La récente crise qui a secoué le Fonds de Développement de la Formation Professionnelle ( FDFP ), s’est soldé par le limogeage à la fois de son SG (ou si l’on veut le DG), Ange Léonid Barry-Battesti, et du Président du Conseil de Gestion, l’ancien Ministre et ancien porte-parole du Rhdp, Joël N’Guessan. Celui-ci avait démis le SG de son poste et nommé un intérimaire, suite au rapport d’une mission d’audit menée par l’Inspection Générale d’État (l’IGE ), sur instruction de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance. Ce rapport dont certaines pages sont disponibles sur les réseaux sociaux, mettait en lumière une série d’irrégularités portant sur un montant total d’environ 3,8 milliards de FCFA.
Mais le SG Léonid Barry-Battesti avait refusé de céder son fauteuil, au motif que la décision du Président du Conseil de gestion de le limoger était « irrégulière ».
Le « Collège des employeurs », un organe au sein du FDFP, avait produit un communiqué disant ne pas se reconnaître dans la décision de Joël N’Guessan.
Notons que le SG est nommé certes sur proposition du Président du Conseil de gestion, mais par décret présidentiel. Cette situation avait débouché sur un « bras de fer » entre les deux hommes, largement relayé sur les réseaux sociaux. Ainsi le 8 septembre dernier, lors du Conseil des Ministres, le gouvernement prenait la décision de les limoger tous deux.
Pourtant dans le communiqué du conseil des Ministres, aucune mention du fond de l’affaire, ce rapport d’audit qui atteste des irrégularités dans la gestion du FDFP. On peut reprocher à l’ancien Ministre Joel N’Guessan d’avoir outre-passé ses prérogatives en voulant faire débarquer le SG, alors qu’il ne l’a pas nommé. Il aurait dû s’en remettre à sa tutelle, le Ministre de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Pour autant, si l’on reste dans l’esprit de la lutte contre la corruption, son initiative peut être dénoncée dans la forme, pas dans le fond. En tant que Président du Conseil de Gestion (PCG) du FDFP, il est dans son rôle lorsqu’il pointe du doigt la gestion de celui qui est aux commandes de la structure, sur la base d’un audit qu’il n’a ni diligenté, ni mené. Il ne faut pas oublier ce détail.
L’homme est décrit comme intègre, rigoureux, incisif, et dur par ses collaborateurs. Handicapé moteur, il a dû se battre « deux fois plus que les autres» pour gravir les marches vers l’ascension sociale. Ces détracteurs sur le plan politique le disent « aigri » et « arrogant ». Sa décision de limoger le SG, puis de nommer un intérimaire relève de la « faute administrative ». On aurait pu le « rappeler à l’ordre ». En lui faisant subir le même châtiment que celui qui est le principal mis en cause dans ce dossier, c’est d’abord une sorte d’injustice, ensuite on peut décourager d’autres PCA ou PCG de structures publiques ou parapubliques, qui n’oseront plus émettre la moindre critique sur la gestion du DG en place de peur d’entrer en conflit avec lui, et de voir cela relayé sur les réseaux sociaux. On donne ainsi un mauvais signal. Il est important qu’un DG se sente sous la surveillance constante d’un Conseil à qui il doit rendre compte. C’est cette surveillance qui peut limiter ses dérives, et permettre que celles-ci soient rapidement rattrapées.
Le Gouvernement ne doit pas se tromper d’adversaire dans la lutte contre la corruption, en décourageant les initiatives. Lorsqu’il y a corruption, c’est bien l’auteur de l’acte qu’il faut sanctionner, pas celui qui le dénonce, cela doit être clairement perceptible dans la démarche des autorités. Si on ne veut pas que dans cette lutte, l’alerte soit donnée par les réseaux sociaux, alors il faut permettre aux Conseils d’administration, de gestion ou de surveillance, (peu importe la dénomination), de jouer pleinement leur partition, bien sûr dans le respect des textes.
Douglas Mountain oceanpremier4@gmail.com
==== NE PAS SE TROMPER DE LUNETTES ! ====
» Les verres progressifs ou multifocaux sont des verres correcteurs destinés à corriger plusieurs types de visions. Ils ont un champ de vision variable réparti progressivement sur toute la hauteur du verre…. »
Ça c’est la littérature des marchands de l’œil !
Mais elle a une précision de taille ! Vision de loin et vision ce n’est pas la même chose !
==== LE SIGNAL FORT A LA NATION ====
« Sur rapport d’une mission d’audit menée par l’Inspection Générale d’État (l’IGE ), sur instruction de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance »….des responsables ont été relevés de leur fonction et des poursuites sont possibles !
C’est cela la plus importante information !
Pour le reste on peut épiloguer.
Qui a eu l’initiative de l’audit le PCA ou le PCG ?
Quelles actions de contrôle le PCA a t il engagé réellement avant cet audit ?
Les fautes de gestion ou les manquements dans l’application des procédures relevés par cet audit, n’engagent ils pas la crédibilité du conseil d’administration lui même ?
Tant que ces questions basiques n’auront pas trouvé une réponse claire on pourrait lire la démarche de M. Joël comme un activisme de dernière minute pour sauver sa tête ! Une guerre du Général de la 25ème heure qui arrive sur le champ de bataille pour diriger les enterrements et le nettoyage des débris.
Bien entendu dans nos entreprises publiques ou para-pupliques, il y a encore beaucoup d’efforts à faire pour fluidifier les relations entre la Direction Générale et les PCA. Malgré les textes de gestion qui existeraient ! On pourrait même se demander à quoi servent les PCA et les PCG dans certains cas !
Le rapport a été exploité. Et l’IGE ne sent plus son action vouée à l’échec. C’est le meilleur encouragement pour les corps d’inspection de l’Etat. Le métier n’est pas aisé ! Et c’est un avertissement sans frais pour les prédateurs à la tête de quelque organisme que ce soit.
LE MESSAGE QUE LE PEUPLE POURRAIT RETENIR !