Bouteflika inhumé avec les honneurs au carré des martyrs

L’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika a eu droit dimanche à des funérailles nationales en présence de hauts responsables. Bouteflika est décédé vendredi à l’âge de 84 ans. Un véhicule blindé orné de fleurs a porté son cercueil, recouvert du drapeau national, sur un affût d’armes à feu depuis son domicile de Zeralda, à l’ouest de la capitale, jusqu’au cimetière el-Alia à Alger où cinq des ses prédécesseurs sont enterrés.

Bouteflika a été élu pour la première fois en 1999 et est largement crédité d’une politique de réconciliation nationale qui a rétabli la paix après qu’une guerre avec des islamistes armés dans les années 1990 eut causé la morts de plus de 200 000 Algériens.

Mais de nombreux Algériens lui reprochent la stagnation économique de ses dernières années au pouvoir, où il était rarement vu en public après avoir subi un accident vasculaire cérébral, et la corruption généralisée qui a conduit au pillage de dizaines de milliards de dollars d’un État qui dépend fortement de sa grande réserves de gaz et de pétrole.

Outre la famille de Bouteflika, le président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui a déposé une couronne de fleurs sur la tombe, et de nombreux ministres du gouvernement actuel et des officiers militaires, dont le chef d’état-major de l’armée, le Général Saïd Chenegriha, faisaient partie des personnes en deuil.

Des diplomates étrangers étaient aussi présents.

Les médias d’État n’ont accordé que peu d’attention aux funérailles et la télévision d’État n’a pas diffusé d’images en direct de la cérémonie d’enterrement, comme elle le fit pour les funérailles des anciens présidents.

Jusqu’en 2014, Bouteflika pouvait utiliser les recettes d’exportation provenant des prix élevés de l’énergie pour rembourser la dette extérieure et maintenir les dépenses de subventions à des niveaux élevés pour éviter les troubles sociaux.

« Les années du règne de Bouteflika ont été une bonne période. Il a accompli de grands projets, a débarrassé le pays de la dette extérieure et a ramené la paix », a déclaré l’instituteur Mohamed Hachi.

Plusieurs anciens hauts responsables, dont des premiers ministres, des ministres et des généraux de l’armée, ont été emprisonnés pour corruption depuis la démission de Bouteflika en avril 2019 sous la pression d’un mouvement de protestation connu sous le nom de Hirak.

« La période Bouteflika a été témoin d’une terrible propagation de la corruption que le public n’a pu voir qu’après la chute de son pouvoir », a déclaré Djamel Harchi, employé de la banque d’État.

Traduit de l’Anglais Reuters

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