela ne tienne. La transition énergétique aboutira à son terme bien un jour et sera alors sanctionnée par les résultats que nous mériterons effectivement d’obtenir à la hauteur de nos engagements
A y voir de près, les stratégies transitionnelles énergétiques proposées à la faveur des conférences COP sont en réalité de vrais programmes de sociétés écologiques et modernes très inspirants mis à la disposition des gouvernements.
Ce sont de fait de réelles opportunités de développement et de rattrapages technologiques pour les pays les moins industrialisés et ceux ayant en particulier un faible taux de couverture en énergies nouvelles écologiques. Ils n’ont en principe rien à perdre à voir en la COP un prétexte favorable pour implémenter ces divers projets innovants qui, dans tous les cas d’ailleurs, sont la tendance sociétale du futur proche.
Les infrastructures et les emplois nouveaux créés grâce aux projets entrepris dans le cadre de la préservation écologique demeureront des acquis à leur profit et seront comptabilisés au nombbre des actifs de leur patrimoine national respectif.
Grands bénéficiaires donc de cette mobilisation climatique mondiale, l’intérêt pour ces derniers n’est nullement alors de s’attarder sur le fait que certains pays ne respecteraient pas leurs engagements à réduire leurs gaz à effet de serre. En tout état de cause, être tenté de les imiter et faire autant donc par dépit, par frustration ou par protestation, etc. c’est justement ce qui est à éviter. Agir ainsi, c’est se désolidariser de la cause climatique universelle.
Ce ne serait même plus alors une erreur mais une faute.
Ce qui devrait donc plus utilement les préoccuper, c’est la promesse des appuis nécessaires et suffisants faite pour les aider à se moderniser et accélérer leur développement dans la perspective de la COP. Il ne s’agit nullement d’adopter un silence complice mais plutôt savoir lorgner à ses intérêts et aller à l’essentiel au regard de l’urgence climatique.
Pour les pays moins industrialisés, qui ont en effet un retard socio-économique à rattraper, la COP est et doit demeurer une vraie feuille de route visant des axes de progrès porteurs de croissances économique, technologique, sociétale, etc. inscrites sous la bannière écologique.
Serge Parfait Dioman
Expert International en Industries Pétrolières et Énergies
Commentaires Facebook