(Agence Ecofin) Dans le cadre de son plan national de développement, la Côte d’Ivoire veut faire passer ses investissements à 27,1% du PIB en 2025. Si cette stratégie devrait soutenir une robuste croissance pour les prochaines années, d’importants défis sociaux restent à relever.
La Côte d’Ivoire envisage d’atteindre une croissance économique moyenne de 7,65% au cours de la période 2021-2025. C’est ce que rapporte le communiqué du Conseil des ministres du 22 septembre.
Selon les autorités ivoiriennes, la réalisation de cet objectif en hausse par rapport aux « 5,9% sur la période 2016-2020 » s’inscrira dans le cadre du nouveau plan de développement (PND) élaboré pour la même période et en cours d’adoption. Basée sur six points, cette nouvelle feuille de route « vise à lever les obstacles résiduels pour accélérer la transformation économique et sociale du pays amorcée avec la mise en œuvre des précédents plans de développement », indiquent les autorités.
Pour atteindre le nouvel objectif de croissance, l’Etat envisage de porter le taux d’investissement de 23,1% du PIB en 2021 à 27,1% du PIB en 2025. Au total, le gouvernement table sur des réalisations en matière d’investissements à plus de 105 milliards $ (59 000 milliards FCFA). Avec 78 milliards $ (43 646,7 milliards FCFA), le secteur privé devrait enregistrer la plus forte contribution à ces investissements, soit 74% contre 26% pour le secteur public, soit 27,4 milliards $ (15 353,3 milliards FCFA).
Bien qu’étant un peu plus optimistes, ces nouvelles prévisions concordent avec celles du FMI qui table sur une croissance à 6,5% entre 2021 et 2025 et celles de l’agence Standard & Poor’s qui avance le même chiffre mais pour la période 2022-2024. Malgré le contexte économique mondial plombé par la pandémie de covid-19, le pays est l’un des rares à avoir maintenu une croissance positive l’année dernière (2,3% selon le FMI), et a même intégré le cercle des notations de catégorie « double B » des trois plus grandes agences internationales de notation.
Noté Ba3 par Moody’s, la Côte d’Ivoire a en effet obtenu cette année une note BB- avec perspective stable chez S&P et chez Fitch, confirmant ses bonnes performances économiques. De plus, les récentes émissions d’eurobond entre fin 2020 et le début de l’année 2021 réalisées avec succès soulignent la capacité du pays à attirer les investisseurs.
Mais malgré cette croissance attendue, l’Etat ivoirien devrait avoir fort à faire pour que les richesses créées se reflètent par une amélioration des conditions de vie des populations. D’après la Banque mondiale, la pauvreté a reculé dans le pays passant d’un taux de 46,3% en 2015 à 39,4% en 2020. Pourtant, le nombre de pauvres a augmenté dans les zones rurales, avec un bond de 2,4% sur la même période.
Une situation que n’arrange par la covid-19 qui a exacerbé les difficultés sociales ainsi que l’inflation qui a plus que doublé entre 2019 et 2020, passant de 0,8% à 2,4%, selon le FMI, et qui est attendue à 2,5% cette année.
Moutiou Adjibi Nourou
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