« Affaire 3000 docteurs non recrutés » / Après avoir reçu le Collectif
Le ministre Adama Diawara fait des propositions pour une sortie de crise
Le ministre a fait cinq (5) propositions au Collectif à l’effet de parvenir à une solution à la situation. A savoir, le lancement d’un concours de recrutement au premier trimestre de 2022. 450 postes étant disponibles à ce concours auquel le ministre invite les Docteurs non recrutés à postuler. Le ministre a enjoint ses hôtes à prospecter la voie de l’enseignement supérieur privé « en attendant l’intégration dans l’administration publique ».
Autre proposition, il s’agit de la voie du concours d’entrée à l’Ecole normale supérieure (Ens), permettant d’accéder à l’enseignement dans les universités par le biais du glissement catégoriel. Le ministre a aussi conseillé au Collectif, la voie du secteur des entreprises privées et l’auto-emploi, comme des solutions à la situation qui prévaut.
« Nous recrutons là, où il y a un déficit d’enseignants, tout en tenant compte des contraintes budgétaires », a précisé le ministre Adama Diawara, qui a exhorté le Collectif des Docteurs « à mettre balle à terre, en privilégiant le dialogue ».
« J’attends vos propositions innovantes. Ensemble nous allons trouver une solution à ce problème crucial qui est posé. L’Etat à ses contraintes, je vous exhorte à continuer dans cette posture de dialogue et à prospérer les voies que je vous ai proposées. Je compte sur vous pour que la posture de belligérance soit du passé, soit derrière nous », a-t-il insisté.
Suite de l’article sur le site internet du ministère
===== ASSEYONS NOUS ET DISCUTONS =====
Je suis invité depuis plus de 10 ans à la prochaine fête du SIGUI en pays voisin du Mali, sur les falaises Dogon. Je m’y prépare soigneusement. C’est un rendez-vous à ne pas rater puis qu’elle a lieu tous les…60 ANS !
Un petit tour à Bandiagara pour revisiter l’école Mamadou TOLO II où HAMPATE BA conquit ses premières armes du savoir et les pistes du pays Dogon s’offriront à moi pour m’abreuver à la source des immenses bibliothèques d’un peuple au savoir très ancien et fortement ancré dans une tradition datant de l’époque des Pharaons.
En pays Dogon j’ai découvert le Toguna qui incarne bien le concept ASSEYONS NOUS ET DISCUTONS. Le Toguna est une case à palabres singulière !
« …C’est sous la Toguna, réservée exclusivement aux hommes, que sont débattus les sujets d’intérêt collectif et que les plus jeunes écoutent la parole des anciens.
Structurellement il se compose d’un toit comportant en principe 8 épaisseurs de bottes de mil qui symbolisent les 8 lignées des ancêtres Dogon.
La case à palabres est orientée dans le sens Nord – Sud avec un toit très bas (à environ 1,20m du sol) obligeant les hommes à rester assis, et les empêchant d’en venir aux mains en cas de discorde.
Ainsi tout différend ne peut se régler que par la parole ! ….. »
Nous voici ENFIN autour de la fameuse table de négociations avec face à face, d’un côté le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et de l’autre un collectif de diplômés du Doctorat….
Je salue donc la main tendue du Ministre et de son. Équipe et l’esprit de la raison qui habite désormais nos jeunes frères et sœurs !
===== COLLECTIF DES 3.000 DOCTEURS =====
Mais peut on sérieusement appeler ce regroupement « Collectif des 3 000 Docteurs NON RECRUTÉS » ?
Ce serait d’entrée de jeu un engagement fâcheux car erroné ! « NON RECRUTÉS » suppose un processus de recrutement avec des modalités convenus bien convenues.
Pour être au nombre de 3.000 on peut se poser beaucoup de questions ! Le plus ancien diplômé a eu son Doctorat en quelle année ? D’où sortent ces 3.000 personnes ? Combien de Doctorant sont inscrits et combien sortent par année ? Ont ils tous passés les concours de recrutement et sont ils tous donc des candidats non retenus car ayant échoué selon les modalités de recrutement ?
Les questions qui permettent la clarification sont nombreuses !
======== LA CLARTE A LA TABLE DES NÉGOCIATIONS ====
Le Ministre a tenu un langage de vérité en mettant sur la table des propositions transparentes. Prenant sur lui au passage d’améliorer les processus de recrutement.
Une question de fond qu’on pourrait se poser, c’est de savoir pourquoi le Ministre de l’Enseignement Supérieur devrait être l’interlocuteur unique de diplômés qu’ils soient docteurs ou titulaires de Masters ? Au nom de quel engagement pris formellement ou tacitement, un groupe de diplômés doit il prétendre à être RECRUTÉS par l’Etat ?
