A partir de l’an 2050, l’engagement climatique prononcé par la COP est de voir le monde résider dans l’ère nouvelle de la neutralité carbone anthropique. Par définition, cela signifie que d’ici trente ans, toute source d’émission de carbone due aux activités humaines devra avoir définitivement cessé.
Autrement, si la température moyenne de la terre augmente de plus de 2°C par rapport à ce qu’elle était avant l’ère préindustrielle, que l’on s’accorde par ailleurs à situer entre les années 1850 et 1900, la terre sera irréversiblement impactée par le dérèglement climatique et ce, de manière chronique, intensive et intempestive à nos dépens.
A l’heure actuelle, le réchauffement additionnel enregistré n’est pour l’instant que de l’ordre de 1°C sur toute l’étendue du globe terrestre et pourtant, nous sommes tous bien déjà au regret de constater avec quel acharnement les aléas du dérèglement climatique nous sont préjudiciables.
Le bouleversement des saisons, les inondations, les vagues de canicules et de sécheresses, les pandémies nouvelles, les pluies torrentielles et les tempêtes ravageuses, la montée du niveau des mers, etc. que nous subissons aujourd’hui sont juste un avant goût de ce qui nous attend si nous échouons.
Or en observant la forte évolution des températures du moment, nous craignons malencontreusement de franchir des seuils de plus de 3°C par rapport à l’ère préindustrielle.
La détresse inhérente serait alors pire que celle que nous redoutons déjà de par la limite critique maximale fixée à 2°C pour nous éviter de sombrer dans le scénario catastrophe.
En réalité, en matière de gaz promotteurs du réchauffement climatique, il n’y a pas que le gaz carbonique (CO2), le méthane (CH4), etc. qui sont à regarder du coin de l’œil. En clair, il n’y a pas que les gaz carbonnés qui favorisent les hausses de température vécues. Bien d’autres gaz et vapeurs absolument dépourvus de carbone sont tout aussi impliqués.
A titre d’exemple, nul n’ignore que le plus puissant des gaz à effet de serre naturel que compte la planète terre est la vapeur d’eau (H2O). Elle est sans carbone et pourtant, sa nocivité en terme de réchauffement climatique est inégalée.
Se limiter donc uniquement aux campagnes « bas-carbone » conduirait sans doute à ne pas traiter la problématique dans sa globalité. L’objectif de baisser la concentration des gaz favorisant le réchauffement climatique devra bien alors concerner tout gaz à effet de serre, avec ou sans carbone,
À ce sujet, nous avons le cas de ces composés chimiques volatiles qui appauvrissent et détruisent d’abord la couche d’ozone de la stratosphère. Ils finissent dans un second temps ensuite par augmenter la quantité d’ozone présent dans la basse atmosphère alors qu’à cet emplacement précis, l’ozone (O3), qui est bien un gaz sans carbone et qui n’est composé que d’oxygène, agit en effet de serre.
Et cela, nous sommes nombreux à le méconnaître. Presque tout le monde est outrancièrement focalisé sur le pétrole et le carbone, en n’ayant donc aucun questionnement en ce qui concerne ces autres facteurs actifs. Heureusement que certains s’y intéressent car il y a effectivement une urgence.
L’enjeu escompté via l’objectif de réduction de tous ces gaz dits climato-néfastes, est donc d’éviter de nuire à la planète et nous imposer des conditions de vies futures exécrables.
Cependant, bien que toutes les parties prenantes signataires de l’accord mondial de lutte contre le bouleversement climatique aient librement eu à affirmer leur adhésion lors de la COP21 de 2015 à Paris, le bilan reste mitigé six années après. Les gaz à effet de serre croissent abondamment.
Plusieurs pays industrialisés, et non des moindres, traînent les pas à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre dans les limites qui nous seraient utiles à tous. Ce malaise ouvert pousserait les moins industrialisés à se dire qu’ils pourraient et devraient même en faire autant.
Au final pour ce faire, nous sommes hélas conviés à assister à la conférence climatique de la dernière chance.
Soit, chacun revient à de bien meilleures intentions soit nous nous en sortirons avec une fracture certaine, en ce sens que des pays ne jugeaient plus opportun de faire des efforts souvent contraignants quand d’autres y vont à leurs rythmes.
A la COP26 prévue à Glasgow, en Ecosse, il s’agira dans un premier temps donc de faire un bilan factuel de la situation climatique mondiale actuelle avant d’inviter les pays et groupes de pays à présenter leur feuille de route cadrant avec les objectifs communs adoptés à la COP21 de Paris.
Ils visent à réduire d’abord de 45 % les gaz à effet de serre, d’ici 2030, puis les supprimer définitivement à l’horizon 2050, soit dans trente ans. Et parallèlement en outre, chacun devra faire connaître sa stratégie pour accroître la part des énergies renouvelables de son patrimoine électrogène.
Plusieurs pays dont la Côte d’Ivoire sont enthousiastes à l’idée d’être des parties prenantes à ces engagements.
À ce sujet, la Côte d’Ivoire pourrait pour le moment s’engager sur une réduction d’au moins 28% de ces gaz à effet de serre sur les dix années à venir et annoncer un plan de hausse de 16% des énergies renouvelables au terme de ce premier jalon décennal fixé donc pour 2030.
L’Île Maurice est pour sa part partante pour 60% d’énergies vertes dans ce même temps et entend réduire plus de 40% de gaz à effet de serre. Chaque État exprimera donc sa stratégie contributive en tachant d’être réaliste.
Cependant, il aurait été plus efficient de voir plus de pays partageant un même espace sous-régional s’exprimer par groupes de pays, après avoir pris soin d’organiser des rencontres préparatoires entre eux à l’effet d’accorder leurs arcs, et parler d’une voie commune.
Dans cette perspective, divers concours sont régulièrement organisés à l’échelle continentale pour déceler et primer des projets innovants. À ce propos, il faudra alors veiller à ce que les initiatives à promouvoir ne soient pas nécessairement les productions technologiques les plus sophistiquées.
Il faut plutôt des œuvres proches des populations en termes d’utilités pratiques, des œuvres aisément accessibles surtout et à même donc d’impacter de manière optimale et durable leur quotidien écologique, énergétique, économique et social.
Si les populations ne perçoivent pas où est leur bénéfice, si elles ne se sentent pas impliquées à l’échelle réduite des localités et des ménages, si elles ignorent les détails de ce qui s’y dira alors, vaine sera la moisson quand il s’agira de leur proposer des solutions ou attitudes nouvelles qui, à l’évidence alors, leur paraîtront toutes lointaines et exogènes.
En clair, il faut davantage songer à une COP des Peuples.
En route pour la COP26 donc, que l’on prenne le temps nécessaire et suffisant, au travers des masses média d’envergure et celles de proximité, pour informer le citoyen lambda sur les objectifs et les enjeux de cette rencontre, sur les risques pour la planète et sur les détails des stratégies que son pays d’origine entend présenter à Glasgow.
Serge Parfait Dioman
Expert International en Industries Pétrolières et Énergies
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