En Éthiopie les forces coalisées du Tigré et de l’Oromo à moins de 400 km de la capitale Addis-Abeba

En Éthiopie, les rebelles tigréens semblent continuer leur avancée en région Amhara. Les combats se poursuivent dans la ville de Dessie et ses environs. Les rebelles tigréens sont entrés dans l’agglomération de 200 000 habitants samedi, mais ne la contrôleraient pas encore entièrement. Dans la foulée, ils sont aussi entrés dans la grande ville voisine, Kombolcha. Leur progression rapide de ces trois derniers jours inquiète à Addis-Abeba. Dimanche 31 octobre dans la soirée, le gouvernement a démenti la prise des deux villes affirmant que de « violents combats » étaient en cours.

La situation militaire reste floue dans cette région du Wollo, situé à 400 km au nord d’Addis-Abeba. Si l’on sait que les rebelles tigréens sont entrés dans les deux principales villes régionales, Dessie et Kombolcha, difficile de savoir s’ils les contrôlent complètement, notamment à cause de la coupure des télécommunications.

Difficile aussi d’estimer la force de frappe de l’armée fédérale, qui assurait lancer une contre-offensive.

Le gouvernement éthiopien a démenti dimanche soir les revendications des rebelles tigréens concernant la prise de deux villes stratégiques du nord du pays, affirmant que ses soldats se battaient encore pour le contrôle du territoire. « Il y a actuellement de violents combats sur les fronts de Dessie et de Kombolcha », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Legesse Tulu, lors d’une conférence de presse.

Ce qui ressemble de plus en plus à un coup de force des rebelles tigréens, pourrait un peu plus leur dégager la voie vers le sud et donc vers Addis-Abeba.

Quelques leaders tigréens font de la capitale leur objectif militaire, mais une source bien informée assure que d’autres membres du TPLF regarderaient à l’Est. Ils chercheraient plutôt à couper la route qui relie Addis-Abeba à Djibouti pour mettre fin au blocus du Tigré.

Dans leur progression, les rebelles tigréens pourraient être aidés par une autre insurrection, devenue son allié. L’Armée de Libération Oromo prétend avoir conquis une ville à une cinquantaine kilomètres au sud de Dessie.

L’Éthiopie se prépare à une guerre totale face aux avancées des forces rebelles du Tigré

Face à l’avancée des forces rebelles tigréennes, le gouvernement éthiopien appelle à une guerre totale

En Éthiopie, il pourrait s’agir d’un point de bascule dans la guerre entre le gouvernement fédéral et les rebelles tigréens du TPLF. Les forces tigréennes continuent leur progression. Elles se battent pour contrôler deux villes stratégiques, Dessie et Kombolcha. Si ces prises venaient à être confirmées, les soldats tigréens pourraient poursuivre leur route vers la capitale Addis-Abeba, et menacer le gouvernement.

En région Amhara, la deuxième province la plus peuplée d’Éthiopie, les autorités se préparent à la guerre totale. En effet, elles ont déclaré l’état d’urgence hier, dimanche 31 octobre. Tous les budgets régionaux, les armes et les véhicules pourront être réquisitionnés pour l’effort de guerre.

« L’obligation de mourir pour l’Éthiopie nous appartient à tous »

Car, depuis quatre mois maintenant, les miliciens et forces spéciales amharas se battent contre les rebelles tigréens du TPLF dans le nord de la région. Mais l’avancée des soldats tigréens dans les villes de Dessie et ce week-end a poussé les autorités amharas à intensifier leur action.

C’est aussi vrai pour le Premier ministre Abiy Ahmed qui a appelé le peuple éthiopien à abandonner ses activités quotidiennes pour venir se joindre à l’effort de guerre. « L’obligation de mourir pour l’Éthiopie nous appartient à tous », a-t-il déclaré.

En effet, les rebelles tigréens pourraient décider de continuer leur route vers Addis-Abeba, à 400 km plus au sud. Sur leur chemin, ils pourraient être épaulés par leurs alliés de l’OLA, l’Armée de libération oromo, qui déclare contrôler au moins deux villes de la région.

RFI

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