Nous sommes tous en Côte d’Ivoire ! Et on se souvient que dans les années 80, la même situation s’était déjà présentée avec les titulaires de la Maîtrise. Était alors Ministre de la Fonction Publique un certain…JEAN JACQUES BECHIO ! Le Ministre Dr BALLA KEITA n’était pas directement concerné. Comparaison n’est pas raison mais les réponses du Bechio étaient très claires pour ne pas dire violentes. Revisitez notre histoire commune…
==== REINVENTER LE SYSTÈME LMD ? =====
La création des 4 Écoles Doctorales à l’université Félix Houphouët-Boigny et L’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB) de Yamoussoukro, pour être en phase avec les normes et les standards du système LMD, a été une grande avancée académique. L’existence de formations parallèles dans le Privé ne devrait pas être un problème en soi non plus ! Si le système d’accréditation est fonctionnel et les contrôles de qualité selon des standards rigoureux sont appliqués.
Le Président Gbagbo dans sa récente interview dans l’Humanité pointe du doigt un phénomène qu’il semble découvrir : « Nous sommes également confrontés à une très importante poussée démographique qui est particulièrement visible à Abidjan, la capitale. « . Quoique les chiffres anciens et leur trend étaient manifestes. Mais sortons de l’analyse politicienne…
Avec le flot de Doctorants qui briseront la digue du recrutement malthusien dans les écoles Doctorales, il faudra tôt ou tard « CHANTER PLUS FORT » pour que la confusion actuelle ne perdure !
Voici pourquoi il faut saluer, SOUTENIR et légiférer davantage les propositions très pertinentes et pleines de bon sens du Ministre qui offre une porte de sortie honorable à un collectif qui manifestement voudrait une décision exceptionnelle du Chef de l’Etat, qui ne reposerait sur aucune légitimité et créerait plus de problèmes qu’elle n’en résoudrait ! A commencer par la crédibilité des enseignements délivrés par cette vague de recrutements exceptionnels sans condition. Je passe outre les conséquences néfastes au plan international ! Au passage sur 200 universités africaines, l’nstitution universitaire la mieux classée de Côte d’Ivoire est l’INP-HB de Yamoussoukro qui est 197ème…. Information de fraîche date !
===== @N’GUESSAN YVES YAO ======
J’espère que vous ne faites pas véritablement partie des 3.000 ! Ce raisonnement le vôtre est tout simplement malheureux !
A une certaine époque oû des Professeurs de renom étrangers étaient en Côte-d’Ivoire (en Économie citons de mémoire Jean Pierre Daloz, Serges Calabre, Paul Louis Fabert (RIP), Mowangue Placide (RIP) etc) on avait à leur côté des sommités ivoiriennes reconnues. Ali TRAORE, Pegatienen, Atsain Achi, Mama Ouattara etc. Et un certain Joseph Oupoh Oupoh !
Le Professeur Oupoh (Maître Assistant en 1982- 1983) dispensait des cours de Relations Économiques Internationales. Bien les Bouabré et autres Mamadou KOULIBALY, Oupoh était le penseur économique du FPI !
Le Professeur Oupoh fut un des rares francophones dans le Comité d’Experts impliqués dans l’élaboration par l’OUA, du fameux PLAN D’ACTIONS DE LAGOS.
La présence de ce fils de SOUBRE dans la rédaction du « Plan d’Action de Lagos en vue de la mise en œuvre de la stratégie de Monrovia pour le développement économique de l’Afrique » faisait la fierté de l’Université Ivoirienne.
Et si je vous disais que Joseph Oupoh Oupoh commença sa carrière d’enseignant comme Institeur pour accéder pas à pas aux pallier supérieurs jusqu’à être Maître Assistant. Et pourtant ce n’est pas un conte de fée ! Et des exemples de ce genre il y en a eu plusieurs.
La monumentale thèse de Doctorat sur SAMORY est bien l’œuvre d’un Administrateur colonial à l’origine. Celui qui deviendra l’éminent YVES PERSON n’était pas prédestiné à livrer à la postérité non seulement ces 3 volumes que constituent l’ouvrage mais 40 cartons de recherches historiques d’une très grande portée unanimement reconnue. Ses archives sont aujourd’hui la propriété du monde universitaire international, légataire, selon ses testaments, de ses mémoires !
Amicalement !
(Depuis ma position d’ancien…)
======= LES WANYUGO =========
il nous a si vite quittés le truculent débatteur ! La dernière fois quand je l’ai rencontré nous étions tous de passage à Dakar. Dans un de ces grands complexes hôteliers qui bordent les belles plages de la capitale de la Teranga. Il était précisément avec l’ami DE YEDAGNE. Lui c’est feu DIEGOU BAILLY !
J’étais encore au collège quand j’ai lu un de ses articles dans le défunt organe de presse IVOIRE DIMANCHE. Ça fait vieux les gars !
Dans ledit article intitulé LES WANIOUGO, Diegou avec sa plume bien tranche interrogeait le monde universitaire sur l’intérêt qu’il porte à certaines préoccupations de recherches loin des véritables besoins de la société qui les entoure. D Bailly s’étonnait au passage de l’incapacité d’une prétendue élite intellectuelle à incarner le masque WANIUGO, emblème au demeurant de l’université nationale de Côte-d’Ivoire !
Mais qui s’attache véritablement à comprendre ce motif si chère aux fondateurs de ce temple de ..SAVOIR !
J’ai partagé à une certaine époque des échanges avec feu le Professeur Alassane Salif N’DIAYE que j’avais connu quand Délégué d’amphi je portais les préoccupations de mes mandants. Le Professeur N’DIAYE était un scientifique de renom et un coriace adversaire dans les face à face ! Il était surtout intransigeant face au laxisme ! 10 de moyenne c’est 10 et non 9,99 voire 9,95 ! Respectueux du devoir intergenerationnel il m’invitait à m’enrichir des enseignements du Waniugo. Voir devant mais se souvenir du passé ! On est tous à quelque niveau que ce soit porteur de cette responsabilité !
Acculé par les étudiants à qui la Faculté de Sciences Économiques, pour juguler le chômage grandissant des diplômés, proposa de refondre les coefficients des matières par une bonification des matières pratiques dans les entreprises susceptibles de les recruter et face au refus catégorique d’une grande majorité notamment les « doyens cartouchards », je l’ai rencontré en aparté dans son Bureau pour prendre de ses conseils. Il était deja très influent au decannat !
L’éminent Professeur me tendit ce jour-là un document intitulé :
« L’université, l’éducation permanente et la société: compte rendu du colloque tenu à Abidjan sous les auspices de l’Université d’Abidjan et sous la présidence de M. Jean Garagnon, 20-28 mars 1970″.
Je me souviens comme si la rencontré avait eu lieu hier. Il m’explique comment Jean Garagnon a dû quitter l’université ivoirienne et l’héritage qu’il leur a laissé !
Il m’a dit » Mon cher combattant, fais ta part de devoir ! Et nous la nôtre. Sans l’exigence de flexibilité demandée par mes collègues de votre Faculté, c’est le chômage industriel qui attend votre génération. Sois fort, un Délégué est un chef et un chef est une porte. La porte voit dedans mais elle voit dehors dans le même temps ! « ..
Exigence de flexibilité….La porte …DEDANS MAIS AUSSI DEHORS ! L’éducation permanente ET la Société …Jean Garagnon !
J’ai mené le combat. Le bon combat. La réforme eut lieu. On me traitera de tous les noms mais j’ai joué mon rôle de PORTE. D’autres réformes suivront plus tard ! Ainsi va le monde des hommes.
Voulez vous des Portes DOGON ? Passez vos commandes dès à présent ! Au prochain SIGUI je serai très occupé avec mon ami et hôte Ouologuem. Il ne faut pas abuser du DIATIGUIYA même si à Bandiagara l’ivoirien est Roi comme HAMPATE BA l’a été auprès de FélixHouphouët-Boigny !
A mes jeunes frères et sœurs, revenez sur terre et ne soyez les mauvais WANIUGO que fustigeait Diegou BAILLY. J’entends qu’il y a une bataille sur les dénominations des associations. D’un côté « Docteurs NON RECRUTÉS » de l’autre « Docteurs NON (ENCORE) RECRUTÉS » !
A chacun sa vision ! Quel cinéma !
A propos de cinéma, il me vient en tête cette affaire d’interdiction d’un film célèbre au Sénégal. Le film était de SEMBENE Ousmane, l’auteur des » Bouts de bois de Dieu ». Pour le cinéaste le film s’appelait » CEDDO ».
ZING (Senghor le président poète) exigeait qu’on écrive plutôt CEDO. Avec un seul D et non 2 !
Le film sera censuré au Sénégal entre 1979 et 1984 par le Président Léopold Sédar Senghor sous prétexte que Ceddo ne prend qu’un seul « D ».
Les faux WANIOUGO le message est pour vous, allez vers L’ESSENTIEL ! Et l’essentiel est contenu dans les propositions du Ministre !
La logique fu « Tout ou rien, ici et maintenant » autant que celle de la chaise vide, n’a jamais permis de gagner sur la durée !